Nouveauté de la saison, le championnat SMX a fait couler beaucoup d’encre des deux côtés de l’Atlantique dès qu’il a été annoncé. Format original, terrains différents, dates controversées, on ne peut pas dire qu’il ait été reçu les bras ouverts par l’industrie comme par les pilotes. Ces derniers se sont toutefois vite détendus quand ils ont pris connaissance des primes d’arrivée, assez colossales, notamment pour des pilotes privés pas habitués à toucher un tel pactole pour trois courses. Les pilotes d’usine, eux, y ont vu un petit bonus sympathique. Sûr qu’après sa saison 2023, le million en plus qu’à glaner Jett Lawrence ne changera pas grand chose à son train de vie…
Alors, un loupé ou une franche réussite, ce championnat SMX ? Ni l’un ni l’autre. Disons que pour une première saison, on peut dire que ce n’était quand même pas si mal. Déjà, voir deux entités aussi ennemis que Feld Entertainment (promoteur du SX) et MX Sports (promoteur du MX Outdoor) travailler ensemble ne peut être à long terme que bénéfique pour le sport. Il n’y a pas si longtemps, c’était la guerre ouverte entre les deux, qui unissent désormais leurs forces pour le sport. Et un peu aussi pour le business, mais au moins, là-bas, les deux ne sont pas incompatibles. Avec la mise en commun des ressources et des cerveaux, on peut dire que le SX/MX US est en de bonnes mains pour quelques années.
Les terrains “hybrides” ont plutôt bien marché aussi, ce qui n’est jamais une évidence. Charlotte était sympa, avec sa double piste qui, pour une fois, marchait vraiment bien, un gros enchaînement qui permettait de faire des différences et assez de trous pour valider l’aspect “motocross”. Chicagoland était un peu moins réussi selon moi, mais s’est tellement défoncé qu’il a aussi permis de faire des différences. Enfin, revenir au LA Coliseum, là où tout a commencé pour le SX, était vraiment une chouette idée, avec une piste de SX version light, sans whoops, mais un quatre sur table incroyable débloqué par Jett Lawrence qui l’a rendu mythique, sans même parler de la montée/descente du péristyle. La classe ! Oui, c’était quand même assez dur à doubler sur chacune de ces trois pistes, mais, pourtant, les meilleurs ont fini devant… Comme d’habitude, non ?
Canon, ce quad sur table !
Justement, sportivement, on a assisté à quelques courses de haut niveau. Entre la confirmation de l’efficacité de Jett sur une 450, la rébellion de Chase Sexton et la résurrection de Ken Roczen en 450, il y a eu de quoi se mettre sous la dent en terme de spectacle, avec quelques apparitions éclairs de Dylan Ferrandis, Jason Anderson, Justin Barcia ou Adam Cianciarulo devant. Et si le format des points, avec triple dose sur la finale, est un poil artificiel, avoir trois pilotes vainqueurs potentiels du million avant la course amène quand même une belle dose de suspense, il faut le reconnaitre. Pareil en 250, où c’était à celui qui terminerait devant l’autre qui empocherait les 500 000 $ entre Hunter Lawrence, Haiden Deegan et Jo Shimoda ! Jett et Haiden font deux beaux vainqueurs de ce premier championnat SMX, la logique est respectée, et on a même vu des manigances “intéressantes” de la part de Jett qui n’ont pas manqué de faire parler !
Une petite dernière pour la rou(s)te…
Globalement, les Américains ont donc réussi leur coup. Déjà, ils ont fait ce qu’ils avaient dit, contrairement au WSX qui s’est enlisé dans ses promesses et a fini par devoir annulé épreuve sur épreuve. Avec ce premier jet, les pilotes US qui hésitaient entre les deux séries ont pu voir ce qu’il en était, au niveau des terrains comme des primes ou de l’organisation. Il reste sans doute des choses à améliorer dans le format, avec peut-être des courses moins longues, un système de distribution de points différent, des circuits moins mono-trajectoires… Mais la base est bonne. OK, le champion SMX n’aura jamais la légitimité du champion SX ou MX, ça se conçoit. Pour autant, une victoire sur trois courses vaut déjà plus qu’à la feu Monster Cup. Et pour nous autres fans, ça permet de prendre un peu de dessert US avant la (plus si) longue pause avant Anaheim 1.
Pour les pilotes, reconnaissons que c’est compliqué de rouler 31 semaines dans la saison, avec très peu de coupures en plus. Le MX US a déjà tirer une croix sur une de ses épreuves, mais le SX n’a visiblement pas l’intention de suivre le mouvement, puisqu’un nouveau calendrier de 17 dates vient d’être publié. Imaginez que les pilotes qui roulent aux US sélectionnés aux Nations ajoutent encore deux semaines à leur planning avant leurs vacances, qui vont de toute façon être courtes… Parce qu’en rentrant d’Ernée, ça sera très rapidement testing SX, puis boot camp avant la saison qui reprend le 6 janvier. Presque demain. De quoi comprendre que certains préfèrent refuser la sélection. En attendant, bienvenue à ce nouveau championnat SMX et, surtout, vivement les Nations !
Par Rich’.