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Quatre épreuves disputées, quatre vainqueurs différents en 450 comme en 250, et des courses de folie pour ce Anaheim 2, première Triple Crown de l’année. Cette saison démarre très fort, pourvu que ça dure ! Et enfin un terrain de SX sec, après deux rendez-vous manqués à San Francisco et San Diego. Pas à dire, ce championnat de SX US est vraiment ce qui se fait de plus passionnant niveau SX/MX sur la planète. Il suffit de se regarder les six finales de ce week-end pour s’en convaincre.
Grâce notamment, en ce qui concerne ce Anaheim 2, un vrai terrain de SX. Deux séries de whoops qui ont joué un rôle fondamental dans le classement, des gros enchaînements qui faisaient la différence, des portions glissantes comme une patinoire et d’autres molles, avec des ornières… Bref, un vrai test pour les pilotes.
Et au final, c’est kiki s’impose ? Oui, Cooper « Ratel » Webb. Décidément, il ne va pas être simple de s’en débarrasser, du ratel, cette saison. 2/2/5, on peut se dire sur le papier, si l’on n’a pas vu les courses, qu’il était forcément un des meilleurs, pour sortir de tels résultats. Bah non. Il a réussi ce que les autres ont foiré : enchaîner trois bons départs. J’ai beau souscrire moi aussi à la théorie de DV qui dit qu’il ne faut pas obligatoirement bien partir pour gagner, il faut reconnaître que quand même, ça aide. Pour rappel, Chase Sexton est parti devant dans la finale 1 et gagne, idem pour Eli Tomac dans la 3. Et Jason Anderson était dans le top 3 dans la finale 2… Ceci dit, notre gars n’a pas démérité, au contraire, en ne lâchant pas un pouce de terrain sur ses adversaires, alors qu’il a été sous pression à peu près tous les tours des deux premières manches au moins. Et cela sur un terrain à deux séries de whoops. Heureusement, ils était « sautables », ce qui l’a bien arrangé. Sans jamais non plus avoir fait un des deux gros « trois » en entrée d’enchaînement… Coop’ ne fait que ce qu’il sait faire, mais propre et bien, tous les tours. OK, c’est pas hyper beau, encore moins spectaculaire, mais ça marche ! Résultat, il remporte sa première course de l’année et n’est plus qu’à six points au championnat, autant dire rien. Quand on vous dit que c’est dangereux, un ratel. Surtout quand, comme en ce moment, ça prend la confiance de semaine en semaine. Attention…
Aurait-on retrouvé le vrai Eli Tomac ? Après une entrée en matière timide, Eli retrouve peu à peu des couleurs. Même si on a l’impression que ça reste encore fragile quand il bataille dans le paquet, où il paraît hyper prudent, comme en finale 1 et 2. Paradoxalement, il signe quand même le meilleur temps dans ces deux courses… Avant de totalement se libérer dans la 3, après un départ devant, avec enfin quelques Tomacqueries typiques, comme overjumper largement les petits doubles ou pulvériser des appuis façon Tortelli. ET3 n’est pas encore celui de la saison dernière, mais ça revient vite, quand même. Encore un qui ne va pas tarder à gagner une finale… Et il n’a que dix points de retard au championnat !
En parlant de championnat, Aaron Plessinger a plutôt bien défendu sa plaque rouge avec cette troisième place sur tapis vert, après le déclassement d’une place de Jason Anderson (on y revient juste après). 6/4/3, le cowboy n’a pas fait de miracles mais s’est lui aussi battu comme un chiffonnier toute la soirée dans le pack des tops, sans avoir à rougir de sa vitesse, et emmène donc sa belle plaque rouge à Détroit. Solide début de saison pour AP7, l’invité surprise en tête de ce championnat, il faut bien l’avouer !
AAHHH, Jason Anderson ! Gros dossier, sur cette course. Dans la lumière toute la semaine après son altercation avec Jett et son post instagram virulent, Jason est arrivé visiblement gonflé à bloc pour Anaheim 2. Un stade et une terre qui lui conviennent historiquement, mais alors là, quelle démonstration ! Passages dans les whoops supersoniques et réguliers, surtout, le premier « trois » dans les deux enchaînements, le quad dans le plus gros, JAH21 a régalé du début à la fin. Jusqu’à cette remontée diabolique, presque digne de Jett, dans la dernière manche. Attaque, style, flair, Jason a vraiment tout quand il veut. Et sans armes ni violence, pour une fois, juste du bon gros « agressive riding » dans le bon sens du terme, comme on l’aime. Après, il fallait quand même qu’il en fasse une, histoire de. Il pensait vraiment échapper à une pénalité en zappant totalement la ligne de whoops après sa chute de la finale 3, surtout en mettant du gaz comme ça ? Heureusement, l’AMA l’a pénalisé à juste titre, et il perd donc le podium là-dessus. Peu importe, on retient sa prestation d’ensemble toute la soirée qui fait dire que lui aussi est un candidat à la victoire prochainement. Sur le béton de Glendale, par exemple. Un El Hombre à surveiller !
Ce qui s’appelle envoyer du gros.
Vainqueur autoritaire de la finale 1, deuxième de la 3, Chase Sexton a chuté dans la 2 alors qu’il était en lutte pour le top 5. Un résultat qui le pénalise donc au classement, mais qui conforte l’opinion qu’on avait de lui : le champion sortant est prêt à défendre son titre, même sur sa nouvelle KTM. Propre, appliqué, il n’était pas forcément le plus rapide ce week-end mais était dans le bon paquet. Une prestation digne du champion qu’il est.
Par terre dès le premier enchaînement de la finale 1, la soirée s’annonçait longue pour Jett Lawrence. Pas à dire, les Triple Crown, ce n’est pas forcément son truc, au jeune. Et pourtant, c’était bien lui le meilleur ce week-end encore. Hallucinant techniquement, à l’attaque mais tout en douceur, il a certes commis quelques erreurs, comme cette bête chute dans les whoops qui lui coûte le podium en finale 3, mais quel plaisir à regarder ! Sûr que quand il ne part pas devant, c’est plus dur de gagner qu’en deux et demi, mais rien à dire, il démeure le grand favori sur le papier. Reste justement à gommer ces petites erreurs commises le plus souvent par frustration, parce que la course ne se passe pas exactement comme il l’avait prévu. Ce qui fait que ça n’étonnerait pas grand monde qu’il finisse par se faire battre pour le titre par Cooper Webb, admettons, alors que ce dernier n’est pas la moitié du pilote qu’est Jett. Malheureusement, rien ne peut remplacer l’expérience. Espérons qu’il apprenne vite. En tout cas, c’était lui le meilleur ce samedi d’Anaheim 2 avec Jason Anderson, et ils font 4 et 6… Dur.
Autre favori qui n’y arrive pas depuis le début de saison, Ken Roczen n’a encore pas été payé de ses courses, même s’il signe un podium en finale 1, après une belle bagarre avec Jason Anderson. La faute, notamment, à un mauvais départ dans la finale 2 et à une chute au départ de la finale 3. Un Anaheim 2 pas facile, donc, pour Kenny, mais la vitesse est là, avec les cadors du championnat, mais les points s’envolent vite…
Sans faire de bruit, Justin Cooper s’installe petit à petit comme un solide « second couteaux » dans la catégorie 450, avec notamment un top 5 dans la finale 2 et une sixième place dans la trois, notamment grâce à des bons départs. Le pilote Star Racing a également signé le meilleur temps des essais, un exploit d’importance compte-tenu du plateau. Pas mal du tout.
Dylan Ferrandis a avoué lui-même ne pas avoir été en confiance sur cette course d’Anaheim 2, notamment à cause d’un déficit d’adhérence sur les parties bétons. Victime d’une chute dans la finale 2 alors qu’il était dans le top 10, il a passé sa soirée en compagnie de son pote Hunter Lawrence. Peut et doit mieux faire. Au moins, il reste à peu près au contact aux points, en attendant des jours meilleurs, mais il manquait clairement de vitesse ici par rapport aux tops guns du championnat.
Malcolm Stewart ramène enfin un top 10, après un début de saison catastrophique. 11/10/9, on n’était pas encore sur du grand Malcolm, mais c’est un peu mieux quand même. On a pourtant du mal à le voir se battre pour un podium dans sa forme actuelle, lui qui bénéficiait d’un gros buzz avant Anaheim 1. C’est toujours mieux que son coéquipier Christian Craig, invisible depuis le début de saison.
Signalons enfin la douzième place de Jorge Prado, pour sa dernière apparition US cette année. Malgré des bons départs, le jeune espagnol n’a pas réussi à suivre le rythme devant, se faisant bousculer dans les premiers tours comme un touriste devant une porte de train en Inde. À force de regarder à droite et à gauche qui arrive, il s’est fait manger tout cru, tout en répliquant pour rien après s’être fait doubler, comme avec Jett. Malgré tout, il quitte ce championnat avec la dixième place provisoire, pas si mal pour un débutant total dans la discipline, mais il y gagnerait à chercher à aller de l’avant plutôt que de surveiller ses rétros comme un poids-lourd en panne sur l’autoroute.
Signalons en plus la qualification, sa première, de Luke Kalaitzian. Clade Clason, lui, n’est pas passé, malgré avoir été le premier à faire le gros quad dans le grand enchaînement. Oui, c’est lui qui a inspiré Jason Anderson et les autres à l’envoyer. Étonnant, n’est-il pas ?
Catégorie 250 Anaheim 2 : Levi Kitchen se rebiffe
Comme en 450, encore un nouveau vainqueur en 250 avec Levi Kitchen, à l’issue d’une superbe bagarre avec RJ Hampshire dans les deux premières finales. À égalité avec chacun une victoire et une deuxième place avant la finale 3, Kitch’ a profité d’un bon départ et n’a eu qu’à assurer une belle troisième place derrière Nate Thrasher et Jo Shimoda pour remporter se première victoire de la saison. Et revenir en même temps à la première place du championnat, à égalité avec Jordon Smith. Précis, facile, technique, Levi est en ce moment le meilleur pilote de ce championnat, même s’il n’est pas forcément le plus rapide. En tout cas, c’est lui qui dispose de plus gros potentiel, en attendant que Jo Shimoda améliore ses départs.
Il va quand même devoir se méfier de RJ Hampshire, qui reste un gros client. OK, Ardjé accroche plus souvent les réceptions avec la roue arrière qu’il ne retombe propre derrière, mais quel abattage ! Le garçon n’a peur de rien ni personne, et c’est pour ça qu’on l’aime. Bien préparé physiquement, très à l’aise dans les whoops, il reste un des favoris au titre, d’autant que même s’il manque de se tuer deux fois par tour, il ne tombe finalement plus tant que ça depuis la saison dernière. Seulement huit points derrière Levi et Jordon, il est en embuscade…
Battu à la régulière par les deux pré-cités dans la manche 1, à terre dès le départ dans la 2, Nate Thrasher s’est bien repris dans une finale 3 sans enjeu pour Levi Kitchen en gagnant en solitaire. Du beau boulot.
Décidément, ça ne veut pas pour Jo Shimoda, scotché dans les premiers tours à chaque fois, ballotté comme un ballon de rugby au milieu d’un maul. Dommage, parce que le Japonais a la vitesse pour se battre devant, mais est trop pénalisé par ses débuts de course pour espérer mieux en ce moment.
Arrivé en leader confortable, Jordon Smith n’a pas manqué d’adversité sur cette course d’Anaheim 2. Englué dans le pack à chaque fois, le pilote Star Racing a quand même bien limité les dégâts à chaque fois, et ramène un 4/8/4 qui aurait pu être bien pire. De quoi rester dans la course au titre, malgré une soirée difficile. C’est précisément ce genre de soir qui permettent de gagner des championnats… On verra bien. C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses…
Et on en arrive à Anthony Bourdon, qui continue de cartonner semaine après semaine, avec une grosse performance ici à Anaheim 2. Dans le bon wagon à chaque départ, le Français s’est permis de rester avec les tops, notamment dans la finale 2 où il a longtemps tenu la quatrième place. Si ce n’est pas déjà fait, on ne serait pas étonné que son téléphone commence à sonner !
Terminons par Julien Beaumer, le rookie de chez KTM, qui a gâché un meilleur résultat en se montrant trop impatient dans la finale 1, avec une chute à la clé. A part ça, le jeune a encore une fois montré sa vitesse, en se battant avec les cadors de la catégorie dans le paquet. Attention à lui la prochaine fois qu’il va partir devant… Pronostic ? Dès la prochaine épreuve à l’ouest à Glendale, à trois heures de chez lui !
Un petit mot sur la meilleure course de la soirée, la première finale Futures de la saison. Soit les meilleurs espoirs du pays qui s’affronte. La course qui a d’ailleurs permis à Julien Beaumer de se faire remarquer l’année dernière. Cette fois, c’est le Néo-Zélandais Cole Davies qui a crevé l’écran, avec une maturité hallucinante pour un jeune de 16 ans. Tout juste embauché pour un essai avec GASGAS, l’ancien protégé de Ben Townley et Josh Coppins au pays a bataillé toute la course avec le très expérimenté Gavin Towers, 19 ans, pilote Star Racing. Autant dire qu’il n’a pas grand chose à faire encore là. Et pourtant, il s’est fait éclipsé par la vista et le style coulé, tout debout, du jeune kiwi, qui rappelle d’ailleurs très fort celui de son mentor Ben Townley. Une performance XXL de la part de Cole Davies, qui ne devrait pas avoir trop de mal à garder son guidon aux US.
Quelle course !
Enfin, bravo au jeune Lucas Bos, qui est le premier français à remporter le KTM Jr Challenge d’Anaheim 2.
Allez, go direction Détroit, soit la bagatelle d’environ 3660 kilomètres pour la caravane du SX US. Qui repartira de la cité d’Eminem vers Glendale, un bon 2000 kilomètres en plus.
Par Rich’.