Après sept courses (déjà!) en MXGP et en MX2, on est en mesure de tirer un premier bilan de cette saison 2022, la première « vraie » depuis le passage Covid, ses triples GP, l’absence de public et l’abondance de courses en Italie.
La première chose qu’on remarque aisément, c’est que les années se suivent mais ne se ressemblent pas forcément… Sûr que si on prend la catégorie MXGP, par exemple, se passer d’Antonio Cairoli, légende vivante partie (à moitié) à la retraite, de Romain Febvre (deuxième du championnat) et de Jeffrey Herlings, champion en titre, ça laisse comme un vide. Ces trois absents représentent la bagatelle de douze GP remportés sur les 18 disputés l’an dernier, je vous laisse calculer le pourcentage. Tim Gajser avait gagné quatre épreuves, Jorge Pardo et Jeremy Seewer une, pour rappel.
Un MXGP déjà plié ?
Un Tim Gajser qui, du coup, s’est retrouvé dans la peau du grandissime favori, un statut que le grand Slovène n’a aucun mal à assumer. Il faut dire que le pilote Honda gagne tout le temps depuis tout petit, et sa légitimité est largement déjà établie avec quatre titres mondiaux, dont trois en catégorie reine, à 25 ans. On a tendance à oublier à quel point il est jeune, tant il semble camper sur les podiums depuis des siècles. Et pourtant… De fait, ce que nous propose Tim depuis le début de saison ressemble à du caviar version MX. Bons départs, étude des trajectoires adverses, recherche d’alternatives puis frappes chirurgicales. C’est propre et net, et ça marche quasiment à tous les coups. À cet égard, sa prestation de Maggiora illustre parfaitement le propos. Le voir chercher des traces propres, debout sur les repose-pieds, derrière un Maxime Renaux assis partout et qui subissait les trous de la trace principale n’était pas sans rappeler l’affrontement mythique entre Stefan Everts et James Stewart au MX des Nations de Matterley Basin en 2006, toutes proportions gardées. En plus, lui qui est (était?) réputé pour ses crashs parfois spectaculaires n’a quasiment pas goûté la terre cette année. Bref, avec 81 points d’avance après sept GP, Tiga se dirige droit vers un nouveau titre…
Heureusement pour la catégorie, le champion du monde MX2 sortant Maxime Renaux est bien présent au rendez-vous. À part sa légère baisse de régime au Portugal, Maxime est LA bonne surprise de ce début de saison. Deuxième du provisoire, on ne pouvait pas attendre beaucoup mieux du pilote Yamaha, qui confirme courses après course qu’il n’est pas là pour faire le nombre. Ultra motivé, présent physiquement, rapide et technique, Renaux bataille d’égal à égal avec les piliers du MXGP comme s’il était l’un d’eux depuis dix ans, ce qui est quand même fort dans ce plateau, même amputé de trois gros poissons. Reste à aller chercher une victoire, mais ça va forcément venir avec ce qu’il montre depuis son arrivée. En tout cas, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un rookie aussi saignant en MXGP.
Derrière, les autres sont globalement à peu près à leur place. Jeremy Seewer est fidèle à lui-même, toujours aussi rapide, mais un poil inconstant et jamais très loin de la limite. Jorge Prado, même s’il a réussi à gagner un GP, tarde à gagner souvent et beaucoup, malgré des départs au point et une bonne vitesse. En plus, on ne sait pas quand il va revenir de sa blessure à l’épaule.
Niveau bonnes surprises, Ruben Fernandez alterne le très bon et le moins bon, ce qui était prévisible pour un rookie dont c’était la caractéristique avant, mais il fait quand même une sacrée arrivée en MXGP lui aussi. Pauls Jonass monte en puissance et paraît être de ceux capables de s’installer durablement sur le podium comme, d’ailleurs, son coéquipier Brian Bogers.
Enfin, on peut souligner les progrès réalisés par Alberto Forato et Mitch Evans, tous les auteurs de courses plus brillantes que montrent leurs discrets résultats. Mauvais départs, chutes, ces deux-là n’ont pas encore tout mis bout à bout, mais on sent une vraie progression.
MX2, le duel !
En MX2, on s’attendait à un duel Jago Geerts/Tom Vialle, et on n’est pas déçu pour le moment. Les deux stars se rendent coups pour coups, et bien malin celui qui pourra prédire l’issue de la saison tant ils paraissent proches. Je vais dire Vialle, mais juste par pur chauvinisme ! Tom, en tout cas, paraît monter en puissance depuis des débuts relativement poussifs par rapport à ce qu’il a montré depuis son arrivée en MX2. Retour de blessure tardif, nouvelle moto à laquelle il faut s’habituer, tout ça en même temps ? Possible, mais il va devoir aller au charbon face à un Geerts, quant à lui, meilleur que jamais. Le Belge part mieux, va plus vite et tombe moins que les années précédentes, ce qui le rend évidemment redoutable. Ça risque d’être tendu un moment…
Derrière les deux All-stars, c’est l’émergence d’une nouvelle génération de cadres de la catégorie. Et la hiérarchie est loin d’être établie entre Simon Laengenfelder, incroyable en Angleterre, plus discret depuis, Kay De Wolf, les deux Kawasaki de Kevin Horgmo et Mikkel Haarup, ou encore Andrea Adamo, la grosse surprise de ce début de saison. Un pack auquel il faut ajouter Thibault Bénistant, en attendant qu’il revienne leur passe devant, ce dont il doit être capable logiquement. Toujours côté français, reste à voir si le premier podium plein de panache de Stephen Rubini va suffire à l’installer durablement. Niveau talent et potentiel, pas de problème, tout est là. Ce podium va-t-il servir de déclic ? On ne peut que le souhaiter, pour sa dernière année dans la catégorie. À une échelle moindre, Tom Guyon a montré de très belles choses à Maggiora en se battant avec le groupe de tête. Est-ce qu’il a les moyens de s’y installer ? On peut le penser…
Enfin, on a eu un aperçu de Liam Everts et de son potentiel à Maggiora. « L’héritier », de retour de blessure, a réussi à montrer qu’il avait lui aussi moyen de se faire un prénom dans la discipline, ce qui n’est pas une mince affaire quand Papa est la plus grande légende européenne de ce sport, et que même Papy est quatre fois champion du monde ! Un titre pour Liam serait ainsi une première historique dans ce sport, pourtant chargé en héritier au sens sociologique du terme.
À suivre, donc, dès ce week-end dans les sables sardes (à répéter cinq fois, très vite). Pour le fun, le podium du MXGP 2021 était Herlings/Prado/Febvre, le grand favori sera donc le quatrième du jour… Calvin Vlaanderen (de mieux en mieux lui aussi, faut dire !). OK, Tim Gajser revenait juste de sa clavicule cassée, c’est vrai. En MX2, Tom Vialle avait remporté les deux manches devant Maxime Renaux, Kay De Wolf et Jago Geerts. RDV lundi !
Oups, j’ai failli oublier parler des grilles de départ, moins remplies qu’un frigo de RMIste… Mr Luongo, ça commence à se voir qu’ils sont parfois moins sur une grille de 40 qu’au départ d’un SX US. Historiquement, le MX, c’est 40 pilotes. OK, on ne voit guère à la télé que cinq, au mieux dix pilotes, mais ça reste tout de même inquiétant pour le sport… J’ai bien conscience qu’on ne reviendra pas aux qualifications à 80 pilotes, où l’on en prenait 40, qui permettaient à des sans noms comme moi de tenter sa chance, mais au moins une ristourne aux locaux ou quelques wilds cards (savamment choisies, tout de même) apporteraient sans aucun doute un plus au spectacle. Malheureusement, pas sûr que ce soit la tendance…
Par Richard Angot.
Bon article, r8 hard.. Content aussi que tu ai finalement donné suite à mon “allerte grille vide” lancée sur le forum ????
Après même si cela n’apporte rien cela ne coûtera rien non plus ouais ben on va laisser le chien 2 minutes je vais venir on verra bien
Lol pardon pour la fin du message, le vocal a tout enregistrer????
Ça fait 10 ans que je dit que l’on doit imposé au promoteur du championnat MX de prendre des pilotes locaux en will carde sans les faire payer et obliger un minimum de 35 pilotes sur la grille . C’est pour cela que je ne vais plus voir ies GP ! « Si tu paies pas , tu roules pas ! »