Le SX US 2023, c’est déjà demain ! Comme tous les ans, une fois passées les agapes des fêtes de Noël puis du réveillon du Jour de l’An, rien de tel qu’un dimanche matin au coin du feu avec la télé allumée pour profiter des exploits de nos stars US. Et comme tous les ans, cette saison en promet plus qu’un cliffhanger sur Netflix. Entre le champion en titre revitalisé, le dauphin qui veut redevenir requin, le jeune aux dents longues, le paria qui s’offre une seconde jeunesse et les dix autres qui se voient à coup sûr sur le podium, ça va bouchonner comme un 15 août à Fourvière devant la boîte ! Au moins au début… Car comme tous les ans, l’expérience nous conduit à penser que ça va gentiment se décanter pour se terminer par, au mieux, un duel pour le titre, au pire un cavalier seul qu’on aurait pourtant dû voir venir depuis la Lune…
Commençons par les deux plus gros favoris (selon moi, évidemment) : Eli Tomac et Jason Anderson. Pourquoi favoris ? Peut-être parce qu’à eux deux, ils ont gagné 14 finales sur 17 l’an dernier, sept chacun. Rappelons juste pour info que seuls Ken Roczen, Chase Sexton et Marvin Musquin ont gagné chacun UNE finale l’an dernier. Eli Tomac repart avec le même team Star Racing Yamaha, celui-là même qui a réussi “à accrocher un sourire à sa face”, comme disait le grand https://mx2k.com/wp-content/uploads/2021/03/raptor-1.jpg (Aznavour, pas Barkley !) mais une moto assez différente de celle de l’an dernier. Plus maniable, plus légère. Pas de quoi douter pour autant de ses capacités, lui qui effectue selon ses dires sa dernière saison. Difficile de ne pas le voir jouer devant, lui et ses 44 victoires et deux titres, même si la machine 2023 peut demander un petit temps d’adaptation… L’avantage avec Eli, c’est qu’on va vite être fixé. S’il passe janvier correctement, le rouleau compresseur va prendre de l’élan…
Quant à Jason Anderson, cette saison de SX US 2023 repart exactement comme la dernière. Avec une chose en plus : la confiance. L’an dernier, il partait dans l’inconnu totale : nouveau team, nouvelle moto, nouvel entourage… C’était quitte ou double. On a vu ce que ça donné. Avec un an de plus dans les pattes et une confiance à la JP Fanguin, difficile de ne pas le voir comme un sérieux prétendant, voire même comme l’adversaire #1 d’ET3. Le bémol ? Les deux s’affrontent quasiment chaque week-end depuis leurs 8 ans, et Eli a quand même la plupart du temps pris le meilleur. Mais JA21 fait partie de cette caste supérieure à avoir un titre SX 450 déjà, il sait donc ce qu’il en coûte. On peut légitimement y croire s’il part du bon pied samedi soir.
Le suivant sur la liste est évidemment Chase Sexton, après sa magnifique saison Outdoor et sa première victoire en SX US. Lui aussi repart sur des bases solides niveau moto et team, avec en plus là aussi un surcroît de confiance et un rôle clair de #1 du team prestigieux Honda, quand il avait l’impression (à tort ou à raison) de n’être “que” le coéquipier de Ken Roczen l’an dernier.
Voilà pour les principaux favoris au titre SX US 2023, mais derrière, ça se bouscule au portillon comme à l’entrée d’un Lidl qui solderait le Ricard le 2 du mois. Commençons par nos deux français. Le nouveau papa Marvin Musquin (félicitations !) est tout à fait capable de gagner des finales, il l’a prouvé pas plus tard que l’an dernier. Avec un hiver de plus sur la nouvelle moto, on peut imaginer que les réglages se sont affinés, notamment pour les whoops où lui et son prestigieux coéquipiers Webb galéraient l’an dernier. Comme au SX de Paris, d’ailleurs. Reste à voir comment ces whoops vont être dessinés cette saison par Dirt Wurx pour savoir s’il a une (petite) chance pour le titre ou pas. Pour une victoire de finale ? Je dis oui, sans problème. Avec 10 finales remportées, il est l’un des plus gradés du plateau derrière Tomac (44 finales), Roczen (20), Webb (19) et Anderson (14).
Dylan Ferrandis a connu une saison 2022 catastrophique, par rapport aux saisons de rêve des deux années précédentes. Cette fois, pourtant, une chose a changé : il adore sa nouvelle moto. Si lui et moi ne sommes pas intimes, il arrive qu’on échange par mail. Ce qui donne à peu près ça pour la dernière missive numérique : “Pour moi en SX c’est le jour et la nuit, je retrouve du plaisir à rouler avec la moto en Supercross, ce que je n’avais pas ces 2 dernières saisons.” Selon notre champion Outdoor 2021, le nouveau châssis rend la moto plus stable “au lieu de la faire basculer d’avant en arrière et le moteur est moins puissant mais avec une plage d’utilisation mieux répartie. Tout ça me convient beaucoup plus et je suis beaucoup plus a l’aise avec.” Donc, là, je dis danger pour les autres… DF14 va vouloir montrer, comme aux Nations, qu’il reste un pilote capable de gagner, et s’il pense sincèrement qu’il a la moto pour le faire… Ce ne sera plus qu’une question de bien partir. Go !
Enfin, pour clore cette preview volume #1 de la saison SX US 2023, le cas Cooper Webb. Un double champion SX 450, qui mérite donc à ce titre tous les égards, malgré une saison 2022 aussi réussie que son buttpatch d’Anaheim 1 2022. Après avoir pris un été sabbatique, s’être séparé de son coach Michael Byrne pour retourner chez Aldon Baker et avoir passé du temps à trouver les bons réglages sur la machine, pas de doute qu’il va revenir plus affûté qu’une brosse à dent de taulard. Ceci étant dit, sa prestation au SX de Paris n’avait rien de trop rassurant. OK, il était plus là pour offrir un voyage tous frais payés à maman et à la petite tout en mettant du beurre dans les épinards, mais la copie rendue était tout de même brouillonne. Attention toutefois ! Enterrer Cooper Webb, c’est comme tourner le dos à une hyiène enragée : ça peut coûter cher…
Voilà six pilotes incontournables, qui pensent tous avoir leur place sur la première place du podium. Qui, pourtant, n’en compte qu’une, ça ne vous aura pas échappé… Et il nous reste à traiter de Malcolm Stewart, Aaron Plessinger, Adam Cianciarulo, Christian Craig, Colt Nichols, Justin Barcia… Sans oublier évidemment le vainqueur d’Anaheim 1 2022 Ken Roczen. Et cette liste ne comporte que des pilotes d’usine. Vivement demain, et surtout vivement samedi !
Par Richard Angot.