Assez paradoxalement, alors qu’il a été battu par un Eli Tomac sensiblement plus rapide que lui, Ryan Dungey aura été le grand vainqueur du jour à Detroit. A tel point qu’il paraît aujourd’hui quasi-assuré du titre, avant d’entamer la dernière ligne droite du championnat 2015. Saint-Louis samedi prochain, puis Houston le 11 avril, Santa Clara le 18, East Rutherford le 25 et enfin Vegas le 2 mai (au passage, quel trip !), dans six semaines s’achèvera la série, il ne reste plus que cinq étapes et RD5 possède un avantage très confortable qui, contre toute attente puisqu’il n’a pas gagné le week-end dernier, vient de prendre une nouvelle dimension. En effet, outre le fait que Trey Canard ne constitue plus une menace, le pilote KTM possède une avance considérable sur son nouveau dauphin (encore troisième au championnat à ce jour), Tomac : pas moins de 77 points ! Ceci veut dire que sauf accident, ce qu’évidemment on ne souhaite surtout pas (il y en a déjà eu suffisamment comme ça, l’infirmerie déborde), Ryan Dungey peut voir venir et se contenter d’assurer, comme il l’a déjà fait ce week-end, semble-t-il, ne cherchant surtout pas à riposter lorsque le pilote Honda-Geico l’a doublé. En effet, le vainqueur de Detroit ne présente plus qu’un danger très limité, au niveau du championnat s’entend, au point où l’on en est : à 77 points du leader, à cinq rounds du terme et avec 125 points maximum à prendre (en cas de cinq succès à la suite, ce qui en soi semble extrêmement aléatoire), même si Eli réussissait pareil exploit (qui lui procurerait un total de 194 + 125 = 319), il suffirait à Dungey (actuellement d’ores et déjà crédité de 271) de prendre 49 points (271 + 49 = 320) pour être couronné… 49 points en cinq épreuves, c’est à dire moins de dix par finale, cela signifie que le pilote KTM n’a qu’à terminer à chaque fois dans le top-ten pour devenir champion… Bref, c’est comme si c’était fait, pour peu que le natif du Minnesota reste en bonne santé. Il n’a plus besoin de gagner (cinq victoires, déjà) mais, s’il gagne, il peut même être sacré dès Houston. Eli Tomac a eu beau montrer une pointe de vitesse ahurissante à Detroit, il n’a pas encore su faire preuve d’une régularité à l’unisson, et c’est bien là son problème. Même s’il s’avère qu’il a enfin trouvé la solution pour réussir à enchaîner deux ou trois bons résultats consécutifs voire même davantage, ce qui n’est pas encore prouvé, on peut craindre que de toutes façons son réveil soit un peu tardif ! CQFD, juste pour rire : si Tomac gagnait à chaque fois, avec Dungey terminant second, il faudrait pas moins de vingt-six finales à ET3 pour déborder l’actuel leader… Bref, le protégé de King Roger tient le bon bout : il y a de la seconde couronne, après celle de 2010, dans l’air ! Un certain Ryan Villopoto ne l’avait-il prédit dès Anaheim 2 ? Photo copyright Simon Cudby