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Salt Lake City, round #17, dernière course de la saison. À vrai dire, il était temps que ça s’arrête, avant de ne plus avoir un seul pilote d’usine debout ! La saison la plus bizarre depuis longtemps s’est donc achevée dans une sorte indifférence générale, les trois titres étant joués avant même le départ des courses. En plus, ni le terrain ni la météo n’ont collaboré pour offrir une finale digne de ce nom au championnat. Le terrain était du genre basique déjà à la base, et rendu complètement mono-trajectoire par la pluie qui s’est invitée un moment pour bien humidifier la terre béton de Salt Lake City. Bref, c’était pas bien emboîté dès le départ, cette histoire, et force est de constater que ce n’était pas la course plus palpitante de la saison, loin de là.
Au moins, cette finale de Salt Lake City a été remportée par le champion Chase Sexton, qui offre ainsi à Honda son premier titre SX en catégorie reine depuis 2003 et Ricky Carmichael. Oui, je sais, on l’a déjà dit, mais il n’y a pas non plus des tonnes de choses à dire, si ? Chase ayant eu l’idée de partir devant, autant dire que la course était terminée après le premier tour. Chase Sexton, 23 ans, remporte donc sa sixième finale de l’année avec son numéro 23, en 2023. Voilà qui fait beaucoup de 2 et de 3, et de 23. Faites-en ce que vous voulez. Sur un terrain délicat, le champion n’a pas fait un pas de travers et s’impose largement, mettant ainsi un point d’exclamation sur un titre conquis de manière un poil heureuse, on peut en convenir. Mais lui est resté debout jusqu’au bout, ironiquement, et est donc le champion 20#23. Bravo. Et il va donc emmener sa belle plaque #1 chez KTM l’année prochaine, ce qui doit laisser un goût un peu amer chez les Rouges, chez qui il avait débuté chez le pros.
Superbe !
De retour à Salt Lake City après une pause de trois courses, Aaron Plessinger a bien fait de s’aligner, puisqu’il repart avec une belle (et logique) deuxième place. À l’aise en heat sous la pluie, AP7 nous a offert l’action de la soirée en se sortant après les whoops, et en emmenant une tour de camera avec lui. Ce panache ! Malgré ça, il a réussi à sauver d’extrême justesse sa place en finale dans le dernier tour, évitant ainsi d’avoir tout le team KTM en LCQ… Heureusement, il s’est bien repris en finale, malgré un départ très moyen. Au milieu d’un plateau aussi pauvre que les jeux de mots de cette chronique, il a méthodiquement passé un par un ses paires encore vivants pour s’assurer le confortable bonus de la deuxième position. De quoi rendre son sourire à Roger de Coster ? Pas sûr, mais il a fait ce qu’on attendait de lui : être le meilleur des pilotes dont le numéro n’est pas le #23. Pas si mal. Et cool pour AP7, après une saison faites de hauts et de bas. Encore.
Justin Hill s’en était approché quelques fois, cette fois-ci il l’a fait : monter sur un podium en SX450. Impressionnant, pour un pilote qui n’avait plus l’oreille d’aucun team avant cette saison, si ce n’est cette sorte de refuge pour pilote inclassable qu’est le team Tedder Racing. Évidemment qu’il a profité des 168 pilotes d’usine blessés, mais un podium reste un podium, et Justin Hill a tout de même prouvé ces dernières semaine qu’il ne fallait pas le confondre avec n’importe quel privé qui peuple la grille juste histoire de. En gros, il est deux à trois secondes plus vite qu’eux… Cette fois, il a tout de même résisté un moment à Aaron Plessinger, avant d’aller chercher Adam Cianciarulo… Impressionnant. Le petit Hilll est clairement un top pilote de SX. On a hâte maintenant de voir s’il va réussir à bâtir sur cette fin de saison pour batailler devant en WSX avec Bud Racing. Il pourrait bien avoir une carte à jouer dans ce championnat, à la lumière de ces dernières courses…
Adam Cianciarulo n’a donc pas réussi à monter une nouvelle fois, lui, sur ce podium à Salt Lake City, après les larmes de Denver. Et ce malgré un excellent départ. On se doute que ça doit sacrément lui détraquer le transit de se faire revenir dessus par son coéquipier chez Kawasaki Pro Circuit en 2017 Justin Hill, qui doit gagner environ 10% de ce que touche AC9 aujourd’hui. On le sait, il ne veut plus en parler, il a des fourmillements dans les mains qui l’empêche de tenir la moto, notamment quand la terre est dure. Bref, comme ici, par exemple. Mais Adam continue de faire contre mauvaise fortune bon cœur et s’accroche, ce qui est très respectable.
Dean Wilson termine cette saison de SX US, sa dernière, par un top 5, sa meilleure performance de la saison. Comme pour Adam, voilà un pilote qui est passé à côté d’une plus belle carrière à cause d’une multitude de blessures. Genoux et épaules en vrac, Deano n’est plus que l’ombre du jeune pilote PC qui se battait toutes les semaines avec Eli Tomac dans la catégorie 250. Il restera à jamais un champion, en Outdoor en 2011. Place maintenant au WSX pour le nouveau papa.
Josh Hill, lui, a déjà eu plusieurs carrières. Il a gagné un SX 450, a porté la plaque rouge (avant que ça existe), est monté sur onze podiums dans la catégorie. Mais terminer sixième de cette finale, à 33 ans, est également un sacré accomplissement pour un pilote qui n’avait pas roulé une saison complète depuis quasiment dix ans. De quoi repenser ses choix de carrière quand on termine derrière lui ! Treizième du championnat en ayant manqué trois finales, chapeau bas. Et beau tir groupé, un de plus, pour les Hill’s bros.
Shane McElrath a manqué le coche à Salt Lake City pour accrocher un nouveau top 5, à cause d’un départ très moyen, au delà du top 15. Le champion du monde WSX 250 en titre termine donc à une anonyme septième place. Dure saison, quand même.
Derrière, on est encore une fois sur du privé qui réalise sa meilleure performance, comme Justin Starling très bien parti, ou Devin Simonson qui rentre pour la première fois de sa carrière dans le top 10 en 450. Et il ne l’avait fait qu’une fois jusqu’ici en 250, à Indianapolis 3 en 2021… Pas commun, ce genre de progression ! Depuis sa première finale 450 dans la boue d’East Rutherford, il a carrément dépassé toute la clique des habitués du LCQ pour s’installer comme un pilote de finale, et maintenant il rentre dans le top 10 ! Oui, je sais, le plateau, tout ça tout ça… Vrai, mais il est quand même loin devant les Moranz, Clason et autres Marquier. Des performances qui ont semble-t-il suscité un certain émoi en Italie, bizarrement, puisque Steve Matthes l’annonce comme pilote SM Action en MX2… WTF ??? C’est le team qui fait rouler Alberto Forato en MXGP, pour situer. On attend avec impatience de voir ça…
Pas grand chose de plus à signaler derrière, si ce n’est une embrouille Kyle Chisholm/Chase Marquier, quand Chiz s’est apparemment fait gêner par Chase au moment de lui prendre un tour. Ce qui a dégénéré en battle de Stories sur IG entre leurs femmes respectives. Good times. Quand je vous dis, qu’il est temps que ça se termine… Joan Cros et la 2T de Jared Lesher ont fait leur deuxième finale de la saison, aussi.
Finissons les 450 par Ken Roczen, dernier éliminé de la série. Deux points, voilà ce qui lui manquait pour monter sur le podium final en dépassant Cooper Webb. Décidément, l’Allemand n’arrivera plus jamais à battre sa fouine de rival… Un genou posé dans un virage glissant, et voilà la prime du podium qui s’envole en fumée pour Kenny. Il aurait pu continuer gentiment à roulotter, mais a préféré faire une Tomac en rentrant directement au camion. Sauf que ce n’était pas aussi grave qu’Eli, et qu’apparemment tout va bien. Adam Bailey va finir par faire un arrêt cardiaque…
NON…
Pire encore que Kenny, Colt Nichols est tombé aux essais et n’a pas roulé. Ce qui s’appelle laisser passer sa chance…
Catégorie SX250 East/West Showdown Salt Lake City : Jett en partance
Le Showdown était un peu l’attraction majeure de Salt Lake City, et ça aussi a tourné en eau de boudin. Déjà, les heats n’ont pas été franchement passionnantes, alors que c’est souvent le cas. On a tout de même eu l’occasion de voir que seuls les Yamaha Star Racing étaient capables de passer propre derrière le trois avant le triple, le long des tribunes, là où tous les autres se mettaient poney à chaque tour, avant de renoncer. Idem pour le trois sur table après les whoops. Décidément, il y a du moteur sur ces machines ! Belle victoire de Deegan, donc, dans la heat ouane, même si on a bien l’impression qu’Hunter l’a laissé faire. Pas mieux dans la deux, avec un Kitchen vite parti, un RJ Hampshire en mode éco et un Jett en balade, qui a mis beaucoup trop de temps pour se débarrasser de Carson Mumford.
Par contre, Jett n’avait visiblement pas l’intention de se laisser ruiner son pot de départ de la catégorie. Parti deuxième en finale, on a vite senti qu’il mettait bien plus d’intensité qu’en heat. Et malgré un terrain plus mono-trajectoire qu’une crête de montagne à la Romaniacs, il s’est créé l’opportunité en tassant propre et net un RJ Hampshire surpris de l’attaque. En plus, il lui a pourri l’enchaînement suivant, et donc la seul chance du déglingo de chez Husqvarna pour répliquer. Un dépassement certes correct mais bien viril. Une vengeance de l’agression du dernier virage d’East Rutherford ? Possible… À partir de là, game over évidemment. Jett conclue sa fabuleuse carrière 250 sur une victoire, la logique est respectée.
Une fois dépassée par la pépite, RJ n’avait plus qu’à aller jusqu’à l’arrivée, ce qu’il a fort bien fait. Attention quand même à lui en Outdoor. Il est chaud en ce moment, le copain.
Beau podium de Levi Kitchen, devant un Jo Shimoda pas très en verve, et un Jordon Smith peu aidé par les conditions glissantes.
Le seul intérêt de cette course était de voir la remontée d’Hunter Lawrence, gêné par la chute d’Enzo Lopes au premier tour. Le grand frère ne s’est pas affolé, et est revenu patiemment sixième, en déposant Haiden Deegan au passage. Solide. Notez que les frangins et RJ sont les seuls à être descendus sous la barre des 50 secondes. Pas un hasard.
Tom Vialle a été contraint de passer par le LCQ, et s’en est sorti, contrairement à son coéquipier Maximus Vohland. On imagine que ça ne devait pas être la grande ambiance sous l’auvent KTM… Franchement, je m’attendais à une progression plus franche de la part de notre double champ’, après un superbe début de championnat. Là, on a la sensation que ça stagne un peu. À vrai dire, ça ne serait pas étonnant que le clan Vialle et KTM aient décidé de lourdement priorisé l’Outdoor, ce qui fait sens. Au moins, le jeune a réussi le plus dur pour un rookie en SX : ne pas se blesser. Mais sûr qu’il faudra montrer autre chose l’an prochain en SX… La lacune est évidente et saute aux yeux : les whoops ! Quelque chose me dit que Tom va en bouffer jusqu’à plus faim cet hiver…
Voilà, c’est fini, comme disait Jean-Louis Aubert, le cousin de Johnny. Aubert, pas l’autre. Enfin, bref, vous avez compris. Place maintenant à l’Outdoor. Une bouffée de grand air, après un championnat SX qui s’est étirée comme la saison de trop de Plus belle la vie. Vivement Pala le 27 mai, à la fin du mois.
Par Rich’.