Présent en conférence de presse après sa victoire à Détroit, Jett Lawrence a répondu aux nombreuses questions de la presse, lui qui n’accepte que peu d’interviews hors des stades. L’occasion de revenir sur ses semaines délicates, l’altercation avec Jason Anderson et un tas d’autres choses à découvrir ici :
Jett, c’est une rédemption pour toi. Je sais que les derniers tours ont été un peu difficiles. Alors, qu’est-ce que ça fait de monter à nouveau sur la plus haute marche comme tu l’as fait lors de la première course ?
Jett Lawrence : Oui, ça fait du bien. Cela a été quelques semaines difficiles, du côté du pilotage et évidemment en dehors de la moto, mais cela contribue à rendre ces victoires encore meilleures. Et c’est une bonne motivation, vous savez.
Toi et Kenny avez tous les deux mentionné que la piste était détruite et devenait difficile. Et tu as dit qu’il y avait deux moments qui t’avaient fait peur. Peux-tu nous expliquer ?
Jett Lawrence : Oh, ouais, je pensais que que j’allais y aller ces deux fois-là ! Mais heureusement, ça n’a pas été le cas. C’était flippant. Je pense que le principal problème que j’avais sur cette table, c’est que mon sélecteur de vitesses a touché dans l’ornière quand j’ai fait mon appel assis. Donc, je suis passé en quelque sorte au point mort parce que j’étais en première. C’était donc effrayant mais j’ai réussi à m’en sortir. Ensuite, pour l’autre frayeur, j’ai juste pris une trajectoire différente, je n’étais pas complètement dedans et je suis parti sur l’avant, avant de remettre trop de gaz sans faire exprès. J’ai heureusement réussi à rester sur mes deux roues et à gagner. Après, je faisais presque double partout !. J’ai juste eu à finir ensuite.
Cela a été quelques semaines de folie. C’est en quelque sorte une question en deux parties. Premièrement, on t’a beaucoup vu par terre ces dernières semaines. Est-ce que tu n’es pas froissé ? Et puis deuxièmement, les réactions négatives de la foule au cours des dernières semaines. Comment le gères-tu mentalement ?
Jett Lawrence : [Rires] Eh bien, heureusement, je suis encore assez jeune donc le temps de récupération est assez rapide. Mais oui, je veux dire, [la réaction de la foule] ce n’est que du bruit. Beaucoup de gens l’ont déjà vécu, ce n’est pas comme si c’était la première fois que ça arrivait dans ce sport. Donc, c’est pas bien grave. Ça donne juste un peu de motivation en plus, envie d’y retourner et de faire mieux. Et évidemment, les dernières semaines n’ont pas été les meilleures au niveau des résultats, parce que j’ai pris des décisions idiotes tellement je veux gagner. Cela m’a fait faire quelques erreurs. Ce soir, je suis revenu simplement à mes anciennes façons d’essayer de prendre un bon départ et d’atteindre mes objectifs.
Lors de la retransmission, tu as mentionné que [le vrai] Jett Lawrence était apparu ce soir. Quelle est la plus grande différence entre cette semaine et les deux dernières semaines pour toi ?
Jett Lawrence : Je pense que la plus grande différence pour moi réside dans ma façon de prendre des décisions. Les dernières semaines n’ont tout simplement pas été aussi bonnes. Pas tellement du côté du pilotage parce que ma vitesse n’a pas été trop mauvaise, mais c’était juste une exécution plus médiocre et tout ça. Donc, oui, je pense que ce que je veux dire par là, c’est plus juste un peu mentalement, en termes de décision.
Quels changements as-tu apportés à la moto au cours des cinq dernières semaines ?
Jett Lawrence : De A1 jusqu’à maintenant, le changement a été assez important. Nous sommes arrivés en A1 avec une machine plutôt raide. Nous sommes allés vers beaucoup plus de souplesse , mais évidemment nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de le tester beaucoup parce que les dernières épreuves ont été assez boueuses. Puis à A2, nous avons pu tester un peu les nouveaux réglages et c’était vraiment très bien. C’était agréable d’arriver sur une piste qui avait de la traction et qui fait travailler la moto. C’est un bon apprentissage pour moi d’apprendre cette 450. C’est une moto difficile à appréhender avec tout cette puissance. C’est donc une courbe d’apprentissage intéressante pour moi. Cette équipe est formidable, elle a travaillé très dur. C’est donc agréable de remporter cette victoire, surtout dans ces conditions difficiles. Merci à Derek [Atkinson, Show suspension tech] pour avoir fait notre suspension et nous avoir en quelque sorte bien préparés.
Tu es désormais à deux pour deux dans les courses sur le sec en format régulier. Les deux victoires ont été acquises de façon assez dominantes. Sens-tu la dynamique changer ou penses-tu toujours qu’il y a beaucoup de parité ?
Jett Lawrence : Oui bien sûr. Le plateau est très fort cette année. Tout le monde est assez proche en vitesse. Donc, je pense que la chose la plus importante pour moi est simplement de rester constant, avec des départs constants, être toujours devant. C’est une longue saison de supercross. Alors oui, j’espère que ça changera un peu de côté et que je commencerai à avoir un peu de groove et de rythme. On verra bien. Nous roulons sur des conditions de piste tellement différentes, ici avec des ornières très molles, un rythme plus lent et technique, puis nous allons aller en Arizona où ça va être dur et sec et ça va aller à Mach 10. Cela va donc être une courbe d’apprentissage passionnante. Mais je pense que le plus important est d’essayer de rester constant.
Parfois, les performances et les résultats en course visent à prouver quelque chose à nous-mêmes et d’autres fois, à prouver quelque chose aux autres. Alors, qu’en était-il ce soir ?
Jett Lawrence : Non, c’est évidemment toujours bien de remporter une victoire pour soi-même. Pour ce qui est du reste… tu aimerais savoir, n’est-ce pas ? [Dit avec sarcasme] Mais non, pour moi, c’est l’équipe le plus important.
Tu t’es battu avec Jason Anderson dans la course de qualification. Etais-tu un peu nerveux dans certains virages ? Aussi, tes départs ont été très bons ce soir. As-tu apporté des changements à la moto ?
Jett Lawrence : La heat avec Jason a été amusante . J’ai essayé de faire en sorte de montrer du respect et, le connaissant, mentalement je me disais “entre juste dans l’ornière”, mais pour une raison quelconque, mon corps était très prudent par rapport à ce qui venait à l’intérieur ! Mais non, il a bien roulé en heat. C’était une bataille fun. C’était vraiment amusant de se doubler/redoubler avec lui comme ça. Je préférerais faire toutes ces courses avec Jason parce que c’est une façon fun de rouler. Et les départs ? Oui, nous avons fait quelques départs au cours de la semaine et avons en quelque sorte changé des trucs.
Es-tu surpris ou étonnés de la manière dont roulent les pilotes en 450, par rapport aux 250 ?
Jett Lawrence : En 450, je me sens beaucoup plus à l’aise pour prendre les enchaînements à côte de quelqu’un, comme avec Jason. Je pouvais rester très près, même dans les whoops, juste parce que je sais qu’il est très bon dedans. En 250, tu ne sais pas ce qui va se passer. J’aime rouler contre les pilotes 450. Ils roulent bien, ils roulent à la dure. C’est un bon apprentissage pour moi.
L’enchaînement après la ligne d’arrivée, on t’a vu aux qualifications aller derrière la table et faire quad ensuite. Cela semblait-il réalisable en course ? C’était plus rapide ? Et puis deuxièmement, as-tu envisagé de faire quatre avant les whoops ?
Jett Lawrence : Ouais, la première partie, je l’ai juste essayé comme une alternative, parce que je savais évidemment que la piste allait être défoncée. Donc, si tu es dans un autre enchaînement, tu évites les ornières profondes, ça donne une trajectoire un peu plus sûr, on peut dire. Donc, j’y ai vraiment pensé, mais évidemment, les ornières étaient chaudes dans l’appel, donc c’était plus difficile à faire. Et puis oui, avant les whoops, je n’y ai jamais vraiment pensé. J’aurais évidemment aimé le faire, mais ce n’était tout simplement pas le bon endroit ni la bonne chose à faire. Je savais que j’aurais probablement pu le faire une fois quand le terrain était nickel peut-être, mais aucune chance en finale.
Par Quint’ et conférence de presse.
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