Et voilà, juste comme ça, les deux championnats à l’œuvre ce week-end se sont largement décantés, même si aucun titre n’a encore été attribué. Mais Cooper Webb comme Colt Nichols ont fait tous les deux un énorme pas en avant.
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Première constat, le retour dans un stade « normal », ça fait drôle après trois Atlanta et les pistes XXL qui allaient avec. Du coup, ce circuit sans imagination, sans flow et pas grand chose pour séparer le grain de l’ivraie, c’était un peu comme descendre d’une Bentley pour monter dans un Fiat Multipla. Ça fait le boulot aussi, mais c’est moins sympa. En plus, ça avait l’air copieusement mono-trajectoire, comme on a pu s’en rendre compte lors des finales.
Enfin ! Après une saison 2020 blanche en SX US et une 2021 compliquée, avec certainement plus de chutes que sur l’ensemble de sa carrière cumulée, Marvin Musquin s’est montré assez solide pour remporter sa première victoire depuis Seattle 2019, soit une éternité en matière de SX. Et s’il a bénéficié de circonstances favorables par deux fois, d’abord avec la chute de Ken Roczen puis avec une certaine timidité de son coéquipier Cooper Webb, il n’empêche qu’il a tout de même été se la chercher, celle-ci. D’abord en partant devant, une part non négligeable de la course sur ce sentier muletier. Ensuite en ne laissant pas Ken Roczen s’éloigner comme il sait si bien le faire. Là, le fait de le garder sous pression a pu contribuer à provoquer la faute. Enfin, Marv’ a même fait son Webb en changeant sa ligne dans les whoops pour justement museler le pit-bull qui arrivait lancé comme une boulet derrière. Sans possibilité de dépassement dans les whoops, CW2 était obligé d’en passer par l’agressivité pour passer. Ce qu’il aurait fait à coup sûr en milieu de championnat ou avec un Roczen devant. Mais là, il a apparemment jugé que le jeu n’en valait pas la chandelle avec le gars qu’il va croiser toute la semaine, à commencer par le tour de vélo de ce matin. Belle victoire, donc, de Marvin Musquin, sa neuvième en SX dans la catégorie reine.
“Je voudrais dédier cette victoire à Ryan Hugues, qui m’a toujours soutenu…”
Ça tombe bien que la saison se termine, parce qu’on commence à manquer de superlatifs pour qualifier les courses de Cooper Webb, encore auteur d’une performance de très haut niveau. Parce que comme à plusieurs reprises cette saison, c’était loin d’être bien engagé à un moment de la finale, quand il était obligé de se défendre bec et ongles face à Malcolm Stewart et Chase Sexton pour rester dans le top 5. Avant de remettre la marche avant, passer Jason Anderson, se débarrasser de Mookie et terminer à une roue de Marvin. Et comme énoncé au dessus, CW2 n’a pas tenté le diable pour passer et a pour une fois joué le championnat. Avec maintenant 22 points d’avance avant la finale, la situation est plus que confortable pour que Coop’ empoche son second titre en SX 450. Le couronnement d’une saison gérée avec une maestria impressionnante. Bravo, boss.
Il a fallu longtemps pour voir enfin Malcolm Stewart sur un podium en SX US 450, malgré son énorme potentiel. Ça fait d’autant plus plaisir, donc, de le voir franchir ce Rubicon. Et mine de rien, ça veut dire que chacun des trois pilotes Yamaha Star Racing est monté au moins une fois sur la boite, ce qui n’est pas rien. Surtout, on se souvient que ni Barcia ni Plessinger n’avaient réussi à mettre un pied devant l’autre l’an dernier à SLC, un net contraste avec cette première course dans l’Utah. Septième du championnat à six points seulement de Jason Anderson, Malcolm va au moins égaler son résultat final de l’an dernier et se place en position de force pour négocier avec les teams avec ce podium. Et ses passages dans les whoops, quel beauté…
Yeah ! Enfin un premier podium pour Malcolm Stewart, ça fait bien plaisir.
Décidément, le long roman d’amitié entre Dylan Ferrandis et Jason Anderson se remplit de quelques nouveaux chapitres à chaque course ! Pour une fois très bien parti, Dylan s’est en effet une nouvelle fois fait « Andersoniser » dès les premiers virages, ce qui lui a valu de perdre un max de place en début de finale. Et, SELON MOI (et seulement moi) une potentielle victoire, ou au moins un podium. Car après avoir mis quelque temps à appréhender les nouveaux réglages de sa machine, DF14 est passé en mode rouleau compresseur en doublant Sexton, Anderson et Roczen, rien que ça, pour s’offrir une quatrième place qui, une nouvelle fois, ne reflète que très partiellement son niveau.
La cinquième place de Chase Sexton résonne comme une petite victoire après sa cabane magistrale en qualifications. Décidément, on sent bien l’influence de son coach James Stewart ! Le simple fait de se présenter derrière la grille est déjà une sorte d’exploit. Le rookie n’a pas hésité à passer devant son chef de file Kenny pour s’offrir ce top 5, signe aussi que chez Honda, on ne fait pas dans la consigne d’équipe.
Pas mal, cette imitation de JS7 à Daytona 2011.
Ken Roczen a de nouveau bouffé la feuille, une semaine après son craquage d’Atlanta 3. Il avait pourtant encore une fois fait le plus dur en partant devant, avant que le ciel ne lui tombe sur la tête avec une chute un peu vidéo gag… Cette fois, « la cabane est tombé est tombée sur le chien, et le chien est mort » comme disait Pierre Salviac. Au moins, Kenny aura réussi à rendre cette saison de SX US intéressante tout au long de l’année, mais il reste trop de faille dans son jeu pour espérer contrer Cooper Webb.
“J’ai glissé, Chef”. Kenny “Pithivier” Roczen.
Jason Anderson a au moins réussi une chose : empêcher Dylan Ferrandis de briller avec son block-pass dès le premier tour. Ensuite, JA21 a baissé le rideau petit à petit, à cause selon son entourage du mal de l’altitude, une constante chez notre ami. Dommage parce que niveau rythme, il était présent en début de course et était un des plus rapides dans les whoops.
Aaron Plessinger a connu une soirée timide. Peu inspiré en heat, mal parti en finale, cette huitième place est un poil décevante par rapport à la vitesse qu’il a montré à Altanta. AP7 agite tout de même le marché des transferts, puisque selon les rumeurs venues d’Amérique, la piste KTM se précise de plus en plus… Ce qui dégagerait une place chez Yamaha Star Racing pour conserver Mookie. À suivre !
Derrière, Dean Wilson a roulé à sa place, soit aux alentours du top 10. Rien à signaler.
Eli Tomac, meilleur temps aux qualifications et vainqueur de sa heat, s’est totalement raté avec deux chutes en finale. ET3 est en roue libre en cette fin de saison, capable du meilleur comme du pire. Le break avant l’outdoor va lui faire du bien, avec un peu de chance !
Pas grand chose à signaler au delà du top 10, si ce n’est la 11e place de Joey Savatgy, bien parti avant de partir à la faute dès les premières minutes de course. Belle 13e place de Max Anstie, qui égale sa meilleure performance et n’a pas raté une finale depuis son retour, ce qui mérite d’être signalé. Justin Barcia a connu une soirée cauchemardesque, avec une chute en série qui l’a obligé à passer par le LCQ et une autre dès le premier tour de la finale. Enfin, big up à Josh Cartwright qui s’est qualifié pour sa première finale 450 de la saison, la deuxième seulement de sa carrière.
Je vous présente Josh Cartwright, pour sa deuxième finale en SX US 450 et la première cette saison.
Martin Davalos tire sa révérence, après une énième énorme taule prise au press day. Trauma crânien, clavicule cassée, le bandito équatorien avait de toute façon décidé d’arrêter sa carrière au terme de la saison SX, mais ça fait quelque chose quand même ! Passé pro en 2006, on avait pris l’habitude de suivre ses aventures comme on lit les Martine : Martin perd l’avant, Martin perd encore l’avant, Martin perd le titre parce qu’il n’a pas de visa, Martin se fait réengager par Mitch, Martin passe finalement en 450, Martin meilleur rookie à 33 ans… Une saga qu’on pensait éternelle. Meilleur pilote de tous les temps dans son pays, victorieux à cinq reprises en 250, sur le podium en 450 outdoor, Marty a réalisé une belle et longue carrière que beaucoup peuvent lui envier et a amassé assez de $ pour racheter la dette équatorienne. Chapeau bas, mais tu vas nous manquer l’artiste !
“Martin fait des cabrioles sur l’enchaînement”, dernier volume de la série.
Catégorie 250
Pfff… Encore heureux qu’il ne reste qu’une course, parce qu’à force, la côte est aurait fini par ne même plus avoir assez de pilotes à mettre derrière la grille. Une preuve ? Ils ont fini le LCQ à cinq en piste… Triste.
Dernier blessé en date, le prétendant au titre Christian Craig, qui avait bien décidé de montrer les muscles dès les essais en sortant des chronos hallucinants. Et là, c’est le drame : grosse cabriole, blessure à la jambe (on parle d’un péroné cassé), et juste comme ça, l’horizon se dégage d’un coup pour son coéquipier Colt Nichols. CC29 a réalisé une saison presque pleine, sans doute sa meilleure. Dommage qu’une fois encore, une blessure se mette en travers de la route.
Comment gâcher une belle saison par Christian Craig. Vraiment pas de bol.
Bizarrement, Colt Nichols n’a pas brillé sur cette course, lui qui a été quasi parfait depuis le début de la saison. Mais le Colt a dégainé suffisamment pour arriver en parfaite position au Showdown la semaine prochaine avec 23 points d’avance sur le deuxième du championnat Jo Shimoda. Lui aussi souvent blessé depuis le début de sa carrière, il a su cette année éviter les crashs et le voilà en marche pour son premier titre. Respect.
Jo Shimoda est le vainqueur du jour, sa première finale gagnée et la première aussi pour un ressortissant nippon. Un peu aussi parce que personne n’en voulait, visiblement, de cette victoire. Le pilote PC a fait le plus dur en partant devant, et n’a eu ensuite qu’à contrer quelques attaques d’un Michael Mosiman incapable de planifier comme il faut un dépassement. Beaucoup plus rapide que le Japonais, meilleur temps en course, le pilote GASGAS a eu le chic pour essayer de passer là où ce n’est pas possible, et donc à perdre des secondes ensuite en se ratant sur des enchaînements. À un tel niveau, je ne pensais pas qu’on pouvait prendre de si mauvaises décisions pour doubler… Résultat, il a fini par se sortir et termine quatrième d’une course qu’il aurait largement dû remporter. « Brainless », soit sans cerveau, c’est comme ça que l’a appelé Jett Lawrence en conférence de presse. Je ne suis pas loin d’être d’accord. Quel gâchis ! Quand on pense qu’une opportunité comme celle-là ne se représentera peut-être jamais… Il peut s’en vouloir, il a le droit !
Un japonais qui gagne dans un stade appelé Rice-Eccles, coïncidence ? Nous sachons…
Derrière, Jett Lawrence, et encore plus Colt Nichols, ont mis un temps fou à se mettre en route et à passer ce redoutable adversaire qu’est… Thomas Do. Mine de rien, Do, auteur d’une belle heat qu’il termine deuxième, a joué un rôle dans cette finale en ralentissant assez Jett et Colt pour permettre à Jo et Mosiman, à ce moment-là, d’avoir un petit tampon d’écart. « Ketchup » prend donc une incroyable cinquième place sur le papier, mais logique si l’on considère les noms sur la feuille d’une côte est plus désertée qu’une page MySpace. Au moins, il est le premier à ne pas prendre un tour. À la cinquième place ! Allez jeter un œil aux chronos de la finale, les écarts entre les quatre pilotes d’usine et les autres font peur. C’est presque dangereux, en fait.
Plus qu’une finale et on remballe, dès samedi prochain, même stade. Avec un Showdown 250 qui pourrait être intéressant, mais sans gros suspense pour les championnats. On verra en outdoor…
Par Richard Angot.
Un homme sans cerveau qui se met Thomas à DO.
Merci ganja ,au top comme d’hab :+))) ça fait du bien de lire des trucs sur le SX ,-))
Merci , j’aime beaucoup le style de l’écriture. Ça change un peu, humour, dérision, clin d’œil, prise de position. Il ne manque rien. Bravo!
Merci à vous !