Le SX US de Saint Louis vu du canapé est présenté par Kutvek Kit Graphik, qui propose une large gamme de kits déco pour Motocross, Quad, SSV, Moto et Scooter. Le produit a été perfectionné dans le but de répondre aux attentes les plus exigeantes des pilotes. Kutvek offre la possibilité de personnaliser son kit déco partiellement ou totalement.
Quelle soirée de Saint Louis ! On attendait beaucoup de cette dernière course couverte avant la fin du championnat, on peut dire qu’on en a eu pour notre argent, avec la victoire d’Eli Tomac, l’affaire du drapeau Croix Rouge et un t-bone aussi saignant qu’un steak tartare… De toute façon, une course où les principaux protagonistes sont Eli Tomac, Jett Lawrence, Justin Barcia et Vince Friese, c’est forcément une dinguerie, non ? En tout cas, celle-là l’a été !
Un mot sur le terrain, vraiment pas mal. La terre de Saint Louis, souvent considérée comme la meilleure du championnat, s’est un peu plus creusée que d’habitude, mais disons que c’était La Fare les Oliviers en août pendant une pénurie d’eau par rapport à ces dernières semaines. Les deux grands enchaînements permettaient de faire quelques différences et les whoops pouvaient se sauter ou se dribbler. Par contre, ce n’était quand même pas bien facile de doubler.
52 victoires en SX US pour ET3. Sa première depuis Glendale l’année dernière, round 12. Un an pile, donc.Alors, par quoi commencer ? A tout seigneur tout honneur, rendons hommage à Eli Tomac, vainqueur de sa 52e épreuve de SX US. Deuxième de tous les temps derrière le King Jeremy McGrath, a-t-on besoin de le rappeler ? A l’arrêt certaines courses, peu à l’aise à d’autres, on fire parfois, la saison d’Eli Tomac a été jusqu’ici plus imprévisible qu’une trajectoire de Vince Friese. Cette fois, sans vraiment qu’on sache pourquoi, on a pourtant retrouvé le vrai Eli Tomac, celui qui a mené le championnat quasi jusqu’au bout l’an dernier. Agressif dès le départ, supersonique dans les virages qui recoupaient le départ, ET3 a remis le bar PMU au milieu du village, et ça fait plaisir, même s’il a été aidé par ce qu’on nommera pudiquement « les circonstances de course ». Et le Eli d’annoncer aussi en conférence de presse qu’il est blessé à la cheville depuis quelques semaines et qu’il ne pouvait pas s’entraîner correctement. Ça, par contre, on aurait aimé le savoir avant, histoire de ne pas se dire qu’il est fini/démoralisé/usé… Bref, on ne sait pas si le grand Tomac est de retour pour toute la fin du championnat, mais on l’aura vu au moins une deuxième fois cette saison en beast mode, après Arlington. Non, je ne compte pas San Francisco et Daytona.
Deuxième du général avec un 5/6/2, voilà qui sied parfaitement à Cooper Webb, toujours dans les bons coups quand il s’agit de gratter des gros points. Ou comment tourner en très positif une soirée de Saint Louis qui ne commençait pas au top, avec un mauvais départ dans la course 1. Mais il en faut plus pour stopper le ratel, qui a tout donné à chaque course, et ça paye à la fin. Notons que Coop’ fait partie de la charrette de déclassés de la manche 2. Ce qui, au final, n’aura rien changé pour lui… Décidément, il y a des jours comme ça où ça fonctionne, même dans la difficulté. Et hop, le voici maintenant à seulement huit points de la plaque rouge. Accroché comme un pitbull à un os, le CW2.
Tiens, débarrassons-nous maintenant de cette histoire de déclassement pour drapeau Croix Rouge. Jadis, ou naguère, comme vous voulez, le drapeau était agité quand la situation était grave. La règle a changé, parce que des pilotes confondaient le Croix Rouge, qui implique de ne pas sauter, avec d’autres drapeaux moins contraignants. Admettons. Du coup, il est présenté maintenant de façon fixe. Sauf que là, placé sur la bosse d’arrivée, juste après un virage et avec des ornières partout dans l’appel, pas facile quand même de bien le repérer avant d’être lancé pour sauter. La preuve, ils ne sont pas moins de CINQ pilotes à ne pas l’avoir vu, et pas spécialement des petits nouveaux : Jett Lawrence, Cooper Webb, Chase Sexton, Aaron Plessinger, et Jason Anderson (deux tours de suite, cerise sur le gâteau!). Bref, ce n’est pas pour leur trouver d’excuses, mais si de tels gros poissons se font prendre comme ça, on peut peut-être se dire qu’il y a une raison, non ? Ah, au fait : c’était évidemment l’inévitable Vince Friese qui était dans le trou entre les deux bosses. Et il n’était pas blessé, il a juste cassé le moto et était en dehors de la piste très rapidement.
AMA Director of Racing Mike Pelletier on the penalties in 450SX race 2:
Again, FIVE riders were penalized:
2 positions: Jett Lawrence, Cooper Webb, Chase Sexton, AND Aaron Plessinger
4 positions: Jason Anderson. #Supercross #SupercrossLIVE #SX2024 #SuperMotocross #SMX2024 pic.twitter.com/G0fSLChTnv— Mitch Kendra (@mitch_kendra) March 31, 2024
Si Jett Lawrence a connu une soirée, comment dire, compliquée, son frère a profité de l’histoire au-dessus pour signer son premier podium dans la catégorie reine. Avec un peu de la chatte à Dédé, certes, mais bon, ce n’est pas de sa faute, à lui… D’autant que le grand frère aurait pu faire encore mieux, avec le holeshot et un beau petit rythme en première finale, avant de tomber tout seul comme un grand. Petit aparté rigolo : Marvin Musquin, présent sur place, a expliqué lors de son désormais célèbre podcast avec DV que quand Hunter a mis un tour à un Jett à l’arrêt, ce dernier n’a pas hésité à lui faire des grands signes pour l’encourager. Difficile de faire plus cool, alors qu’il était en souffrance et savait qu’il allait perdre une tonne de points. Et dire qu’il y a des gens qui arrivent à détester Jett…
C’est certainement Aaron Plessinger qui méritait le plus en matière de vitesse de monter sur le podium avec Eli Tomac et Jett Lawrence (oui, Jett) si le monde avait tourné normalement à Saint Louis. Bien chaud dans la première finale, pas mal aussi dans la deuxième avant le fiasco du drapeau, le cowboy avait les rênes bien en main samedi soir.
Encore une soirée difficile pour notre champion sortant Chase Sexton, pris d’emblée dans le carnage du premier tour de la finale 1, quand Mitch Oldenburg a décidé de tenter là, comme ça, un triple qu’il n’avait jamais fait avant. D’où cabane sur le chien, et grosse perte de temps pour Chase Sexton, le plus impacté. À partir de là, ça a été dur, avec le déclassement en finale 2. Avant de se faire passer à la régulière par Cooper Webb pour ne pas avoir sauté le triple, même quand ça passait trois fois. Chase nous avait promis que ça allait mieux, qu’on allait voir ce qu’on allait voir après Seattle. Visiblement, il va falloir attendre encore un peu.
Justin Barcia et Malclom Stewart suivent au classement, tout ça parce qu’ils n’ont pas été déclassés, mais sans étincelles pour autant. Surtout pour des garçons qui devraient se battre pour le podium, en temps normal.
Passons enfin à notre huitième de cette soirée de Saint Louis Jett Lawrence. Si la soirée s’est évidemment terminé en eau de boudin, comme dit Gégé au Six Roses, il a quand même eu le temps avant de montrer à tout le monde qui est le patron. En chassant Eli Tomac de loin après le carnage causé par Oldenburg, avant de le distancer à la régulière dans la manche 2. Puis de se prendre un missile lancé à Mach2 dans la troisième course… Alors, certes, Jett coupe pas mal son virage, ce qui n’est pas forcément idéal au premier tour. Mais, pour sa défense, il est en confiance puisqu’il attaque son propre frère à ce moment-là et, surtout, il est supposé avoir largement assez d’avance pour ne pas se faire couper en deux par un Justin Barcia dont le plan d’attaque (ou de défense) n’était pas très clair. Il tourne où, sans Jett ? OK, il essayait lui-même d’esquiver un Vince Friese (évidemment, qui d’autre?) qu’il venait justement de bloc-passer, mais quand même… Elle sort d’où, cette trajectoire tout intérieur ?
Bref, si on devait remplir le constat et l’envoyer à la MAAF, ce serait du 80/20 en faveur de Lawrence. La preuve, Justin Barcia s’est excusé, lui qui habituellement est le premier à assumer ses pétages de plombs. Sûr aussi que JB51 ne l’a pas fait exprès. Mauvais endroit au mauvais moment, quoi… Jett a eu l’intelligence également de ne pas en rajouter en dédouanant partiellement Justin, histoire que l’affaire en reste là, ce qui pourrait payer à long terme. Parce qu’avec ce qu’il a fait là, on imagine mal BamBam essayer de s’en prendre à Jett avant la fin du championnat. Heureusement, il reste aux commandes et dispose de quelques jours pour se remettre d’aplomb, et terminer le job en allant décrocher ce titre SX qui lui tend les mains. Imaginez qu’avec tout ce qui s’est passé de travers pour lui depuis le début, il a encore huit points d’avance. Magique, le jeune.
Jett Lawrence down hard 😱
🎥 Monster Energy 450 Race 3 LIVE fueled by @SchnuckMarkets #SupercrossLIVE #SMX pic.twitter.com/gz9DyKBgC2
— Supercross LIVE! (@SupercrossLIVE) March 31, 2024
Derrière, Ken Roczen a connu un souci mécanique dans la course 1 qui a plombé sa manche 2. Il sauve quand même un top 5 dans la troisième. Le bateau continue de couler pour Jason Anderson. Sale soirée pour Kawasaki, d’ailleurs, avec la chute d’Adam Cianciarulo dès le début de la première finale. Cheville touchée, AC9 en est resté là. Voilà qui sent la fin.
Catégorie 250 côte ouest Saint Louis : Levi Kitchen intouchable
Comme à Seattle, Levi Kitchen a connu une soirée parfaite. Sauf que là, il l’a fait trois fois de suite. Tous les tours en tête, trois victoires, et face à ses trois adversaires directs : Jo Shimoda dans la manche 1, Jordon Smith dans la 2 et RJ Hampshire dans la 3. Difficile de faire plus clair pour la concurrence : le Chef a pris le contrôle de la cuisine, et ce qu’il mijote sent plutôt bon. On avait senti qu’il avait pris une autre dimension après Seattle, et Saint Louis a plus que confirmer la tendance : c’est lui le boss, et de loin. On peut même affirmer qu’il est en ce moment le plus rapide pilote deux et demi, les deux côtes confondues. Style, attaque, départ, whoops, créativité, il a toutes les cartes dans son jeu. Et un beau petit tapis de quinze points d’avance. Ça s’annonce plutôt pas mal.
Jo Shimoda signe son meilleur résultat de la saison, ce qui est positif. Le négatif, c’est qu’on a bien vu que même avec des départs corrects, il en manque pour la victoire. Quand on est comme lui un prétendant au titre, on ne peut pas non plus passer autant de temps derrière un rookie comme Julien Beaumer. Amendoné, il faut y aller et sortir les épaules, ce que le Japonais n’a jamais réussi à faire. Du mieux, donc, mais il en manque quand même…
Bien remis de ses cabrioles de la semaine dernière, Jordon Smith a montré de belles choses à Saint Louis, en se battant avec son compère habituel RJ Hampshire et Jo Shimoda. Au moins, il est resté sur ses roues et signe un podium solide, à défaut de s’être montré brillant.
La mauvaise affaire du jour est à mettre à l’actif de RJ Hampshire, pénalisé par des départs moyens, à part dans la manche 3. RJ ne s’est pas économisé, avec notamment des gros passages dans les whoops, et lui a su faire le ménage pour doubler. Cette quatrième place le met à quinze points de la plaque rouge, ce qui fait beaucoup contre un pilote en pleine confiance. Et voici encore un titre qui pourrait bien lui échapper… Oui, ça doit piquer.
Derrière, petite soirée de Saint Louis pour Nate Thrasher, moins saignant que d’habitude. Garrett Marchbanks n’a pas démérité mais est encore parti trop loin pour scorer mieux. Julien Beaumer, lui, a justement profité de ses bons départs pour rouler un peu devant. Même si ça manque encore un peu de physique, la vitesse et l’agressivité sont là. Un potentiel intéressant chez ce jeune homme.
Enfin, une Triple Crown de Saint Louis mitigée pour Anthony Bourdon, 11/11/11 pour la 11e place au général. Pas aidé par des départs moyens, AB100 a reconnu manquer de jus pour faire mieux. Rien de catastrophique, mais on attend mieux de lui maintenant qu’il nous a montré son potentiel. Un potentiel qui n’a pas échappé à son employeur actuel BarX Suzuki, puisqu’il est déjà signé pour revenir l’année prochaine. Bien joué.
Allez, on fait une pause après cette manche de Saint Louis. Retour le 13 avril à Foxborough avec les pilotes de la côte est.
Par Rich’