Villars-sous-Ecot, charmante petite bourgade du Doubs dans la région Bourgogne-Franche-Comté, dont les habitants sont appelés les creuillots selon Wikipedia, se prépare très prochainement à accueillir la caravane du MXGP pour un GP de France qui promet beaucoup. J’ai déjà exprimé tout mon amour pour l’endroit dans cette article ici, que je vous invite à lire ou relire. Le terrain dispose en plus d’une street cred‘ historique indéniable, avec déjà moults GP, et autres Elites, Masters de Motocross et même le Graal de l’organisateur, un Motocross des Nations en 1988. Autant dire qu’il faudra y être, si vous êtes un vrai fan de MX. Franchement, ça risque d’être très bien, avec un public français qui répond toujours présent.
Malheureusement, un qui ne sera pas présent, c’est Maxime Renaux. Très bon en début de championnat, Maxime était sans aucun doute un des favoris à Villars-Sous-Ecot, après ce qu’il a montré depuis l’ouverture en Argentine. Malgré une mononucléose cet hiver, et une blessure à l’épaule qui explique son GP du Portugal raté. Déjà vainqueur d’un GP cette année, en Suisse, le pilote Yamaha était bel et bien en train de s’installer comme un des titrables potentiels en MXGP quand il s’est cassé plusieurs os du pied et de la cheville. Vraiment un sale coup.
L’autre français de pointe, Romain Febvre, a lui aussi connu un GP d’Espagne désastreux en chutant très fort au départ de la qualification du samedi. Il semble pourtant que malgré la violence de la chute, RF3 puisse s’aligner devant son public les 20/21 mai prochains. Un petit miracle. On craint par contre que ce soit fini pour le titre, avec tant de points envolés. 80 points de retard sur Jorge Prado, ça parait difficile à reprendre… Voyons le positif : Romain n’a plus à calculer et va pouvoir rouler libéré, délivré à Villars-sous-Ecot, pas si loin de chez lui en plus.
Un des secrets de la réussite de Jorge Prado, ses départs canons. Une sacrée arme.On s’oriente donc, hors blessures, vers un duel Jorge Prado/Jeffrey Herlings, sur le papier, six points seulement séparant les deux ex-coéquipiers. A moins que le début de saison diabolique de l’Espagnol n’ait été qu’un feu de paille, qu’un Jeffrey en mode 2021 va s’empresser d’éteindre. Parti doucement, le Hollandais est en effet en pleine confiance en ce moment, lui qui est devenu en Espagne (donc chez Jorge) le recordman des victoires en GP. 102, série en cours. Difficile de penser qu’il va s’arrêter en si bon chemin… Mais s’il y a bien un pilote (hormis Maxime Renaux et peut-être Ruben Fernandez) qui ne baisse pas les yeux devant Jeffrey, c’est bien Jorge Prado. Souvenez-vous du GP MX2 d’Assen, où il a bataillé quinze minutes dans le sable avec Jeffrey, alors qu’il disputait son premier GP ! Meilleur starter que Jeffrey, moins sujet aux crashs, un Jorge au mieux de sa forme peut-il lutter sur la longueur pour le titre ? Disons que c’est celui qui a le plus d’atouts dans son jeu. Et pour le moment, il est devant aux points…
Attention tout de même, Prado craint dégun…
Derrière, ils sont quelques uns à pouvoir espérer monter sur des podiums, ou même gagner un GP, mais pour le championnat, ça risque d’être très compliqué. Signalons quand même l’excellent début de saison de Ruben Fernandez, qui prend de l’épaisseur course après course. Pour le reste des prétendants de début de saison, c’et dur. Glenn Coldenhoff et Jeremy Seewer, les officiels Yamaha, sont derrière Calvin Vlaanderen au provisoire, ce qui ne doit pas faire rire en haut lieu chez les Bleus. Le reste du plateau est trop irrégulier pour pouvoir prétendre à autre chose que les miettes, avec de tels prédateurs devant… On surveillera nos Français Benoit Paturel, qui monte en puissance petit à petit, et le nouveau champion de France MX2 Pierre Goupillon qui devrait piger en MXGP.
MX2 : Jago Geerts solide, Thibault Bénistant décevant
En MX2, Jago Geerts est au niveau où on l’attendait : devant. Le Belge était le grand favori, et possède déjà 48 points d’avance sur Andrea Adamo. On va attendre un peu pour dire que c’est plié (hors blessure, encore une fois), mais ça y ressemble quand même. D’autant qu’il est suivi par une bande de jeunes en cours de formation qui sont certes très bons, mais ne sont pas à maturité. Et en plus, on vient de perdre le vainqueur du dernier GP, Simon Laengenfelder.
La vraie histoire de ce début de saison MX2, c’est donc la déception Thibault Bénistant. Le jeune sudiste avait bien démarré l’année, avant de connaitre depuis trois courses un gros coup de moins bien. Blessure gardée secrète ? Mental en berne ? Difficile à dire, mais le mal est fait. Cinquième provisoire à 72 points de son coéquipier, autant dire que ça risque d’être compliqué pour le titre, pour le dire gentiment. Ce GP de France à Villars-sous-Ecot pourrait donc arriver au bon moment, pour provoquer un déclic chez notre homme, qui reste un des plus techniques et rapides du plateau quand tout est réuni. L’an dernier, il avait remporté sa première manche de GP en France, avant d’enchaîner avec sa première victoire au général en Allemagne.
Dans cette catégorie MX2, on remarque aussi une nouvelle fois la pertinence du coaching made in Autriche. Andrea Adamo est en train de s’installer comme un des piliers de ce championnat et a gagné son premier GP chez lui, Kay de Wolf est solide, Liam Everts commence lui aussi à faire honneur à son lourd patronyme, Lucas Coenen n’est qu’à un bon départ de son premier podium… Et attendez que son frère reprenne un peu de rythme ! Bref, la formule KTM/GG/HVA continue de marcher dans cette catégorie.
D’ailleurs, Marc-Antoine Rossi devrait faire ses débuts en MX2 à Villars-sous-Ecot. Voilà qui devrait être intéressant également. Le jeune Corse a gagné une manche en EMX250 au Portugal, avant de confirmer en Espagne. Bien coaché par Pela Renet, sa progression est spectaculaire, ces derniers temps. Pour l’avoir interviewé récemment pour le prochain numéro de Motocross by MX2K (#10, bientôt en kiosque), le jeune homme, 17 ans seulement, est motivé et dispose d’une marge de progression encore très importante, selon pas mal d’acteurs du milieu qui s’y connaissent un peu. Et je partage leur avis… A suivre avec attention, donc, tout comme les débuts de l’autre français qui cartonne en EMX250, Quentin Prugnières. Dommage qu’une fracture de la clavicule soit venue freiner son début de saison, parce que ça s’annonçait très bien. Voir les deux pépites débuter ensemble en MX2 vaut à lui seul le déplacement, si vous êtes un vrai fan de MX. Tous à Villars-sous-Ecot ! Réservez vos places dès maintenant en cliquant ici.
Par Rich’.