Antonio Cairoli a mis fin à son aventure américaine, une occasion très rare de voir une légende européenne se mesurait aux cadors du circuit US. De fait, maintenant qu’il est rentré en Italie et a eu un peu de temps pour prendre du recul sur cette expérience, KTM lui a posé quelques questions, dont on vous partage les réponses de Tony ici. Enjoy !
Tony, tu es parti aux Etats-Unis avec seulement un mois de préparation. Tu l’as ressenti ?
Antonio Cairoli : Bien sûr, et je savais que ce serait très difficile, mais j’ai aussi été un peu surpris parce que le top 5 était possible, s’il n’y avait pas eu quelques erreurs. Nous étions toujours là : 7, 8, 5, 6, 4, 4. J’étais assez content du rythme que j’avais à la fin .
Tu as toujours voulu rouler dans ce championnat, sur ces circuits très connus. La découverte a-t-elle été aussi excitante que tu l’imaginais ?
Antonio Cairoli : C’était vraiment bien et comme tout était nouveau, j’ai dû apprendre les pistes, la terre, les adversaires et le rythme des motos. C’était amusant, c’est sûr.
En plus, avec la nouvelle KTM 450 SX-F 2023…
C’était une bonne expérience de piloter la nouvelle moto. Le moteur a la même puissance que ma moto d’usine de l’an dernier, mais nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour travailler sur les réglages de suspensions. Nous avons fait du testing pendant les courses et entre aussi. Après deux courses, j’ai commencé à me sentir beaucoup mieux, j’étais content des sensations de la moto.
Le plan était de faire une, puis deux et finalement tu t’es engagé pour quatre courses. Était-ce trop ou pas assez ?
Antonio Cairoli : C’était bien de faire les quatre courses. Le plan était de faire les deux premières, mais nous sommes restés pour deux de plus parce que je voyais l’amélioration. Nous étions déjà aux États-Unis et cela ne coûtait pas grand-chose de rester deux semaines de plus pour deux autres courses. On savait que nous devions prendre une décision après ces quatre courses, et je me suis basé sur ce que je ressentais. Je m’améliorais à chaque fois, mais faire la saison entière est très difficile pour moi après tant d’années de concentration sur le championnat du monde. Avec le recul, j’aurais dû m’engager pour la saison entière dès le début. Cela aurait été possible à l’époque, mais avec la préparation que j’ai eue, cela aurait été un très gros effort de faire tout le championnat.
Était-ce comme partir tôt d’une belle fête ?
Antonio Cairoli : Oui, c’est ça. C’était une super expérience et nous avons bien travaillé jusqu’à la quatrième course, où j’ai eu des problèmes dans la première manche, j’ai chuté et je me suis un peu cogné le genou. Je savais que c’était ma dernière course et si je m’étais battu pour le championnat, j’aurais fait un effort supplémentaire, mais je n’étais pas dans le top 10 et je ne voulais pas prendre de risque. J’étais juste là pour profiter des courses et non pour me faire mal et me blesser.
Quels aspects de la série étaient plus faciles que le MXGP ?
Antonio Cairoli : J’ai aimé la préparation de la piste. L’équipe qui s’en occupe écoute vraiment les pilotes et dialogue avec les meilleurs après chaque session. Si nous avions des recommandations sur certaines parties de la piste, ils les corrigeaient immédiatement. J’ai également aimé le format d’une journée. C’est plus intense et tout le monde va vite dès le début.
Qu’as-tu trouvé plus difficile ?
Antonio Cairoli : Les grilles de départ sont différentes, mais aussi le rythme des manches. Les premiers tours sont très rapides, parce que je pense que les gars ont l’habitude de ça en Supercross. Les deux premiers tours sont très rapides et agressifs, ce qui est différent du MXGP où tout le monde se place dans les premiers tours, et ensuite le rythme s’élève. C’était un peu dur de s’adapter au fait que la partie la plus intense de la course est le début. Il faut s’y adapter rapidement.
Comment as-tu été accueilli par les fans américains ?
Antonio Cairoli : C’était dingue! Les fans m’ont vraiment soutenu et et beaucoup encouragé. J’ai vu beaucoup de drapeaux italiens autour des pistes ! C’était vraiment sympa, je ne m’attendais pas à un accueil aussi chaleureux. C’était une autre partie très agréable de ce voyage.
Tu as roulé contre Ryan Dungey et d’anciens coéquipiers comme Ken Roczen, et tout le pack US. C’était comment ?
Antonio Cairoli : Rouler contre des pilotes auxquels on n’est pas habitué a été une autre expérience spéciale pour moi. Chacun a son propre style et, bien sûr, aux Nations, vous ne vous mesurez qu’à deux des pilotes. Ici, il y en avait évidemment beaucoup ! Les débuts de courses étaient amusants mais aussi difficiles car il fallait s’habituer aux autres. C’était agréable de revoir certains anciens concurrents sur la piste.