Le casque moto cross est à l’équipement du motard ce que ma couche d’ozone est à la planète : une protection totalement indispensable. Il est d’ailleurs, en toute logique, obligatoire dans la plupart des pays occidentaux, que ce soit pour simplement évoluer sur la route ou pour une pratique plus sportive, comme sur les pistes de vitesse, de moto cross ou sur les chemins de traverse de nos verdoyantes campagnes. Il existe évidemment pléthore de casque moto, du plus simple, basique, et donc peu onéreux, aux modèles les plus extravagants, conçus dans des matériaux les plus nobles comme le carbone, par exemple. Cette matière a l’avantage de se révéler extraordinairement solide, tout en étant également très légère, ce qui en fait une alliée précieuse dans la conception des casques cross, à qui on demande justement ces deux qualités : être tout à la fois solide et léger. Mais plongeons plus en détail dans ce petit morceau de technologie si important pour la tête, et donc le cerveau qu’elle contient. Un cerveau, on n’en a qu’un, autant donc mettre toutes les chances de notre côté pour qu’il reste en état au moins à peu près correct !
Le casque moto cross, cet indispensable !
Le casque, ce n’est rien d’autre qu’un bouclier pour votre tête. Inutile de tourner autour du pot : le casque est donc un poste de dépense majeur de l’équipement motocross, même s’il en existe à tous les tarifs. Si vous débutez, inutile de vous endetter sur trois générations pour acheter le plus beau et le plus haut de gamme, mais il vous faudra tout de même choisir un casque cross qui garantisse votre sécurité. On n’a qu’un cerveau, mieux vaut donc qu’il soit protégé des chocs le mieux possible, d’autant que la chute en MX fait totalement partie de l’apprentissage. Les casques motocross subissent beaucoup !
Dans l’idéal, votre casque cross se doit de posséder plusieurs qualités. Le fait qu’il soit le plus léger possible en fait partie. Ainsi, il pèsera le moins possible sur votre cou et vos cervicales, c’est déjà une première victoire. En ce qui concerne la matière, on a généralement entre des modèles d’entrée de gamme fabriqués en polycarbonates. Ceux-ci ne sont pas forcément les plus à la pointe en termes de sécurité mais suffisent pour les débutants qui souhaitent mettre un pied dans le motocross sans se ruiner. Si vous êtes plus larges au niveau du budget, vous pouvez alors passer sur un casque cross en fibre, notamment en carbone, la matière avec laquelle sont conçus la plupart des hauts de gamme comme nous vous l’indiquions plus haut. On pense notamment au Fly Formula, au Bell Moto 10, au Airoh Aviator, au 6D ATR ou au Shoei VFX, entre autres. Le choix est pléthorique !
Au niveau de la taille, le casque doit vous serrer la tête absolument, mais sans vous comprimer pour autant. Un équilibre pointu, pas évident à trouver au début, on en convient. Notez qu’en fonction des marques et des modèles, certaines coques de casque moto sont proposées en plusieurs tailles.
Autre élément à prendre en compte en ce qui concerne l’équipement motocross au moment de l’achat, la ventilation. En effet, le motocross est un sport très exigeant physiquement, ce qui fait qu’on sue beaucoup en pratiquant. Si la plupart des hauts de gamme sont bien pourvus à ce niveau, il n’en est pas forcément de même pour les modèles moins onéreux. Charge à chacun, donc, de se renseigner en magasin et de vérifier par soi-même si le casque dispose de suffisamment d’entrée d’air pour assurer une ventilation optimale. Pas simple mais nécessaire !
Au moment de l’achat du casque, il convient également de s’assurer que ce dernier ira bien avec votre masque cross. En effet, en fonction des casques, la taille de l’ouverture qui permet de glisser le masque diffère. Et les masques cross eux-mêmes ne sont pas tous de la même taille. Il est donc préférable que les deux fonctionnent bien ensemble. Le masque doit parfaitement “coller” à votre visage sous peine d’avoir de la transpiration qui tombe à l’intérieur de votre masque, ce qui s’avèrera très gênant. Enfin, si vous portez des lunettes de vue, pensez toujours à bien vérifier que les branches de ces dernières arrivent à bien passer entre les mousses du casque et à l’intérieur du masque.
Steve McQueen avec le top de l’époque : le Bell version jet.
Le casque moto à travers les âges
Avant qu’on ne dispose de ces merveilles de technologie que sont les casques d’aujourd’hui, les pilotes de motocross, ou plutôt ce qu’on nommait Scrambler à l’époque, ne s’embarrassaient pas : une bonne vieille casquette faisait l’affaire. Mais très vite, dès les années 30, les choses vont changer. Notamment, en grande partie, à cause de l’accident de moto fatal d’un VIP de l’époque, Sir Lawrence d’Arabie, touché à la tête. Il s’éteint le 3 mars 1935. Le neurochirurgien Hugh William Bell Cairns, qui lui avait porté assistance en vain, conclut que s’il avait porté un casque, le célèbre militaire britannique aurait pu avoir la vie sauve.
Le Docteur Cairns se lance dès lors dans l’étude des pratiques des motards de l’armée anglaise en 1941, tout en leur recommandant de porter cet équipement (les premiers casques étaient en liège recouvert de toile imperméable avec des couvre-oreilles en cuir). En 1946, le médecin publie une étude dans laquelle il certifie que les motards qui avaient suivi les recommandations en 1941, en portant un casque protecteur pour se déplacer à moto réduisaient significativement le risque de mort accidentelle. Ce n’est qu’en 1973 que les autorités britanniques, ainsi que celles d’autres pays européens, rendent obligatoire le port de casque de moto. Le Docteur Cairns étant mort depuis 1952, il n’a pas pu voir le résultat de son travail (sources wikipédia).
Du casque en liège, on est ensuite passé au casque bol, qui ne protégeait que le haut du crâne. Mieux que rien, certes, mais ce type de casque était tout de même bien impuissant face à la vitesse en constante progression des motos et des pilotes de moto-cross de l’époque. C’est pourtant ce type de casque moto cross qui a été dominant dans le sport pendant des décennies. Globalement, du tout début de l’histoire du MX jusqu’aux années 90 où il était encore porté par quelques irréductibles qui ne voulaient absolument pas passer à ce qui a pourtant été considéré comme un progrès considérables dans le casque moto cross : l’intégral. Soit un casque équipé d’une mentonnière (protection du menton), et offrant ainsi une protection faciale, ce qui est plus qu’utile évidemment quand on chute en motocross.
Roy Richter, précurseur de l’intégral
On doit le premier casque intégral à un certain Roy Richter, garagiste dans la ville de Bell, en Californie, une localité qui fait partie du grand Los Angeles. Roy, coureur de kart amateur à ses heures perdues, a justement perdu plus que ses heures, mais un ami dans ces compétitions qui fleurissent à l’époque dans la Californie libérée des années 50. il bricole donc dans son coin et sort son premier heaume, le 500, en référence au 500 milles d’Indianapolis. Avant de sortir, on y vient, son premier casque intégral destiné à la moto tout-terrain en 1971, le Motostar. C’est à partir de ce modèle que la lignée « MOTO » commencera ! Le Moto-3 qui suivra quatre ans plus tard porté par de nombreux pilotes entrés depuis dans la légende, il marquera de façon intemporelle le motocross et la moto en général puisqu’il est encore produit à ce jour.
Avec les caques motocross Moto-4 et le Moto-5 – respectivement lancés en 1983 et 1989 – Bell a énormément fait progresser le casque tout-terrain en développant le confort, la ventilation, mais surtout la protection. Moto-6 le casque de McGrath. À sa demande Bell fait évoluer le Moto-5 en 1992 pour obtenir un casque adapté à la pratique intensive du motocross car les motos devenant de plus en plus puissantes et le niveau augmentant il fallait un casque plus performant pour les pilotes. Il sera à jamais associé aux fantastiques décos de Showtime. Le virage de la performance ayant été résolument pris avec le prédécesseur, le Moto-7 se veut léger et performant avec ses 1300 grammes. Il révolutionne le marché autant par son design novateur pour l’époque que par son système de ventilation avant-gardiste. Le Moto-8 à partir de 2005 enfoncera le clou. Design, protection, coque multifibres (carbone-kevlar-fibre de verre) il pose les jalons du casque moderne. La ventilation avec ses onze canaux sera développée par ordinateur. La visière Flying Bridge Visor™ fera ses débuts avec ce modèle.
La dernière décennie verra naître le Moto-9 puis le Moto-9 Flex développé pour les pros par les pros. La coque passe au full carbon et gagne en légèreté pour améliorer encore le confort, les mousses extractibles en cas d’accident font leur apparition sur le modèle, la technologie Flex à partir de 2015 continuera de faire progresser la protection par l’absorption des ondes de chocs résiduelles et déjà rotationnelles.
Le top des casques ressemble à ça aujourd’hui.
La révolution Bell Moto-10.
Le nouveau modèle étendard du fabricant US repousse encore les limites déjà élevées établies par son prédécesseur le Moto-9 Flex en matière de confort du fait de son fitting et de ses équipements. Avec sa nouvelle coque segmentée il en résulte un casque professionnel doté d’un très haut degré de technicité. Le casque Bell Moto-10 est le casque le plus avancé techniquement jamais conçu par la marque américaine. Il a été conçu pour absorber l’énergie linéaire mais surtout durant les phases de rotation de la tête en cas d’impacts à moyenne et grande vitesse. Notez que Bell n’est pas seul à proposer des produits aussi high tech. On pense à Fly, 6D, Alpinestars, Shoei, Arai, Fox, Airoh, Troy Lee Designs et d’autres encore.
Autant de chemin parcouru, donc, depuis Sir Lawrence d’Arabie jusqu’à Dylan Ferrandis aujourd’hui en passant par les glorieux aînés, de Steve McQueen à Roger De Coster ou encore Kurt Nicoll. Avec toujours une seule préoccupation en tête, c’est le cas de le dire : assurer la plus sécurité possible. Mais attention tout de même à ne jamais oublier que si la chute fait aussi partie intégrante du paysage du moto cross, il ne faut pas pour autant tenter le diable et chercher à tenter des choses trop risquées, quand bien même on a sur la tête un casque moto cross dernière génération qui coûte l’équivalent d’un SMIC ! La moto demande une technique particulière, qui prend du temps à être assimilée. Or, c’est encore plus vrai pour le motocross. Les sauts, les différences d’adhérence, la vitesse, tout cet ensemble de facteurs rend ce sport compliqué, et donc accidentogène. D’où l’extrême nécessité d’être protégé du mieux possible, mais aussi de comprendre et d’appliquer les bonnes techniques pour réduire les risques. Et c’est à ce moment-là, bien dans sa technique et bien dans ses différentes protections, dont le casque, que le plaisir sera le plus grand. Maintenant que vous savez absolument tout ce qu’il y a à savoir, c’est OK, on peut aller rouler !