(Chronique n°01/II/04.02)
Un rendez-vous sur la Côte d’Opale plus avancé que jamais au calendrier, le dernier week-end de janvier, pour tenter de… tenter les pilotes de Grands Prix…
Ramon chatouillé par Moussé
Stefan Everts, un moment quasi-partant, ayant finalement renoncé (car néo-papa d’une petite fille née le 1er janvier, mais aussi quelque peu overbooké en tant que team-manager KTM), seul Steve Ramon a finalement cédé aux sirènes du Touquet (sans oublier l’insistance de Rudy Potisek, qui a tout mis en œuvre, avec l’ensemble de sa famille, pour faire venir le champion belge et lui garantir les meilleurs chances de succès avec ses multiples conseils des plus avisés). L’homme de Bruges, déjà vu à Berck et à Loon, mais aussi sur les grèves de Hollande, de Belgique et même de Grande Bretagne, pouvait se targuer d’une belle expérience en matière de courses de plages et, même s’il arrivait en novice, ne pouvait évidemment échapper à la pancarte de super favori sur cette édition 2011. Un Touquet new-look, avec une nouvelle équipe aux manettes, dirigée par David Hauquier, vainqueur en 97, et un tout nouveau tracé, « à l’envers », avec une ligne droite de départ raccourcie (1,8 km), toujours dans le sens nord-sud, mais au bout de laquelle une épingle à gauche renvoyait les concurrents en sens inverse. Un circuit (17 km) plus abouti, étudié dans ses moindres détails et, au bout du compte, sensiblement plus technique, moins rapide et donc a priori moins dangereux. En tous cas, cette évolution a été très appréciée par l’ensemble des pilotes, même si globalement la piste a paru plus éprouvante encore qu’à l’accoutumée.
La ville du Touquet et sa région doivent avoir des accointances avec le Grand Responsable (certains y ont même vu la patte d’un certain Tim Potisek, sans aucun doute bien placé à Ses côtés), toujours est-il que question météo le week-end a été incroyable : ciel bleu marine, pas un nuage et une lumière de folie. OK, le thermomètre est resté bloqué sous la barre du zéro, mais qu’importe, c’était génial, quand le reste du pays déprimait sous un lourd voile d’épais brouillard gris…
Les organisateurs ayant repris le classement 2010 en ce qui concerne l’attribution des dix premiers dossards, pas de numéro 1 cette année en l’absence de Mickaël Pichon. Le 2 était donc décerné à Adrien Van Beveren, le 3 à Jean-Claude Moussé, etc. Le… 411 allait à Steve Ramon (Sergei Potisek portant le 11) et le 1050 (et ultime numéro) à Arnaud Demeester, absent l’an passé.
Grand soleil, mais pas mal de vent (on n’a rien sans rien) quand, à 13 heures pétantes (+ huit secondes, soyons précis), la meute était lâchée. Très vite les meilleurs revenaient vers l’extrémité nord du circuit et viraient pour passer une première fois la ligne d’arrivée après un premier « quart de tour » environ non comptabilisé : Milko Potisek en tête, devant Ramon, Damien Prévot et Van Beveren, avec Moussé et Yves Deudon dans le top-10 et Demeester au-delà de la vingtième position. Mais vous avez suivi la course, ou bien on vous l’a déjà racontée, je ne reviendrai donc pas trop sur le scénario lui-même, mais davantage sur les perfs des principaux animateurs.
En commençant par Ramon, qui a donc parfaitement mené sa barque. Le Flamand réunissait sans doute tous les atouts nécessaires : inutile d’insister sur son pilotage, merveille de style, son aisance naturelle sur le sable et sa vitesse de pointe démoniaque, au top-niveau mondial, on connaît la classe du coco qui, d’emblée, s’est porté aux commandes de l’épreuve. Impressionnant, apparemment sans réellement forcer, c’est du moins l’impression que toujours il livre, conservant en permanence une certaine marge de manœuvre, a fortiori lors d’une course comme celle-ci, truffée de tous les aléas possibles et imaginables. On l’a dit, s’il « découvrait » le Touquet, le champion belge possédait déjà une sérieuse expérience de ce type d’épreuves si particulières et ne partait surtout pas dans l’inconnu, bénéficiant notamment d’un millier de conseils et astuces prodigués par le clan Potisek et le Moto-Club de Pecquencourt, tant au niveau du pilotage (comment survivre au milieu d’un millier d’engagés, entre autres) et de la tactique de course (durer trois heures et effectuer autant de ravitaillements minimum) qu’au plan technique : s’il voyageait « léger », dans un simple fourgon, avec une équipe des plus réduites (sa sœur, son mécano et un copain), mister Steve avait méticuleusement préparé son coup et d’ailleurs son boss en personne, Eric Geboers, lui-même ex-(triple) Touquet’ Master, avait fait le déplacement.
Ainsi « The Bomb » disposait-il d’un matériel exceptionnel : aux commandes d’une 450 Suz’ officielle définitivement aux petits oignons, ressemblant à une sorte d’arme absolue, il avait largement de quoi faire honneur à ce surnom datant de ses années de GP 125 ! Pour avoir attentivement observé le comportement de la RMZ du Rockstar Energy Suzuki World MX1 Team et, rien que de visu, le coffre de son moteur en particulier, je n’hésiterai pas à affirmer qu’il s’agissait là, vu du bord de la piste, du bouilleur le plus impressionnant du lot, doté d’un coffre remarquable pour une efficacité saisissante. Cela dit, pas question d’établir un tel constat, bien sûr, sans un pilote à la hauteur et, dans cette implacable démonstration, l’ami Ramon n’y était pas pour rien ! Trois heures durant, il a encore renforcé sa réputation de pilote hors-classe, au style unique et, allons-y carrément, un genre de version MX animée du statuaire grec : « beau comme l’Antique », quoi… Rappelons que le Brugeois a eu 31 ans fin décembre et que, au vu de sa démonstration, de sa domination en fait, pour une première participation, il paraît somme toute assez logique d’imaginer qu’il puisse en emplâtrer quelques autres à la suite, qu’il s’offre ainsi ces prochaines années trois ou quatre victoires supplémentaires, à la façon d’un Van Der Ven. Pourquoi pas ? Un peu « usé » à l’arrivée (c’est long, trois heures), le champion belge a tenu à dédier sa victoire à Tim. Si comme il l’a dit lui-même, il ne sait pas du tout de quoi sera fait 2012 (son contrat Suzuki s’achevant à l’automne prochain), une chose est sûre, il a d’ores et déjà très envie de venir défendre son titre l’an prochain !
Maintenant, cette formidable prestation n’aurait pas eu le même impact, ni surtout la même saveur, sans véritable opposition. Et, de l’opposition, Ramon en a eu ! De la part des jeunes Potisek, Van Beveren ou Prévot, pour commencer, qui l’ont obligé à instaurer du gros rythme dès le début de course. Puis, et alors quelle réplique, d’un Moussé déchaîné, revenu comme un beau diable aux trousses de la machine de tête aux abords de la mi-temps. Un Moussé qui dès lors n’allait plus lâcher le champion du monde, l’attaquant sans cesse, ni scrupule aucun, prenant la tête dès que la moindre occasion pouvait se présenter, exploitant la plus petite hésitation du Flamand, tâchant de sauter plus haut, plus loin, bref faisant en deux mots jeu égal avec le pilote d’usine Suzuki. Grand moment, assurément ! Mais on n’avait encore rien vu : peu après le cap des 15 heures, à trois-quarts d’heure de l’arrivée environ, les deux hommes et leurs motos jaunes (l’YZF du Touquetois étant parée de plastiques style Yamaha-USA 70’s) s’engouffraient de concert dans la zone de ravitaillement à Stella-Plage, pour ressortir quasi-roue dans roue… Ils allaient offrir aux milliers de spectateurs présents (les autorités ont parlé de 250 000 personnes) un duel fantastique, éclipsant carrément le reste de la troupe.
Grosse baston, à fond partout : le Belge, toujours aussi smart quoique visiblement inquiet, surveillant le Français comme du lait sur le feu, tandis que celui-ci cravachait tant et plus pour tenter de trouver le moyen de faire le break, à première vue en vain. A deux tours du but, le suspense parvenait à son comble : cette avant-dernière boucle, les deux bonshommes la couvraient à toc de chez à toc, toute entière côte à côte ou presque, littéralement au contact et plus encore, un coup à gauche, un coup à droite, intérieur ? Extérieur ! Avantage Moussé, puis Ramon… Et inversement. A toi-à moi, non, à moi ! Jusqu’au dernier virage de l’avant-dernier passage : là, dans l’épingle à droite la plus septentrionale du circuit, Moussé, déjà légèrement distancé, oh de vingt mètres à peine, se ratait quelque peu sur une double bosse, se bloquait contre un attardé et perdait le contact avec la Suz’ n°411. Définitivement. Se retournant régulièrement pour surveiller son rival, le Belge comprenait aussitôt et forçait l’allure : dix secondes, puis quinze, puis vingt, Steve insistait, mettait le paquet et JCM n’allait plus pouvoir boucher le trou. Alliant à la perfection attaque et prudence, l’ex-champion du monde MX1 filait vers le succès, offrant à Suzuki sa première victoire au Touquet (c’était la seule grande marque à n’avoir jamais gagné), tandis que son adversaire du jour échouait à 46 secondes. Déçu ? « Non, pas du tout, car ce n’est pas dans le dernier tour que j’ai perdu cette course, mais plutôt au tout début : les trois premiers tours, sur sol gelé, je ne mettais pas un pied devant l’autre… J’ai été trop lent à ce moment de la course pour espérer quelque chose. Et puis, vu le déroulement de l’épreuve, vu comment je suis revenu aux avant-postes, avec au final cette bagarre au coude à coude avec un champion du calibre de Steve, je pense qu’il n’y a rien de déshonorant à terminer second ! Même si je regrette un peu ma mise en route laborieuse, je suis plutôt content de ma journée ! Très content, même… ». Que dire d’autre, monsieur Moussé ? Super prestation, de la part d’un « ancien » (Jean-Claude aura 40 ans en septembre), ce qui inspire un respect d’autant plus absolu ! Double vainqueur (1999 et 2004), JCM signait donc cette année une troisième seconde place, après celles de 2001 et 2006. Et on pourra encore compter sur lui l’an prochain, naturellement !
Il avait réussi un de ces superbes holeshots dont il est assez coutumier (premier au premier passage sur la ligne d’arrivée, sinon au premier virage), histoire de lancer sa course sur les meilleures bases possibles, tout d’abord. Ensuite Milko a toujours figuré aux avant-postes, prenant même le meilleur sur Ramon (et le commandement des opérations, s’il vous plaît !) à la faveur du premier ravito, par exemple. Vite et de plus en plus sûr, Milko Potisek (21 ans en décembre dernier) continue de progresser, encore et encore. Ainsi l’officiel Honda a-t-il su conquérir une marche du podium, la troisième et à bonne distance des deux premiers, certes (à près de cinq minutes), mais c’est toujours ça de pris. Et c’est bon à prendre ! Comme il le faisait remarquer dès sa descente de moto, à l’arrivée : « J’ai encore beaucoup appris aujourd’hui ! ». Nul doute que ces acquis lui serviront bientôt. Dès février 2012 ?
Adrien Van Beveren a bagarré avec Milko près de trois heures durant. Et dur. Entre stars régionales du cross et futurs caïds des courses de sable… A tel point qu’il en a loupé un ravitaillement. Car il n’a pas vu, masqué par la Honda n°16 qu’il avait alors en point de mire, le panneauteur qui lui faisait signe d’entrer aux stands ! Une erreur qu’il a payée cash : panne d’essence. Par miracle, le jeune Nordiste (tout juste 20 ans) a été rapidement dépanné par un autre concurrent, stoppé près de lui, qui a pu lui refiler quelques centilitres de précieux liquide… Ainsi sauvé, AVB pouvait reprendre le fil de sa course, mais Milko était loin, trop loin. Adieu podium, un honneur auquel il avait goûté l’an dernier. Aussi Adrien était-il très déçu, à l’arrivée. Quasiment au bord des larmes : furieux contre lui-même, d’avoir commis pareille bévue et par conséquent d’avoir « régressé » par rapport à 2010. Il n’y a que le résultat qui compte, dit-on : OK, mais une place de quatre au Touquet, ça reste quoiqu’il en soit une vraie bonne perf’, d’une. Ensuite, s’il en est un qui a de l’avenir au Touquet…
A la cinquième place, vient la surprise du chef : un retraité qui décidément n’a pas pu se faire à l’idée de rester chez lui le week-end de l’Enduropale, écroulé dans son canapé… J’ai nommé Arnaud Demeester, bien sûr, « Sandman » en personne, sept fois vainqueur de l’épreuve entre 1995 et 2008, record absolu. Fin 2009, « Nono » avait décidé de passer la main, lorsque son successeur désigné, Timotei Potisek, jeune prodige déjà double vainqueur à 25 ans, choisissait de signer chez Yamaha Motor France, prenant ainsi officiellement le relais. Mais le décès accidentel de Tim et la période de blues qui a suivi ont durement secoué Arnaud. Que l’envie a de nouveau démangé… OK, de toutes façons il ne serait plus vraiment pilote pro : à 37 ans, ses activités quotidiennes (deux centres de contrôle technique auto et une station de lavage) ainsi qu’une franche lassitude des contraintes de l’entraînement de haut niveau (et, corollaire, son péché mignon, l’amour de la bonne chère, mais chut ! On n’a rien dit) n’étant pas compatibles, s’il revenait à la compétition, ce serait tout doucement, par la petite porte, disons. Depuis le « Touquet argentin » fin février 2010, on l’a vu rouler à Berck, puis à Loon, plutôt hors de forme, très au-dessus du poids « légal », just for fun en fait. Puis, en ce début d’année, à Grayan puis à Hossegor où, divine surprise, il a gagné ! Comme ça, sur sa classe naturelle, jouant sur ses acquis et son expérience, profitant d’un terrain qu’il affectionne particulièrement ainsi que de l’abandon de Moussé avec lequel il bagarrait jusque-là… Du coup, le voici abordant son « retour » au Touquet avec un sourire gourmand, mais non sans humilité, insistant sur son statut de retraité, sa position de véritable gentleman-rider, confirmée par ce numéro 1050, le dernier de la liste des partants…
En privé, il avouait espérer secrètement un top-ten, sans vouloir trop tirer de plans sur la comète. Mais, en début de course, catastrophe, sur le sable dur, gelé, impossible de se décrisper, incapable de mettre un pied devant l’autre, selon ses propres termes, il a multiplié les bourdes et les chutes durant les deux premiers tours ! Résultat, il est pointé au-delà du vingtième rang, déjà loin, très loin des leaders. Mais, on ne se refait pas, homme des sables un jour, homme des sables toujours, Nono s’est accroché et il a repris le dessus : la mécanique interne s’est peu à peu remise en place, les automatismes sont revenus et, la piste se creusant, le rythme s’est accéléré. De fil en aiguille, les abandons se succédant, le classement s’est amélioré. Après quatre tours, le top-ten était en vue et, passé la mi-course, la Yamaha n°1050 pointait à la huitième place. Alors, contrairement à toute attente, le diesel Demeester a pris son altitude de croisière : malgré le manque d’entraînement, d’où un déficit de condition physique criant, « Sandman » entamait la dernière heure de course comme à ses plus beaux jours, signant des chronos époustouflants, se permettant même d’être le plus vite en piste lors de ses deux dernières boucles, avec des temps inférieurs à ceux des leaders ! Bilan, l’enduriste Nicolas Deparrois out, le vétéran Johan Boonen en perte de vitesse et le Landais Julien Tournessi débordé en vue des damiers, c’est un top-5 qu’atteignait finalement notre recordman national des sables ! Ravi de son bon coup. Avouant qu’après un début de journée galère, il avait vraiment pris du plaisir en fin de parcours, qu’il s’était même éclaté, pour tout dire, tout surpris au surplus d’avoir terminé si fort, au bout de trois heures… « Voulez que je vous dise ? Moins on s’entraîne, mieux c’est ! Non, je plaisante… ».
Epatant Tournessi : le gars du Sud-Ouest, même s’il a subi la loi de Demeester en toute fin de course, a encore progressé par rapport à l’an passé. Podium à Grayan, six à Hossegor, à nouveau six au Touquet (huit l’an dernier), il fait incontestablement partie du top « sables » national. A noter la perf honorable de l’autre SWSR (South West Sand Riders), Jessy Faure (17).
Si le retour en forme (et en haut des feuilles de classement) de Romain Maurez, sur Honda depuis l’an dernier, ne peut que faire plaisir (solide 7ème), la huitième place de son quasi-homonyme Alexandre Morel est forcément une déception : bien qu’une nouvelle fois holeshoteur (comme d’hab’) et sur le podium à Hossegor, « Prof » (MX Morel Evolution) n’a pu rééditer sa belle quatrième place de l’an dernier.
Un qui fait des étincelles, en revanche, c’est l’excellent Sébastien Dulot. 10 en 2010, 9 en 2011 : ça ne rime pas, mais ça progresse et c’est bien. Son frère Matthieu figure lui aussi à la première page, au 46ème rang.
Le vétéran belge Johan Boonen (450 KTM) place de justesse une machine autrichienne dans le top-ten (10ème). Un petit coup de pompe sur la fin a coûté cher au grand Flamand, longtemps dans les parages des 6/7ème places. En ce qui concerne les KTM, tir groupé orange entre les 10 et 14ème positions : outre Boonen, on trouve le Batave Ton Van Grinsven et sa fidèle 300 au 12ème rang, juste devant le Belge Cedric Cremer (300 lui aussi), dans sa roue. Et l’Autrichien spécialiste du MX3 Michael Staufer (450) derrière… A noter la très honnête 37ème place de Cyril Despres, de retour d’Amérique du Sud, au guidon d’une 350 de la marque.
Pas de chance pour Thierry Klutz : sa Gas-Gas 300 n’a pas voulu effectuer plus de six tours. Mais le pompon de la poisse revient sans conteste au pauvre Rudy Vergriete, trahi par sa chaîne dès le premier passage sur la ligne d’arrivée, après trois kilomètres de course seulement…
Journée noire chez Kawasaki : pannes d’essence pour Deudon, second après trois tours (derrière Potisek et devant Ramon, grâce au jeu – dangereux ! – des ravitaillements) et Deparrois, pourtant excellent 5ème après deux heures de ronde, chutes pour Gautier Leclabart et boîte bloquée en première pour la KXF-Bud Racing de Prévot. Ça fait pas un peu beaucoup, tout ça, non ?
Un mot des Seniors : victoire de Paul Barbara, quinqua recordman des participations (il a pris le départ de tous les Touquet sauf deux, si je ne m’abuse..), devant Fabrice Monteaud et Patrick Becquart. Barbara se classe 115 et Monteaud 125 au scratch, avec huit tours au compteur : solides, ces vets !
Pour finir, saluons la victoire de la Néerlandaise Nicky Van Wordragen (Yamaha) chez les Féminines, 255ème au scratch (7 tours bouclés). Les Françaises Mathilde Delsaux et Léonie Guillemain complètent le podium. Seules ces trois jeunes filles ont été classées, alors qu’elles étaient sept au départ. Au total ce sont quelque 1028 pilotes qui s’étaient placés derrière l’immense grille de départ, eh bien 938 d’entre eux ont été classés.
Quaduro : Warnia royal !
Le Sudiste Jérémie Warnia (Can-Am), tenant du titre, a réédité son exploit de l’an passé le samedi après-midi (sur un circuit spécifique de 14 kilomètres), dominant les débats avec d’autant plus de facilité que son pote Romain Couprie (Yamaha), seul adversaire réellement à sa mesure, a été beaucoup trop rapidement contraint à l’abandon sur ennuis mécaniques. Warnia, qui fait aujourd’hui carrière aux Etats-Unis (notez qu’il a remporté, le week-end précédent, la première épreuve du championnat US devant tous les top-guns locaux !), pilotait sur la Côte d’Opale un engin sortant directement du service-course du constructeur canadien. Il était supervisé par son team-manager américain, venu spécialement en Europe pour découvrir l’événement Touquet. Le Belge Jan Vlaeymans (W-Tec) a pris la seconde place, à près de cinq minutes du vainqueur, tout de même, devant Matthieu Ternynck (Yamaha). La paire franco-britannique Bricheux-Holmes a fini cinquième au guidon d’un quad KTM officiel. La meilleure concurrente féminine a été Justine Lesselingue, elle a effectué pas moins de dix tours et terminé 47ème au scratch, bravo mademoiselle ! Signalons que 456 engins avaient pris le départ, avec un ou deux pilotes, au choix et que 424 équipages ont été classés…
Jeunes : Ferrandis au-dessus du lot
Dylan Ferrandis, le pilote Kawasaki-Bud Racing, protégé de Jacky Vimond, a remporté le samedi matin et de fort belle manière l’Enduropale Jeunes, réservée aux 13/17 ans armés de 125 cc (13-14 ans) ou de 250 quatre-temps (15 ans & +) et disputée sur un circuit de cinq kilomètres entièrement situé sur le front de mer du Touquet (reprenant en fait la partie nord du circuit de l’Enduropale tout court). Le jeune Sudiste (originaire d’Avignon, il est né en mai 1994) a longtemps été l’élève de David Hauquier, le nouveau « patron » du Touquet, dans son école du Nord de la France et s’entraîne aujourd’hui dans les Landes, à Hossegor. Il a donc un certain bagage, pour ne pas dire un bagage certain, en ce qui concerne le pilotage sable, comme il a pu le démontrer lors de cette épreuve de plage. Vainqueur l’an dernier, Arnaud Aubin qui, comme son grand frère, roule désormais pour le team KTM-HDi, a trouvé son maître en la personne de Ferrandis, puisqu’il a terminé à près de quatre minutes du pilote Bud. Notez toutefois que le Normand a signé le meilleur tour en course. Quant au troisième homme sur le podium, Alexis Gaudrée (Honda-NGS), il a quant à lui fini à un tour de la Kawasaki victorieuse. Paul Stauder quatre devant Arnaud Degousée cinq et Valentin Maillard six, les Juniors français ont dominé leur affaire, mais c’est un Belge, Wietse Brackman, qui réalise la meilleure performance aux commandes d’une 125 cc, devant François Thorel. Cet Enduropale Jeunes a réuni 126 concurrents, 122 ont été classés.
Dernière précision pour achever ce tour d’horizon touquetois et boucler la saison « sable », la date de l’édition 2012 : ce sera les 4 & 5 février, qu’on se le dise !
RESULTATS en bref
6ème ENDUROPALE Le Touquet (30.01)
Scratch
1. Steve Ramon (B-Suzuki) 11 tours, 3 h 07.45 ; 2. Jean-Claude Moussé (F-Yamaha) à 46’’ ; 3. Milko Potisek (F-Honda) à 4.53 ; 4. Adrien Van Beveren (F-Yamaha) à 9.14 ; 5. Arnaud Demeester (F-Yamaha) à 12.24 ; 6. Julien Tournessi (F-Honda) à 13.35 ; 7. Romain Maurez (F-Honda) à 19.27 ; 8. Alexandre Morel (F-Yamaha) à 1 tour ; 9. Sébastien Dulot (F-Yamaha) ; 10. Johan Boonen (B-KTM) ; 11. Sergei Potisek (F-Honda) ; 12. Ton Van Grinsven (NL-KTM) ; 13. Cedric Cremer (B-KTM) ; 14. Michael Staufer (A-KTM) ; 15. Florent Blanchard (F-Honda) ; 16. Ricky Claus (B-Honda) ; 17. Jessy Faure (F-Honda) ; 18. Richard Leroy (F-Yamaha) ; 19. Steeve Barbara (F-Yamaha) ; 20. Sylvain Mesthe (F-Honda)…
Féminines
1. Nicky Van Wordragen (NL-Yamaha) 7 tours ; 2. Mathilde Delsaux (F-KTM) à 1 tour ; 3. Léonie Guillemain (F-Honda)
Seniors
1. Paul Barbara (F-Kawasaki) 8 tours ; 2. Fabrice Monteaud (F-Honda) à 2.19 ; 3. Patrick Becquart (F-Honda) à 1 tour ; 4. Philippe Delsart (F-Honda) ; 5. Philippe Méplon (F-Honda) ; 6. Gérard Fauquembergue (F-Yamaha) à 2 tours ; 7. Patrick Caudroy (F-Yamaha) ; 8. Norbert Weber (F-Yamaha) ; 9. Jean-Paul De Smet (B-Yamaha) ; 10. Jacques Dubray (F-Honda) à 3 tours…
125
1. Erwan Coadou (F-TM) 7 tours ; 2. Mathieu Legrand (F-KTM) à 1 tour ; 3. Morad Haddad (F-Yamaha)…
250 2-temps
1. https://mx2k.com/wp-content/uploads/2021/03/raptor-1.jpg Degand (F-Yamaha) 9 tours ; 2. Florent Becker (F-KTM) à 6.20 ; 3. Jeffrey Van Kempen (NL-Yamaha) à 1 tour…
+ de 250 2-temps
1. Ton Van Grinsven (NL-KTM) 10 tours ; 2. Cedric Cremer (B-KTM) à 0’’ 35 ; 3. Cyril Despres (F-KTM) à 1 tour…
250 4-temps
1. Sven Wouters (B-KTM) 9 tours ; 2. Matthieu Dulot (F-Yamaha) à 9.59 ; 3. Stéphane Boisserie (F-Yamaha) à 13.37…
+ de 450 4-temps
1. Renaud Vasseur (F-Honda) 9 tours ; 2. Fredéric Ramon (F-Yamaha) à 12.40 ; 3. Yoann Braive (F-Yamaha) à 15.09…
6ème QUADURO (29.01)
1. Jérémie Warnia (F-CanAm) 12 tours ; 2. Jan Vlaeymans (B-WTec) à 4.49 ; 3. Matthieu Ternynck (F-Yamaha) à 7.42 ; 4. Clément Jay (F-Yamaha) à 8.07 ; 5. Jérôme Bricheux/Paul Holmes (F/GB-KTM) à 10.48 ; 6. Joe Maessen (NL-Yakari) à 13.09 ; 7. Yoan Ciclet/Sébastien Cornier (F-Suzuki) à 19.12 ; 8. Mickaël Vinchon/Axel Dutrie (F-Yamaha) à 1 tour ; 9. Auke Theuninck (B-KTM) ; 10. Joffrey Anique (F-Yamaha)…
2ème ENDUROPALE Jeunes (29.01)
1. Dylan Ferrandis (Kawasaki) 24 tours ; 2. Arnaud Aubin (KTM) à 3.59 ; 3. Alexis Gaudrée (Honda) à 1 tour ; 4. Paul Stauder (Yamaha) ; 5. Arnaud Degousée (TM) à 2 tours ; 6. Valentin Maillard (Yamaha) ; 7. Wietse Brackman (B-KTM 125) 1er 125 ; 8. François Thorel (Yamaha 125) ; 9. Tommy Alba (GB-Kawasaki) ; 10. Lars Van Berkel (NL-Yamaha 125) à 3 tours…
Par Eric Bigrit Breton – Photos David Van Der Morin