Franchement, la côte ouest nous a un peu laissé en rade au niveau du suspense, avec la blessure de Jett Lawrence avant même la saison, puis celle de Colt Nichols dès la première épreuve. On se retrouve donc avec un plateau plus faible qu’une analyse de Pascal Praud et quelques pauvres pilotes d’usine rescapés qui se font martyriser par Christian Craig chaque semaine comme des rugbymen italiens dans le Six Nations.
Heureusement, balle neuve cette semaine, avec le début de la côte est à Minneapolis. Une bonne occasion de redémarrer à zéro, avec un plateau tout neuf qui y croit. Ça ne durera pas, autant en profiter. Alors, qui devant ? On fait le bilan, tranquillement.
Déjà, Jett Lawrence ! Le champion outdoor en titre a passé plusieurs paliers cet été en dominant le championnat le plus difficile à gagner de la catégorie, et avec la manière. Déjà explosive en SX l’an dernier malgré quelques erreurs de jeunesse, on peut parier que le Jett est cette fois plus que prêt à décoller, a fortiori avec ces quelques semaines supplémentaires pour se préparer. Bien conseillé, équipé d’une bonne moto et toujours plein de confiance, il est selon moi LE favori et l’homme à battre sur cette côte est.
Mais il se trouve qu’ils sont un paquet à ne pas être d’accord avec moi, figurez-vous. Notamment l’expérimenté Jeremy Martin. Moins à l’aise en SX qu’en MX, le vétéran reste quand même un sacré client en Supercross. Avec six victoires en finale, il est l’un des plus « gradés » de la catégorie. Reste à voir s’il va enfin réussir à vaincre cette malchance tenace qui l’a privé tant de fois d’un titre SX 250, lui qui cumule déjà deux titres outdoor et deux places de vice-champion. Un palmarès plaqué Or, qui deviendrait massif avec un titre SX… A fortiori au moment de passer en 450. Car en signant chez Star Racing, J-Mart visait clairement un guidon 450 dans la foulée. Or, avec la saison de son coéquipier Christian Craig sur l’autre côte, disons que la balance ne penche pas franchement en sa faveur en ce moment… Une année de SX décisive, donc, pour le futur de J-Mart. En espérant qu’il fasse plus qu’une ligne droite comme l’année dernière…
Et que dire de celle d’Austin Forkner ? Rappelez-vous, le type qui se permettait de se battre avec Ferrandis, ou qui faisait des ronds autour de Chase Sexton ! Les multiples blessures accumulées ont ralenti la trajectoire de celui qui était à coup sûr « the next big thing », comme ils disent. Aujourd’hui, pour sa dernière année en 250, AF est lui aussi dos au mur. Empêtré l’an dernier dans des problèmes familiaux en plus de problèmes de cœur avec sa fiancée, Austin s’est de nouveau fait très mal, avant de retrouver un semblant de stabilité outdoor, bien loin toutefois de ses anciens standards. Mais si on perd la confiance, on ne peut pas perdre le talent. Technique, rapide et fort dans les whoops, Forkner est un top pilote de SX. Il va devoir le prouver cette année, avant qu’il ne soit trop tard !
Déjà trois solides prétendants au podium, et on n’a pas encore parlé de RJ Hampshire. Un pilote capable de gagner chaque fois qu’il est derrière une grille. Mais qui confond quelques fois vitesse et précipitation et finit plus souvent dans le SSV du service médical que sur le podium… RJ, comme AF et J-Mart a tout ce qu’il faut : machine, entourage, entraînement… Il lui reste à tout mettre bout à bout. Cette année ? On verra.
Spectaculaire l’an dernier, Cameron McAdoo a été placé pour le première fois de sa carrière dans la position d’un titrable potentiel. On a vu comment ça a fini à Atlanta, avec deux courses catastrophiques et plus de chutes qu’un cascadeur de l’académie Remy Julienne. Le jeune dit avoir appris de ses erreurs, et on a tendance à la croire tant sa progression est évidente tous les ans. De quoi viser le titre ? Ça risque d’être dur étant donné la concurrence, mais il sera dans la conversation.
Au delà de ces quelques pilotes installés dans la hiérarchie, la profondeur de cette côte sur le papier surpasse largement celle de l’ouest. Avec des noms comme Max Vohland, pour sa deuxième année pro, comme Stilez Robertson, ou des rookies à fort potentiel tels Jett Reynolds chez PC ou Levi Kitchen chez Star. Sans même parler des habitués comme Pierce Brown, Jarett Frye, Mitch Oldenburg (très bon en 450 sur la côte ouest), Jordon Smith, Phil Nicoletti, Jace Owen, Kyle Peters, Enzo Lopes, Josh Osby… Ou de quelques nouveaux aux dents longues comme Jack Chambers, Cullin Park ou Preston Killroy. Enfin, il sera également intéressant de suivre les débuts US de Brian Hsu. Vivement samedi soir !
Par Rich’.