Les prochaines heures et les jours à venir renseigneront sur ses chances de vie. Et dans quelles conditions. Le destin est cruel pour Timoteï Potisek, accidenté à 25 ans, alors que son règne ne faisait que commencer.
Le monde du sport régional s’est réveillé hébété, encore incrédule. Du pilote du dimanche à Arnaud Demeester, l’information a remué les tripes, habité les pensées. « Je me disais : "Pas lui. C’est pas possible." J’ai pris mon courage à deux mains pour appeler Rudy.
J’ai pleuré avec lui. Il n’y avait rien d’autre à faire », raconte « Sandman ».
Tout pour lui
La carrière de Timoteï Potisek a basculé vendredi, à la réception d’un banal saut sur son terrain de jeu de Loon-Plage. Le Dunkerquois se bat désormais pour la vie. « Il y a eu une intervention sur la cervicale 2, qui était fracturée et déplacée. Il y a une contusion à la moelle. Le verdict définitif se fera lundi. Il est toujours sous assistance respiratoire », indiquait Sergeï Potisek, son frère.
Le destin a frappé le double vainqueur de l’Enduropale au moment où les éléments convergeaient pour asseoir sa domination dans des proportions gigantesques.
Il venait de débuter une aventure en signant chez Yamaha, pendant que son rival de toujours, Arnaud Demeester, stoppait son incomparable carrière. Il avait l’étoffe du successeur. Un surcroît d’expérience, même s’il s’engageait avec fougue.
Cet été, il s’était marié avec Aurélie. Le couple retapait une maison dans la campagne dunkerquoise. Timoteï Potisek, homme à dire tout haut ce qu’il pense, quitte à déranger, avait tout pour lui. Le Dunkerquois est un garçon attachant, entouré d’une famille viscéralement attachée au motocross, malgré les coups durs. Rudy, le papa, avait été blessé à la main, à Bercy, dans les années 80.
Avec son épouse, Marie-Annick, il suivait avec intensité les courses des trois fils. Avec angoisse aussi, car on se demande toujours dans quelle mesure un pilote emporté par son esprit de conquête ne frôle la démesure. Les parkas rouges Honda portés par les parents, les compagnes des fils Potisek, souvent préposées au panneautage au bord du circuit, relevaient de l’étendard. La famille vivait intensément cette passion, en mesurant les risques. « Je dis toujours que c’est un sport de boxeur », nous confiait Rudy, pour souligner l’exigence de la condition de pilote professionnel et le fait que son fils choisisse le meilleur contrat, proposé chez Yamaha. Un mauvais coup peut suffire. On en reste sans voix. •
https://www.lavoixdessports.com/Sports-Individuels/Autres-Sports/2009/11/08/article_le-destin-de-timotei-potisek-bascule-en.shtml
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Un groupe intitulé "Soutien Timotei Potisek" s’est immédiatement créé sur Facebook, qui comptait ce matin déjà plus de 5000 membres. Les prochaines heures seront décisives… Courage Tim !
https://www.moto-net.com/breve.php?RefBreve=2589
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Un jeu de massacre qui pose des questions…
L’accident qui a frappé hier le Dunkerquois Timoteï Potisek,
un jeune champion en pleine gloire, n’est malheureusement pas le premier dans un sport où la sécurité des pilotes tient parfois à un fil.
En février 2008, lors de l’Enduropale du Touquet, l’Arrageois Benjamin Schots, pas encore 20 ans au moment des faits et grand espoir régional, avait été victime d’une chute qui l’avait plongé de longues semaines dans le coma. Quatre mois plus tard, Jason Denys, 18 ans, un autre champion nordiste en devenir, décédait des suites d’un accident survenu quelques jours plus tôt lors d’une manche du championnat des Flandres disputée à Berck-sur-Mer.
Cette succession de drames frappant des jeunes gens passionnés et pilotes confirmés avait déjà porté un rude coup au monde du moto-cross, qui s’était mis à douter de la sécurité des siens et ne se cachait plus systématiquement derrière la formule « dans les sports mécaniques, le risque zéro n’existe pas ».
Au Touquet, lors de l’accident de Benjamin Schots, on avait montré du doigt la dangerosité du circuit. Depuis, des efforts ont été faits pour le rendre moins rapide. À Berck, suite au décès de Jason Denys, on avait souligné l’importance du port d’une protection dorsale et pectorale, un équipement onéreux que n’avait malheureusement pas ce jour-là le jeune pilote. Depuis, ces protections ont été imposées par la FFM au départ de chaque course de moto-cross.
Mais la question qui reste en suspens est de savoir jusqu’où doivent aller les jeunes pilotes pour vivre leur passion à fond. Une question que se ressasse souvent Frédéric Schots, le père de Benjamin. « Le problème, c’est que cela arrive aux meilleurs. Avec ce qui vient d’arriver à Tim, c’est à se demander effectivement si cela vaut le coup de persévérer dans la moto. On en arrive à se dire "à qui le tour ?". »
« À quoi cela sert de continuer ? »
Tandis que son fils poursuit encore sa rééducation, plus d’un an et demi après sa terrible chute, l’accident de Tim Potisek a forcément fait remonter de douloureux souvenirs. « Avec ce que gagnent nos meilleurs pilotes, on se demande à quoi cela sert de continuer. S’ils avaient un salaire de pilote de F1, le risque en vaudrait la chandelle, mais là… » Bouleversé, Frédéric Schots est pourtant fataliste face à l’essence même du sport : « On ne peut pas aller contre l’évolution des motos, ni contre l’ambition de finir premier. D’autant plus que l’accident de Tim est arrivé lors d’un entraînement. » Une chose est sûre en tout cas, le monde du moto-cross ne sortira pas indemne d’un drame qui secoue l’ensemble du sport régional.
https://www.lavoixdessports.com/Sports-Individuels/Autres-Sports/2009/11/07/article_un-jeu-de-massacre-qui-pose-des-question.shtml
, le il y a 4 années et 7 mois.
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