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Détroit, ses maisons abandonnées, ses industries automobiles, son rappeur star et sa course de SX annuelle. Et encore une fois une belle course ! Comme la semaine dernière, le terrain, plutôt simple, était truffé d’ornières, avec des whoops prêts à engloutir n’importe quel pilote maladroit. Un chouette enchaînement aussi avec des possibilités différentes au centre du terrain, c’était basique mais pas si mal, ce Détroit.
Si on a fini par retrouver nos trois pilotes de point sur le podium après la parenthèse d’Indianapolis, le grand vainqueur de cette course de Détroit ne termine qu’en treizième position. Honnêtement, voir Aaron Plessinger bouffer la feuille à deux tours de la fin, c’est le genre de rebondissement qu’on croyait réservé au cinéma. Déjà très bon en heat, auteur d’un excellent départ avant de déborder Adam Cianciarulo comme une Audi RS6 double une Twingo sur un court créneau de dépassement, meilleur tour en course, AP7 n’avait plus qu’à cruiser jusqu’à l’arrivée pour remporter sa première finale 450. Soit un des moments les plus heureux de sa vie, et pas seulement pour les 100 000 $ qui accompagnent la bouteille de Champagne. Au lieu de ça, Aaron a bien failli se faire très mal en chutant lourdement, pour la seule fois de la finale où il a essayé de prendre cette ornière debout, et pas en faisant appel assis. Technique, ce sport, quand même… Franchement, je ne suis pas et je n’ai jamais été un grand fan de Pless’, mais le voir finir sa soirée comme ça m’a fait mal au cœur… Au moins, il sait maintenant qu’il peut le faire. A voir s’il en sera de nouveau capable, ce genre d’opportunités ne se présentant pas forcément tous les week-ends. Courage, AP. Belle treizième place !
Et qui c’est qui tire les marrons du feu, comme on disait en 1982 ? Oui, Chase Sexton. « Kind of ironic », comme il l’a dit lui-même en conférence de presse… Après avoir perdu à peu près 23 finales dans les dernières minutes avec des plantés de visière, voilà notre Chase qui remporte sa deuxième course de la saison. Non sans un peu de controverse là aussi, puisqu’il a sauté sous drapeau Croix Rouge, et s’est donc vu retirer sept points, mais pas la victoire. La joie doit donc être aussi douce/amère qu’un cornichon de Mc Do dans le clan du #23, qui pointe désormais à 17 points de la plaque rouge Cooper Webb. Cela dit, aucune contestation possible, la faute est avérée, la sanction conforme à la règle. Rien à dire. Sauf que malgré tout, la façon de faire peut lui donner (une fois encore) des raisons d’espérer. Parti huitième, CS23 a dû passer en revue Kevin Moranz (level easy), Adam Cianciarulo (easy), Ken Roczen (expert), Cooper Webb (pro), Eli Tomac (pro) et Justin Barcia (insane) pour s’imposer. Autant dire qu’il a été la chercher avec les dents, celle-là ! Au top pour lui redonner confiance, au jeune.
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Ce qui s’appelle se faire prendre en flag’.
Cooper Webb n’a pas gagné, certes, mais fait encore une très belle affaire avec cette deuxième place, qui lui permet en outre de se donner un tout petit d’air sur Eli Tomac, mais aussi de faire le break avec Sexton grâce à la pénalité. Et c’est mérité, tant lui aussi n’a rien lâché en bataillant chaque minute de cette finale. Parce que se faire doubler par Justin Barcia et Eli Tomac et les repasser, ce n’est quand même pas à la portée du premier venu. La Fouine diabolique possède maintenant trois points d’avance sur Tomac. Pas décisif, OK, mais allez arracher un mulot à une fouine, pour voir…
Après avoir eu une explication sur sa course peu inspirée de la semaine dernière, un torticolis en l’occurrence, on attendait de voir si Eli Tomac allait rebondir. Disons qu’il l’a fait en partie, mais on reste loin du rouleau compresseur qu’il est parfois. De son propre aveu pas assez rapide dans les whoops et trop négligeant sur la nécessité de bloquer les intérieurs, ET1 n’a pas fait d’étincelles mais sauve tout de même le principal : une place sur le podium, et reste au contact au championnat. Pas mal mais pas top, quoi. Après un début de série impérial, la machine Tomac n’est pas enrayée, mais elle mériterait tout de même un bon coup de WD40…
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Les conseils de Tonton Eli, futur conférencier.
OK, il ne monte pas sur le podium de Détroit, mais voici encore une fois une belle performance de la part de Justin Barcia, décidément inspiré en ce moment. Comme Sexton, JB51 s’est permis de doubler du beau monde dans cette finale, avant de faire quelques erreurs et de « se contracter », selon son expression. Très (trop?) agressif avec Chase Sexton, Justin a en tout cas montré une fois de plus qu’il est bien là, installé juste derrière les trois galactiques, prêt à capitaliser sur une erreur. Costaud.
Une semaine après son exploit d’Indianapolis, retour sur terre à Détroit pour Ken Roczen. Malgré tout, un solide top 5 pour le pilote allemand, qui est resté longtemps au contact de la bataille des chefs avec son nouveau pote Justin Barcia. On ne s’attendait de toute façon pas à ce qu’il enchaîne victoire sur victoire, mais ça ne fait aucun doute que le niveau monte chez Roczen, et pas à cause du dérèglement climatique.
Décidément, notre Kwichtianne Craig est le grand absent, une fois de plus, de cette retransmission TV. A tel point qu’on va finir par croire qu’il a entretenu des relations avec la femme du réalisateur, ce n’est pas possible autrement. Bref, bien, cette sixième place anonyme. Tout simplement sa meilleure de la saison, passée totalement inaperçue à cause des dix autres événements étonnants qui se sont passés à Détroit. Cruel.
Après deux années passées à faire régner l’ordre et la justice dans son comté de l’Oregon, avoir eu des enfants, enregistré des disques avant un retour mort-né sur blessure en 2021, voici Justin Hill (futur pilote Bud Racing en WSX, selon la rumeur) qui claque une SEPTIEME place ! On sait que le talent n’a jamais été le problème avec les Hill’s et que le plateau n’est pas aussi fourni qu’au début de saison, mais là, quand même, chapeau ! Notre grunge préféré après Kurt Cobain (et son frère) devance les deux officiels Kawasaki, pour mettre en perspective…
Adam Cianciarulo a réalisé le holeshot, ça c’est le côté positif. Le « moins positif », on va dire, étant qu’il s’est ensuite fait déboîter comme un facteur au milieu d’un peloton du Tour de France. À droite, à gauche, ça passait de partout, avant qu’il ne chute tout seul. Ce qui doit être difficile à encaisser, mentalement, pour un pilote qui sait qu’il a tout ce qu’il faut pour être au meilleur niveau, sauf la santé. Adam étant un des pilotes les plus intelligents du plateau, sûr que ça doit piquer un peu. Courage.
Vainqueur de sa heat, dans un style relâché des grands jours, bas du maillot flottant au vent comme un drapeau pirate en haut d’un mat, on pouvait espérer voir notre gars sûr Jason Anderson nous faire une Kenny à Détroit… Sauf que ce n’est pas son année, clairement. El Hombre était dans le bon wagon, aux portes du top 5, quand il est tombé tout seul. Décevant, pour un des seuls capables de gagner une finale en dehors des galactiques, de Kenny, et visiblement d’AP7. Suffit maintenant de le prouver !
Top 10 pour Josh Hill à Détroit, joli pour le revenant, un des derniers dinosaures. Rappelons à nos plus jeunes lecteurs que Josh est passé pro en 2006 (oui, sans faute de frappe), après une carrière amateur digne des plus grands. Et que sans un backflip raté, il aurait sans doute plus d’une seule victoire en SX US à son actif. Après plusieurs années à vivre en colocation avec Jason Lawrence, quelques années sabbatiques, un vrai boulot chez Monster, le voir revenir et rouler dans le top 10 est donc un véritable exploit !
A part ça, derrière, c’était la foire à la meilleure performance de la saison à Détroit. Preuve que le plateau s’amincit comme une instagrammeuse en quête de summer body. Les deux Hill, on l’a dit. Mais aussi Benny Bloss (11e), Cade Clason (12e), Josh Cartwright (14e) et même Chase Marquier (20e).
Catégorie 250 Détroit : Hunter, le meilleur des Lawrence ?
Lol, le mauvais titre provocateur ! La victoire « d’Huntah » a donné lieu à des statistiques intéressantes par rapport à sa pépite de frère Jett. Les deux bros sont maintenant à égalité en ce qui concerne : les départs de courses de Supercross, les victoires et les top 5. Hunter détient un podium de plus, mais Jett a déjà un titre de champion en 250 SX. De quoi pimenter un peu les East/West Showdown ? Pas sûr, les deux étant surtout focus sur la victoire dans leurs championnats respectifs. En tout cas, Hunter est au sommet de son art en ce moment. Une fois encore, tous les tours en tête, une victoire nette et sans bavure… Du boulot de futur champion, avec maintenant 35 points d’avance sur son dauphin Nate Thrasher. En plus, c’est beau !
Un Nate Thrasher qui est clairement le deuxième homme, ça ne fait pas de doute. Autrefois aussi inconstant qu’un fumeur de crack, capable de gagner comme de finir treizième à la régulière, le pilote Star a pris du galon cet hiver et sera un solide candidat au titre l’an prochain, contre n’importe quel adversaire. Avec, en plus, un style pas vilain du tout à regarder, lui non plus.
Ah, enfin, on en arrive à Haiden Deegan ! Si sa finale a été assez tranquille, hormis une tentative d’attentat sur Hunter dès le premier virage, c’est bien sa heat qui pose question, et plus encore la conférence de presse qui a suivi la soirée. On récapitule ? Jordon Smith le dépose dans les whoops comme un livreur de chez UPS devant chez vous, mais il est à l’extérieur. Deegan le sert donc dans l’appui qui suit. Agressif, mais de bonne guerre. Avant, toutefois, d’essayer une première fois, puis une deuxième, de lui rentrer dedans de toutes ses forces pour le mettre à terre… Pourquoi, alors que les types sont coéquipiers ? Aucune idée. Résultat des courses, Jordon était tellement énervé qu’il a retrouvé ses vieilles habitudes, en tombant deux fois de plus seul. Avant, évidemment, de se rater en LCQ, ce que j’avais vu venir à 100 000. Si, je vous jure. Le petit Deegan a donc indirectement privé Jordon Smith de sa meilleure saison depuis des lustres, sa dernière chance dans le meilleur team du paddock, et vient sûrement de lui coûter des fortunes. Sûr que l’argent n’étant pas un problème dans la famille, on se doute qu’il s’en bat les reins comme de sa première casquette. D’où ses explications lunaires de la conférence de presse, pendant laquelle il est passé pour le petit c.n de service. « Je ne faisais pas attention », qu’il a répondu pour s’expliquer, avant de se moquer ouvertement de la désormais cinquième place provisoire de Smith. « Ouais mais attends, il est jeune, il n’a que 17 ans ouin ouin… » Certes, argument recevable, sauf que le jeune se balade avec des micros sous le nez depuis qu’il a cinq ans et a dû répondre à plus d’interviews que le reste du plateau 250 réuni ! Bref, non, ce n’est pas comme ça qu’on fait quand on est un pilote de son calibre. Ceci dit, Ricky Carmichael était au moins aussi pétasse quand il était jeune et a fini par polir son image comme la mer le galet. Attendons donc avant de lui jeter la pierre, mais j’en jette une petite quand même. Parce que je fais ce que je veux, c’est MA chronique. Sa mère.
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Hum, non, jeune homme, ceci n’est pas acceptable.
Jeremy Martin en est maintenant à 2/1 contre le jeune Deegan, justement. Je ne m’étonnerais d’ailleurs qu’à moitié de voir le vétéran essayer de couper en deux le pilote Star Racing s’il en a l’occasion. Just wait. Bonne course, une de plus, pour J-Mart à Détroit, en attendant l’outdoor, sa discipline de prédilection.
Meilleure performance de la saison et premier top 5 pour Chris Blose, le remplaçant de chez Kawasaki Pro Circuit, jamais aussi à l’aise que quand le terrain est détruit et les whoops des pièges à loup. Good job.
Sixième, une place correcte pour Tom Vialle, en attendant mieux. Clairement trop tendre par moments, le jeune manque d’expérience en SX, c’est logique, ça se voit. Le plan de ne pas se blesser et d’engranger, justement, un maximum d’expérience a l’air de se dérouler pour l’instant sans accrocs, malgré une grosse chute aux essais. J’adore quand un plan se déroule sans accroc, comme disait le Hannibal, le propre père de Jordon. Presque, en tout cas.
A part ça ? Belle course des coéquipiers Cullin « Kin » Park et « René » Coty Shock à Détroit. Mais désastre pour Max Anstie, qui a chuté dès le premier tour et a cassé la moto. Triste, après un si bon début de saison.
La semaine prochaine, direction Seattle, ce qui veut dire le retour de côte west, Jett Lawrence et compagnie. Toujours sans Dylan Ferrandis, qui suit un protocole de trois semaines minimum. Ni Marvin Musquin, absent jusqu’à une durée indeterminée. On n’aura donc pas de français dans la ville de Mérédith Grey… Tant pis, on se fera la série quand même. See u.
Par Richard Angot.
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