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Atlanta, round 13, et un qui change de la routine avec une course en journée, qui plus sur le Speedway de la ville. Ce qui permet d’avoir des temps plus longs et un terrain un peu différent, plus rapide. Joueurs, les gars de chez Dirt Wurx ont aussi ajouté deux séries de whoops assez costaudes coup sur coup. Et elles ont joué leur rôle ! Franchement, ce terrain avait de l’allure à la télé, mais s’est avéré (très) compliqué au niveau des dépassements. Par moment, on se serait cru au MXGP d’Arco le lendemain ! #monotrace
Et Chase Sexton qui remporte la victoire #4 de sa jeune carrière en SX450 à Atlanta ! Avec la manière, qui plus est. Après un excellent départ, il a débordé de suite Ken Roczen, puis ciao bonsoir ! Mais honnêtement, qui de vous, lecteurs un poil pervers, s’attendaient à le voir perdre l’avant et goûter la belle terre rouge de Géorgie ? Oui, je vous vois, et ce n’est pas bien charitable. Bon, cela dit, faut reconnaître que moi aussi… Au contraire, Chase a été au bout sans le moindre problème, avec zéro erreur selon ce qu’on a vu à la télé. Et si c’était le déclic qu’il lui fallait ? Le garçon est tout à fait capable, en vitesse pure, de tout gagner, c’est un fait. Son problème est situé entre ses deux (grandes!) oreilles, et c’est justement avec ce genre de prestation que ça peut se régler. Mine de rien, il n’est plus qu’à onze points de Cooper Webb. Je dis ça, je ne dis rien. Mais quand même. En tout cas, ça fait bien plaisir, d’autant que niveau style, on n’est pas loin de la perfection. C’est beau comme du Lawrence. Après s’être pris plus de revers que le sparring de Nadal avant RG, content de voir le jeune enfin en gagner une comme ça. Chase the dream ! Si vous n’avez pas vu son heat, faites-vous ce plaisir. Le voir coincé derrière Justin Barcia et Jason Anderson en se demandant bien comment faire pour doubler a un indéniable effet comique !
Qu’est-ce qui se passe donc avec Justin Barcia ? Parce que là, on ne le reconnaît clairement plus, le gars, et ça prend des proportions gigantesques… La semaine dernière, voilà-t-y pas que ça parle gosses avec Eli Tomac en conf’ de presse, comme deux jeunes mamans au rayon layette du Carrefour City. Là, à Atlanta, grosse bagarre avec Jason Anderson en heat, et les deux ennemis qui se font des checks et sont à deux doigts de se taper la bise à la fin de la course ? Ou ils se refilent des astuces pour changer les couches ? En finale, rebelote : notre JB51, désormais rassuré sur son avenir maintenant qu’il a prolongé de deux ans avec GASGAS, qui fait bien attention de ne pas toucher son nouveau BFF Ken Roczen, avant que les trois pilotes du podium ne célèbrent ensemble devant le public d’Atlanta comme s’ils étaient de la même famille… Non mais on est où, là ? C’est quoi la prochaine étape, un jacuzzi dix places pour accueillir tous les potes entres les courses ? L’ouverture d’une crèche partagée/salon de thé/librairie sous l’auvent de l’hospitality GASGAS ? Plus sérieusement, Justin a de nouveau été très impressionnant, et on commence à vraiment tenir une tendance, là, pas une simple impression. Bas sur les sauts, régulier dans ses enchaînements, impressionnant dans les whoops, à l’attaque du premier au dernier mètre de la finale, Barcia est tout simplement au top, en ce moment. La meilleure version de lui-même ? Possible. Bravo à lui et toute son équipe, dont évidemment Mr Sorby qui a pris l’habitude de lire ces quelques lignes. Tu nous diras, pour le jacuzzi ?
Et un deuxième podium pour Ken Roczen, troisième, même, si l’on compte sa victoire à Indianapolis. Très bien parti, Kenny a montré sa technique, dans les whoops notamment, pour s’offrir cette jolie bataille avec Barcia et montrer une nouvelle fois que même avec une Suzuki ex-Everts (Harry, même), il sait faire de la moto. Car même si la Suz’ progresse, avec un Kenny qui teste beaucoup avec son pote Kyle Chisholm, j’ai tout de même du mal à croire que la moto soit au niveau d’excellence de celles autour de lui dans le top 5. Kenny aurait peut-être pu fermer la porte sur le dépassement de JB51, mais s’est montré un peu timide. L’effet Barcia, de peur de se faire BamBamer ? La volonté d’avoir une place à la crèche ?Chapeau bas quand même, Monsieur Kenny, pas si mal pour un pilote qui était supposé fini en fin de saison dernière. Un rebond digne de Victor Wembanyama !
« I rode like shit », a déclaré Cooper Webb au micro. Inutile de vous le traduire, si ? Malgré cela, ce Coop’ effectivement assez peu inspiré ne s’en sort pas plus mal que ça, en reprenant même un petit point à Eli Tomac. Sa tête en interview en disait long sur sa journée. Pourtant, ça n’avait pas si mal commencé avec la victoire en heat. Las, après un départ moyen, Coop’ n’a jamais vraiment réussi à trouver le rythme, et perd une belle occasion de se rapprocher malgré la course très moyenne d’Eli Tomac. Les occasions vont se faire de plus en rares…
Impeccable sur les départs la semaine dernière, Eli Tomac a perdu le mojo cette fois à Atlanta en partant autour du top 10. Pourtant, il a rapidement recollé à son rival pour le titre, mais sans jamais vraiment pouvoir lui montrer sa roue avant. Amendoné, Eli a même paru un peu perdu sur le terrain, à force d’essayer à gauche, à droite ou au milieu. On a la sensation qu’il aurait pu rouler une heure derrière sans « trouver de solutions », aurait dit JCV. Bizarre, pour un pilote de son rang. Comme d’habitude, l’homme du Colorado a donné des explications succinctes à sa relative contre-performance, avant de se projeter sur la semaine prochaine. Circulez, y’a rien à voir !
Victime d’un problème d’embrayage en heat, plus une chute qui l’a obligé à passer par le LCQ, Aaron Plessinger n’a toujours pas retrouvé la magie de Détroit mais est bien remonté, jusqu’à recoller au duo Webb/Tomac. À partir de là, on a le sentiment qu’il n’a pas voulu forcer le destin pour passer, et donc jouer un rôle dans le championnat. Au moins, il s’impose dans sa mini-battle du moment avec Adam Cianciarulo, mais il revient quand, l’Aaron de Détroit ?
Un Adam décidément de plus en plus réjouissant. OK, les résultats sur le papier ne sont pas exceptionnels, mais la manière s’améliore à chaque fois. Fringant en heat, il s’est explosé comme il faut dans les whoops, avant de repartir à l’attaque pour aller chercher la quatrième place. Encourageant aussi de voir qu’il peut encore chuter fort sans que son corps n’explose à chaque fois.
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Derrière, Dean Wilson gagne une place au classement à chaque course, à chaque fois qu’un all-star se blesse ou ne termine pas la course. Cette fois, c’est Jason Anderson qu’il doit remercier.
Colt Nichols n’a pas encore fait d’étincelles. Les frères Hill continuent, eux, de se battre pour les honneurs de meilleurs privés. Pas mal, les frangins.
Grosse journée pour Jason Anderson, qui a assisté à l’accouchement de son premier enfant la veille de la course, n’a pas dormi pendant deux jours avant de remporter de haute lutte sa heat. Et, dans la foulée, d’être déclassé une énième fois pour avoir trop de gaz hors de la piste. « Sans énergie », comme il l’a dit lui-même, il est tout de même bien parti en finale et a lutté quelques tours, avant de clairement hisser le drapeau blanc une fois qu’il avait bien gonflé Cooper Webb. Fallait pas lui péter dedans la semaine dernière ! Webb enfin passé, il s’est littéralement écarté pour son vieux rival de toujours Eli Tomac. JA21 a choisi son camp dans ce championnat, et ça pourrait bien avoir son importance… Souvenez-vous qu’il a survolé les courses à cette époque l’an dernier. Au fait, il s’appelle comment l’enfant ? « Siggy, elle s’appelle Siggy ». aurait bizarrement beuglé Céline Dion. Allez comprendre… Avec l’arrivée du bébé Anderson, seuls deux pilotes du top 10 ne se sont pas encore reproduits, Chase Sexton et Adam Cianciarulo. À comparer avec les stats des années 90, où avoir un bateau amarré à Lake Havasu rempli de bière et de weed était plus en vogue que de posséder un SUV avec siège enfants ! Times change, ils disent.
Enfin, un mot sur le LCQ 450, qui faisait penser à feu le Trophée Kawasaki cher à Jacky Rittaud vers la mi-course, et la superbe attaque de John Short sur ce pauvre Joan Cross. Sérieusement, comment ça pouvait passer ?
Un grand bravo à notre chouchou Josh Cartwright une fois encore, mais aussi à Jared Lesher, qui place une Yamaha 250 YZ 2T, la vraie Greczed, quoi, la même que DV12 en 2001 à peu de choses près, en finale. J’ai la flemme de regarder depuis quand c’est arrivé, mais ça fait un bail dans la catégorie reine, c’est sûr.
Catégorie 250 côte est Atlanta : Hunter Lawrence, toujours
Hunter Lawrence continue sur sa superbe lancée, avec un nouveau perfect heat/main, même s’il rate le meilleur temps en qualifications, cette fois, pour quelques millièmes. L’aîné du clan s’est tout de même offert une méga-chaleur sur un enchaînement, heureusement sans conséquences. Rien à dire, c’est propre, précis, chirurgical, même. À tel point que je commence à m’interroger une nouvelle fois sur sa capacité à faire tomber son frère de son piédestal la semaine prochaine lors du east/west showdown. Ceci dit, aucun des deux ne va prendre trop de risques, le titre étant plus important que la gloriole familiale au prochain Thanksgiving. En tout cas, sacrée saison, avec six victoires sur sept et une troisième place comme pire résultat. Difficile de l’imaginer redoubler en 250 l’an prochain après une telle démonstration. Le gars est prêt pour la 450, clairement.
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Voici comment on perd ou on sauve une saison. Là, elle est sauvée.
Superbe finale de Jordon Smith, après sa non-qualification en finale de la course précédente causée (en partie) par son coéquipier. Jordon a pris le soin de ne répondre que sur la piste, par la plus belle des manières : en le doublant et en l’oubliant. Solide, donc, le Jordon, mais seulement cinquième d’un championnat où il devrait pointer en deuxième position s’il avait gardé ses nerfs face à Babyface Deegan. Ça reste une belle saison de reconstruction après les galères des années passées, et il aurait une option pour resigner chez Star l’an prochain. Tout le mal qu’on lui souhaite.
Embrouilles avec Jordon Smith à Détroit, avec Jo Shimoda ici, Haiden Deegan a clairement le profil pour devenir un top pilote de SX, mais dans le rôle du méchant. Une sorte de Vince Friese rapide, en fait. La limite est ténue entre confiance et arrogance, mais je crois bien que le jeune s’en tape, et ne comptons pas sur son entourage (et ses performances, il faut bien le reconnaître!) pour dégonfler la montgolfière qui lui sert de tête. Peut-être un vétéran bien énervé s’en chargera tôt ou tard ? Encore faut-il réussir à l’attraper, parce que la vitesse est là, ça ne fait aucun doute.
Même si Jo Shimoda échoue au pied du podium pour sa reprise à Atlanta, cette quatrième place doit quand même mettre un baume au cœur à ce pauvre Mitch Payton. Parti au-delà du top 10, notre Japonais favori depuis Akira Watanabe a effectué une remontée correcte mais pas top. Le temps de faire disparaître les nerfs de la rentrée des classes et il pourrait bien se battre pour le podium.
Derrière, Max Anstie est à sa place. Avec un plateau déplumé comme un canard prêt à confire, Henry Miller et son nom d’écrivain maudit s’offre une meilleure place en carrière à la sixième place, devant les pilotes d’usine Chris Blose ou Talon Hawkins, par exemple.
Rayon bad news, on pourrait bien avoir perdu Nate Thrasher un moment. La rumeur parle de bassin déboîté pour le pilote Star Racing, sur la terre de ses premiers exploits. Autant dire que si c’est le cas, on n’est pas près de le revoir. Dur. Sale coup aussi pour Tom Vialle à Atlanta, très bien en heat, qui s’est fait « cross jumper » dès le premier enchaînement par « René » Coty Shock. Pas intentionnellement, selon moi, mais le mal était fait. Sans trop de gravité heureusement pour notre Français qui poursuit ainsi son difficile apprentissage en SX. Une nouvelle fois, ça allait plutôt très bien partout sauf dans les whoops pour Tom. Preuve que le potentiel est là.
Quant à Shock, le voilà donc pris dans un nouvel incident, après sa collision avec son teammate Cullin Park à Houston. Le team manager doit craindre d’avoir un Park/Shock cassé ! Voilà voilà…
Un petit mot pour le duo de commentateurs avant de partir. JCV/Max Martin c’est bien, le duo des Nico’s Provost/Aubin aussi, mais quel bonheur d’avoir derrière le mic et ensemble James Stewart et Ricky Carmichael… Là, rien à dire, c’est du haut niveau d’analyse, avec deux des plus grands de ce sport qui, en plus, ont oublié d’être idiots et se lâchent de plus en plus. Certes, le pass saison m’a obligé à choisir quel enfant j’enverrai à la Fac, mais rien que pour cette course, ça valait le coup, a fortiori pour James, de plus en plus à l’aise. Remarquez, j’aime tellement James qu’il me lirait la Bible que ça me ferait le même effet, mais quand même. Bref, good job, la télé US. Sinon, en France, rendez-vous mercredi soir ;-)))
Allez, on quitte Atlanta, et next du côté du MetLife Stadium d’East Rutherford, à une portée de cannettes Monster de New York City. Au menu, outre des ornières et la lutte pour le titre 450, le premier des deux east/west showdown qui s’annonce épique. Une vraie tragédie grecque en perspective !
Par Rich’.