Mitch Evans est de retour avec le team Honda HRC en catégorie MXGP, ça ne vous aura pas échappé. Le simple fait de retrouver le pilote australien derrière une grille de départ est déjà un exploit en soi, compte-tenu de ce qu’il a traversé pour en arriver là. Avant de revenir sur ses problèmes de poignet, rappelons que le jeune n’est arrivé en GP qu’en 2019, avec le team 114 de Livia Lancelot, et qu’il est monté sur le podium dès sa première course, en Argentine ! D’autres ont suivi, dont un au Portugal. Assez de promesses pour décocher le Graal version MX, un guidon Honda HRC aux côtés du multiple champion du monde Tim Gajser. Et là aussi, Mitch a tout de suite montré une vitesse plus qu’intéressante, faisant de lui un des rookies les plus intéressants de ces dernières années. Malheureusement, Mitch se déboite l’épaule dès le deuxième GP de la saison en Hollande. La pandémie ayant momentanément arrêté le championnat, il ne rate pas d’épreuves mais revient doucement ensuite. Et juste quand ça commençait à le faire, c’est le drame.
Blessé au poignet gauche à la suite d’un gros long en Espagne en octobre 2020, il a en effet subi une première opération complètement ratée en Italie, qui ne lui permettait pas de retrouver assez de mobilité dans son poignet pour espérer continuer son activité de pilote MX. Douleur chronique, mobilité extrêmement réduite, le chirurgien qui a réalisé le travail s’est raté, et comme il faut.
Après avoir perdu déjà pas mal de temps à essayer de récupérer de ce premier échec, Mitch Evans est donc retourné chez lui, en Australie, pour subir l’opération de la dernière chance. Mais on est alors en pleine pandémie Covid, et le premier créneau possible est en juillet 2021. La saison est donc terminée avant même d’avoir commencé. Enfin, en octobre, soit 382 jours après sa fracture, Mitch est de retour sur la moto.
Présent à l’ouverture en Angleterre, son 17/22 est presque anecdotique, le plus important étant de se reconstruire. Une idée partagée par Eric Sorby, qui le conseille depuis que Mitch est arrivé en France. “Il a eu trois opérations, et niveau mobilité, sur 10 on dira qu’il a 1, et il n’aura pas plus. A lui de faire avec. Mais c’est un très bon pilote, un mec qui fait son travail. Déjà, quand je vois ce qu’il fait aujourd’hui, je suis surpris. On peut dire que ça évolue, même si c’est à pas de fourmi. Il n’a pas le choix, il ne faut pas bruler les étapes. De roulage en roulage, ça va de mieux en mieux.”
Effectivement, son 15/13 de Mantova était déjà une amélioration, avant un 10/8 en Argentine. plus encore que les résultats, Mitch était à 8 secondes du meilleur tour de Gajser en course, mais seulement à trois secondes en Italie et deux en Argentine. Encourageant. “L’Argentine a été une grosse étape pour moi, montrant que j’ai la vitesse pour me battre avec les gars devant, donc cette semaine j’ai essayé de continuer cette progression et de travailler pour étendre cette vitesse de plus en plus loin dans la manche.” a déclaré le jeune, 24 ans seulement, dans un communiqué HRC. “Oui, moi je pense que c’est un gars qui peut faire podium. Tu imagines, ça fait deux ans qu’il prend claque sur claque, et il est toujours là. Il travaille, il se bat. Encore une fois, le mec, c’est un excellent pilote… C’est Mitch Evans, quoi.” conclue Eric Sorby, qui en a vu passer quelques uns, de bons pilotes. “En plus, il est seul en France, il doit se débrouiller pour tout… Ce n’est pas facile pour lui. Il va revenir au plus haut niveau !” selon Eric. “Ce week-end, je le vois entre quatre et six.” Pour l’intérêt de Mitch comme pour celle du sport, on l’espère vivement !