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Indianapolis et sa terre spongieuse ont historiquement souvent provoqué des courses chaotiques. Ne serait-ce que l’année dernière, souvenez-vous, et cette agression gratuite de Justin Barcia sur Jason Anderson. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on a encore eu le droit à de l’action de partout, avec une fin de course à couper le souffle, tout simplement !
Et c’est Ken Roczen qui s’impose finalement ! Une semaine après une sortie une nouvelle fois très moyenne eu égard au standing passé de notre teuton, on n’en attendait plus grand chose. J’ai été jusqu’à douter de le revoir gagner une finale un jour… Bien fait pour moi, ça m’apprendra à douter des capacités de Kenny à se relever dans l’adversité. Quelle course ! Déjà rapide en heat mais dépassé par Justin Barcia dans les derniers tours, Ken a cette fois réussi à aller au bout, avec sa Suzuki à refroidissement par air et freins à tambour. OK, on exagère un peu, mais vous voyez ce que je veux dire. Et à la régulière, qui plus est. Certes, il a profité de son excellent départ, mais ensuite, il a fait le boulot. Notamment grâce à sa technique de pilotage supérieure à la moyenne, comme par exemple dans les whoops où il est parvenu à rester tous les tours, sans trop faire d’erreurs, dans la trajectoire du milieu et son énorme ornière. Malgré tout, il a dû subir la pression constante de Cooper Webb, puis Chase Sexton et enfin Justin Barcia. Soit la Fouine qui frappe en fin de manche, le plus rapide du plateau et le psychopathe assoiffé de sang. Et il signe sa 21e victoire en SX US, la première pour Suzuki depuis… 2016 avec lui-même en jaune, avec le team RCH à l’époque. Respect, Kenny, respect. Promis, je ne douterai jamais plus de ta capacité à gagner.
L’autre grand bonhomme de cette course est Justin Barcia, ça ne fait aucun doute. D’autant que cette fois, contrairement à l’année dernière, Justin a été aussi propre qu’on peut l’être. Pas de coup fourré ou de vice, il a tout simplement roulé comme un boss malgré un départ autour du top 8, avec lui aussi d’excellents passages dans des whoops qui ressemblaient plus à un tas de gravats au bord d’un chantier qu’à une piste de SX. Vainqueur en heat, deuxième en finale, une semaine après avoir réalisé le meilleur temps en course à Daytona, cette version de Justin Barcia coaché par Eric Sorby commence vraiment à ressembler à une résurrection. Good job !
Même s’il laisse quelques points en route, Cooper Webb fait tout de même l’affaire du siècle sur ce coup-là en montant une nouvelle fois sur le podium. Après une heat pas terrible, pourtant, il a réussi son départ, avant de s’accrocher comme un mort de faim à Kenny, avant de se faire doubler par Barcia. Avec un peu plus de confiance dans les whoops, il aurait même pu prétendre à mieux. N’empêche, la Fouine diabolique repart d’Indianapolis avec la plaque rouge. Il va falloir aller lui arracher, maintenant…
Les différentes caméras étaient tellement occupées à nous montrer la superbe bagarre devant qu’on n’a quasiment rien vu de la belle quatrième place d’Aaron Plessinger. Un Aaron qui s’est plaint de ne pas pouvoir jouer la victoire à cause de son départ, malgré sa vitesse. De quoi titiller ma curiosité, et de s’apercevoir qu’il était dans la roue de Justin Barcia au premier tour. Dis-donc Aaron, tu ne te moquerais pas de nous ? Disons que ce top 4 est ce qu’il pouvait espérer de mieux, tout simplement… Et reste effectivement un beau rebond après sa finale moyenne de Daytona.
Un nouveau top 5 peu inspiré de la part de Jason Anderson, qui n’a pas doublé grand monde, si ce n’est Chase Sexton à terre et Adam Cianciarulo avec la langue dans les rayons. On attend toujours des nouvelles du JA21 de l’an dernier, celui qui a gagné sept finales. Si vous le croisez…
De retour après un break de deux courses, Adam Cianciarulo a certes baissé de rythme en fin de finale, mais il a aussi montré une belle vitesse et de l’attaque. Il termine ainsi à sa meilleure place de la saison. Un signe encourageant pour un pilote qui en a bien besoin. En espérant que ce soit le début de quelque chose.
Christian Craig, lui, égale à Indianapolis sa meilleure performance de la saison avec cette septième place. Un peu du mieux, donc, pour le pilote Husqvarna et une petite cerise sur le gâteau, doubler Eli Tomac. Ça doit faire plaisir !
Pas au principal intéressé, par contre… Un an après une victoire sans appel dans les mêmes conditions, une semaine après la victoire à Daytona, Eli Tomac nous ressort une course catastrophe comme il en produisait de temps en temps avec la Kawasaki, sans qu’on sache pourquoi. Cette saison, il y avait bien eu une première petite alerte à Tampa, mais sans plus. Cette fois, ce n’était vraiment pas brillant… Explications officielles du clan Yamaha/Tomac ? « Nous avons eu du mal à trouver notre zone de confort tout au long de la journée. » Sans déc ? Quelle incidence sur la suite de la saison ? Aucune, probablement, mais c’est bizarre, quand même, de passer autant à côté de temps en temps pour une telle légende.
Encore une meilleure performance de la saison pour Justin Hill, qui, décidément, progresse à chaque sortie et commence à petit à petit se rapprocher du bon wagon. Onzième du provisoire, c’est du solide de la part de l’ancien Shérif.
Chase Sexton n’a pu sauver mieux qu’une dixième place de cette finale d’Indianapolis. Une nouvelle désillusion, une de plus, pour celui qui était encore le plus rapide en piste. Avant de casser une nouvelle visière avec une chute à un endroit où personne n’est tombé de la soirée. Ceci dit, vu l’état du terrain et la profondeur des ornières, difficile de lui jeter la pierre, mais disons que ça commence à faire beaucoup… Quand même, voici typiquement une finale de plus qu’il aurait pu (dû?) gagner avec cinq secondes d’avance, tranquille, avant de contempler sa plaque aussi rouge que sa Honda. Au lieu de ça, il perd encore des points et commence à se faire lâcher par le duo de tête… Le comique de répétition, ça va un moment ! Dur, la vie de top pilote.
Derrière, pas grand chose de neuf à signaler si ce n’est la première qualification de la saison pour l’Espagnol Joan Cros, sûrement un signe avant-coureur de ce qui allait se passer le lendemain, avec deux ibériques en tête du mondial MXGP. Viva España ! Et une troisième 22e place de suite pour Logan Karnow, pas décidé à faire le moindre effort une fois qualifié en finale.
Catégorie 250 Indianapolis : Hunter Lawrence seul au monde
S’il a parfois été bousculé cette saison, Hunter Lawrence a connu une soirée sans problème à Indianapolis. Pourtant, on s’attendait à des étincelles quand Nate Thrasher s’est retrouvé juste derrière lui en heat, une semaine après l’accrochage à Daytona. Mais non, Hunter a simplement creusé l’écart pour l’emporter facilement. En finale, le holeshot a encore plus arrangé les choses, et Hunter remporte facilement sa quatrième victoire de la saison sur cinq courses. Ça tombe, les bonus, dans la famille Lawrence ! Avec 22 points d’écart sur son dauphin Max Anstie, ça se présente idéalement pour le Lawrence à lunettes.
Le seul moment délicat pour Hunter. Papi cherche encore son levier…
Pas grand chose à dire de la course des deux suivants Nate Thrasher et Jordon Smith. Si ce n’est que, très franchement, je m’attendais à une cabane à un moment ou à un autre de la part de Smith sur un terrain plus piégeux que la dictée de Bernard Pivot. Il m’a heureusement fait mentir. Ce n’est plus le même, décidément !
Jeremy Martin a réalisé sa meilleure finale de la saison, en revenant de loin prendre cette quatrième place. Bonne soirée pour le pilote ClubMX.
Soirée moyenne, en revanche, pour Max Anstie, parti sixième, qui a donc profité de la chute du jeune Deegan pour prendre la cinquième place. L’Anglais est toujours deuxième du provisoire, mine de rien !
Meilleur résultat de la saison pour Chris Blose à Indianapolis, grâce notamment à son excellent départ. Chris est un vétéran qui en a vu, donc plus le terrain est difficile, mieux il a de chances de s’en sortir, la preuve en est. Du solide, comme sa constitution physique.
Il fallait bien qu’Haiden Deegan fasse une erreur, sinon ce ne serait pas un vrai rookie. Celle-ci n’était pas bien méchante, tant mieux, mais le jeune a une nouvelle fois montré de l’envie et de la vitesse. Il est bon.
Une image rare : un départ 250 sans Tom Vialle devant !Depuis le temps qu’on l’attendait, on l’a vu : un mauvais départ de Tom Vialle ! C’est aussi rare que de croiser un lynx dans la forêt de Fontainebleau. TV128 ne s’est pas désuni pour autant et revenait même plutôt très bien vers l’avant quand une petite chute a stoppé son élan. Reste une huitième place pas top sur le papier, pas mal en vrai pour une première sur un terrain aussi creusé. Imaginez avoir à attaquer les triple et enchaînements, sans même parler des whoops, avec autant d’ornières sans fond dans tous les sens !
Prochain rendez-vous, Détroit, dès la semaine prochaine, toujours à l’est. Et des conditons souvent assez similaires à Indianapolis. Vivement !
Par Richard Angot.
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