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Ce SX de Houston marquait l’ouverture de la côte est en 250, et donc les grands débuts en SX d’un certain Tom Vialle, mais aussi des très attendus Haiden Deegan et Chance Hymas, la relève version US.
C’était aussi la première fois de la saison que les pilotes devaient affronter des whoops longs comme une interview de Max Anstie. À part ça, le terrain était plutôt du genre basique pour des mecs de ce niveau-là, même s’il y avait un quad plutôt costaud. Everything is bigger in Texas, à ce qui se dit ! La partie sable, avec son long virage et ses vagues, était un beau clin d’oeil au Touquet disputé ce même samedi. Elle a même en partie décidé de l’issue de la course, on va y revenir. Un mot aussi sur ce fameux “restagered start”, la meilleure idée de l’AMA depuis bien longtemps, qui permet de ne pas pénaliser les pilotes plus que de raison en cas de drapeau rouge. De mémoire, c’était le premier en catégorie reine. Pas bête.
On attendait tous un petit peu de voir dans quel état d’esprit allait débarquer Eli Tomac à Houston, une semaine après son caramel de la semaine dernière et les points perdus qui vont avec. Et à vrai dire, la heat n’avait pas franchement de quoi rassurer. Combien de fois a-t-on en effet vu Eli se faire reprendre, puis déposer dans les whoops comme un colis UPS devant le portail, et enfin larguer comme une ex avec une MST comme ça ? Cherchez pas, la réponse est jamais. Pourtant, qu’est-ce qu’il a fait ? Il est rentré au camion, a pansé ses blessures mentales, puis est reparti au charbon. En réalisant le meilleur départ, ce qui est déjà un bon point, puis en laissant la course venir à lui. Attaqué par Aaron Plessinger avant le restart, puis par Chase Sexton ensuite, ET1 a eu l’intelligence de changer plusieurs fois de trajectoire dans le sable pour trouver celle qui lui convient, tout en affinant également sa vitesse dans les whoops. Résultat, il a fini par dégoûter Chase Sexton mentalement, à force de ne pas faire d’erreur et d’enchaîner les tours avec une régularité de fonctionnaire à la CAF. Si vous avez roulé en course, vous savez certainement ce que c’est de revenir sur quelqu’un, puis ne pas trouver de suite la faille, et s’énerver en vain derrière. C’est exactement ce qui s’est passé ici… Une victoire basée sur la patience et l’expérience, plus que sur la vitesse pure, même s’il était évidemment parmi les plus vites, cela va sans dire… Et une étoile de plus pour le champion en titre, décidément solide comme The Rock.
Pourtant, Chase Sexton arrivait à Houston plus confiant que le team Yamaha avant le Touquet, et plus encore après la heat où il a littéralement mis une fessée cul nu devant tout le monde au #1. Et malgré son départ médiocre en finale, il était bien parti pour refaire la même, quand il est tombé sur plus fort que lui, au moins mentalement. Incapable de se sortir de sa mauvaise ligne dans les whoops, Chase était extrêmement rapide mais, comme il l’a dit lui-même, « seulement le deuxième meilleur ce soir. » Vrai, et encourageant en même temps, parce que l’année dernière, sûr et certain que ce même Chase Sexton aurait mis la tête dans ce bac à sable plus vite qu’une autruche poursuivie par un guépard et n’aurait pas ramené autant de points. Course après course, Chase s’affirme comme un des principaux opposants à Eli Tomac… Avec seulement sept points de retard, tout est possible. Pis c’est beau, quand même, non ?
Deuxième podium de suite pour Jason Anderson à Houston, avec pourtant un certain sentiment d’impuissance par rapport à ce qui se passait devant. Déposé par Sexton dans les whoops, JA21 n’est soit pas au même niveau que l’an dernier, soit les deux premiers ont mis la barre plus haut. Dans un cas comme dans l’autre, Jason n’a rien pu faire cette fois. Avec 19 points de retard sur Tomac, il n’y a plus de temps à perdre, pourtant.
Aaron Plessinger, quant à lui, a largement amélioré le score par rapport à ses prestations antérieures. Chaud en heat, où il a lutté pour la victoire avec Jason Anderson après avoir doublé son prestigieux team mate Cooper Webb, le sosie humain de Dingo a eu sa chance en finale aussi. Bien parti, il a mis une vraie pression sur Tomac un moment, jusqu’au drapeau rouge en fait. Problème, il a dû faire une trop longue sieste avant le restart. Moins dans le rythme d’entrée, il s’est fait surprendre par la montée au filet à contre temps de Jason Anderson et n’a pas réussi à contre-attaquer ensuite. Ceci dit, cette quatrième place du Gérard Filippelli du SX US à Houston sonne comme une victoire après son début de saison qu’on qualifiera pudiquement de timide. AP7 a aussi démontré un élément important : cette nouvelle KTM peut aller vite dans les whoops. Dommage que tout ça manque quand même un peu de précision. Long, court, on voit bien qu’AP7 n’est pas le plus pointu sur les sauts, et a une tendance à la paresse en abusant des appels assis qui font monter trop haut. Mais c’est mieux qu’en tout début de saison, clairement.
Top five à Houston pour notre ami à tous Cooper Webb, dans un mauvais soir sur un terrain qui ne lui convenait pas. « Trop rapide, pas assez de virages serrés où je suis habituellement bon ». Une nouvelle fois, le double champ’ ne se cache pas derrière son doigt et assume une course difficile, dont il ressort tout de même avec de très bons points. Oui, c’est comme ça qu’on bâtit un championnat, en minimisant les pertes quand on est moins bien. Comptez sur lui pour revenir devant.
Justin Barcia était bien parti pour s’offrir au moins un top 5, peut-être mieux, quand il a chuté en fin de course dans le sable. Ultra rapide dans le sable, JB51 avait l’air dans le coup sur cette épreuve de Houston. À confirmer, mais Justin fait quand même une entrée en matière très correcte cette saison, même si ça ne se voit pas au classement à cause de petites erreurs. Le rythme est là, en tout cas.
Un autre Justin juste derrière, Cooper celui-là. Imaginez d’ailleurs un instant un pilote avec l’agressivité de Justin Barcia, la science des départs de Justin Cooper et la vista comme la force mental de Cooper Webb. Oui, ça ferait mal. Justin Cooper, revenons à lui, faisait ses débuts dans la catégorie 450. Autant dire qu’ils ont été convaincants ! C’est même carrément LA surprise de la soirée, selon moi. Pas bien parti pourtant, il a été régulier, n’a rien lâché et s’est même offert des calibres comme Adam Cianciarulo, Joey Savatgy et Ken Rozcen pour aller chercher cette très crédible septième place… Chapeau bas J-Coop. Ses deux ex-coéquipiers Christian Craig et Colt Nichols, qui n’ont même pas encore flairé l’odeur du top 10 depuis le début de saison, peuvent légitimement être envieux. Il y a de quoi…
Ken Roczen, lui, vient de nous sortir la première Roczenade de la saison à Houston, avec cette très peu inspirée huitième place. Pas dans le rythme, rien de beau à montrer, bref, du Roczen typique, capable de gagner une semaine puis de livrer ce genre de copie la semaine d’après. Des années qu’on cherche des explications…
Joey Savatgy, lui, améliore son score d’un pion. 10/10/10 depuis le début de saison, il a cette fois réussi à doubler son N+1 chez Kawasaki officiel Adam Cianciarulo. À votre avis, quelle était la taille du sourire sous le casque ?
Adam Cianciarulo qui, pourtant, a été un temps incisif, avant de se faire une belle frayeur dans les whoops, et de plier bagage mentalement après ça.
Superbe course de Kwichtianne Craig… Nan, je déconne. Le gars a réussi à se la mettre sur le pont, quand même. Peut-être bien aidé par son pote Dylan Ferrandis, d’ailleurs.
Avant d’aborder le cas DF14, faites-vous plaisir, trouvez le LCQ 450 sur YT ou DM. Notamment le dernier tour, vous me remercierez. Vraiment. Josh Cartwright ENCORE en finale, contrairement au duo de pieds nickelés Chiz et Alex Ray. Une pensée pour Freddy Noren, aussi…
DF14, donc. Pas si mal en heat, mal parti en finale, c’est lui qui a causé le drapeau rouge avec une chute très impressionnante, selon Joey Savatgy. Les gros plans de la réalisation américaine sur sa compagne Nastasia en pleurs étaient tout simplement glaçants. Ce n’est pas avec ce genre d’images qu’on va inciter des mères à mettre leurs enfants à la bécane… Un bon moyen aussi de se souvenir que ces pilotes sont comme des funambules sur un fil, la marge d’erreur est à peu près la même… Selon la communication officielle du clan Ferrandis, le bilan est un trauma crânien avec perte de connaissance. Un moindre mal. OUF de soulagement. GWS DF14.
À part ça ? Les deux et demi, baby !
Catégorie 250 à Houston : Attention, un Lawrence peut en cacher un autre !
Hunter Lawrence était, sur le papier, le favori de cette côte. Le grand frère de la super star a parfaitement assumé son rôle, en dominant relativement aisément sa heat puis la finale. Oui, c’est bien lui le boss, jusqu’à preuve du contraire. Bon au départ, solide mentalement et physiquement, vite dans les whoops, il n’y a pas beaucoup de trous dans l’armure.
Attention, toutefois, car derrière, ça risque de pousser un peu. Mais pas forcément toujours les mêmes. Cette fois, c’est Max Anstie qui a surpris son monde avec cette superbe deuxième place. À tel point que des rumeurs de démontage de sa moto traînaient après la course, certains l’accusant de rouler avec un 280 cm3. Ce à quoi je ne crois pas une seconde, on verra bien. Belle course en tout cas du rouquin britannique (pléonasme?) qui, selon nos infos, serait toujours au micro avec sa compatriote Will, devant une salle vide et sans lumières.
À l’instar de son ex-coéquipier RJ Hampshire sur la côte opposée, Jordon Smith a toujours été rapide, tout en ayant une passion immodérée pour les salles d’attente d’hôpitaux, à tel point que son nom devrait plutôt être Dorgan que Smith (tu l’as?). Tous les teams qui ont tenté leur chance avec lui ont été récompensés par des temps chronos canons, des victoires en heat et même quelques finales, mais jamais un championnat, bien qu’il ait été deux fois en mesure de le décrocher. Cette fois, il est carrément sur la meilleure moto du plateau, et en pleine possession de ses moyens. Et malgré une chute, il monte sur le podium. Si c’était finalement l’année du Jordon ? Je n’y crois pas une seconde, mais ce qui est sûr, c’est qu’il a la vitesse. Reste à trouver de la régularité sur la saison, et ça ce n’est pas gagné !
Superbe quatrième place pour le rookie Haiden Deegan, après une course Futures moyenne la semaine dernière. Cette fois, même entouré de pros, Danger Boy a paru aussi à l’aise qu’un vétéran. Malgré un départ moyen, il a attaqué du début à la fin, en montrant à la fois de la vitesse et de la lucidité. Il y aura forcément des crashs cette saison, mais, en tout cas, cette première a été 100% validée, pour échouer tout près du podium, devant un double champion du monde et un double champion Outdoor. Bravo jeune !
Un début de championnat encourageant, à défaut d’être étincelant, pour Jeremy Martin avec ce top 5 de Houston. J-Mart pouvait même espérer mieux, sans une chute au tout dernier tour. C’est toujours mieux que son coéquipier Preston Kilroy, remplaçant de Garrett Marchbanks, qui s’est cassé les deux bras/poignets. Un remplaçant pour le remplaçant ?
Grosse déception, par contre, pour Michael Mosiman, un des grands favoris de cette côte. Cela fait maintenant des années qu’on attend qu’il confirme, et ça tarde encore et toujours. Peut (doit!) mieux faire.
Enfin, Tom Vialle a fait à Houston ses grands débuts en SX US, ce qu’on attendait avec impatience depuis l’annonce de son départ. Honnêtement, je m’attendais à du très bon de sa part, mais je n’ai pas osé le dire avant. J’avais annoncé la victoire de Craig à A1, je ne voulais donc pas m’avancer dans le vide une fois de plus. Malgré tout, ça restait un saut dans l’inconnu pour le clan Vialle, après des années de MX et sans expérience en SX. Jusqu’ici, ses parents Fred et Barbara ont quand même réalisé à peu de choses près un sans-faute en matière de plan de carrière, bien aidé par un Tom aussi calculateur que Verbal Kint, c’est vrai, et qui répond toujours présent sur le terrain. Une fois encore, ça a été plus que le cas. Quelle belle démonstration du jeune ! Des départs à la Vialle, puis des tours à la Tom. Précis comme une trancheuse à jambon, méticuleux comme un serial killer, le tout sans en faire trop. Sans une seule petite erreur qui vient gâcher la fête, Tom fêtait son premier podium dès sa première apparition. Impressionnant, vraiment. On rappelle que devant, il y avait Hunter Lawrence, top MX2 en GP avant de passer trois ans en SX, puis Max Anstie, lui aussi grand habitué du SX… Et derrière J-Mart et Jordon Dorgan, pas précisément des manches. Une fois la confiance trouvée dans les whoops, le seul gros point faible relevé, Tom va se battre pour les victoires. Ça va venir très vite, surtout en partant devant à chaque fois. Top entrée en matière, en tout cas !
Derrière, on a vu un bon Chance Hymas, l’autre rookie en vue du SX US. Bien parti, il a selon sa propre expression « passer cinq tours sans respirer », et l’a donc payé un peu ensuite, tout en montrant lui aussi de très belles choses. À revoir.
Enfin, Nate Thrasher, lui, a refait son Thrasher. Deux chutes en finale, et voici comment on passe de favori potentiel au titre à déjà à la traîne avec une quinzième place…
L’avantage, c’est que dès samedi, ils remettent ça !
Par Richard Angot.
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