Cooper Webb avec le doublé des Orlando’s, Justin Cooper qui s’offre l’ouverture de la côte west, rien de très étonnant sur le papier, mais au final, pas une seconde pour s’ennuyer pour ce deuxième rendez-vous sur la même piste.
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Quelle différence d’intensité avec la semaine dernière ! Pourtant, le terrain était quasiment identique, dans la mesure où une météo incertaine en Floride a contraint Dirt Wurx à ne pas modifier autant que prévu. Une piste qui avait beaucoup souffert samedi dernier, et qui en avait gardé les stigmates ce week-end. Oui, bizarrement, la terre a de la mémoire, même quand elle est travaillée. C’est pourquoi un terrain même refait à neuf de la veille va se creuser beaucoup plus qu’un « vraiment » neuf… Bon, assez de géologie de comptoir, place à l’action. Et il y en a eu.
Cooper Webb avait annoncé dès la semaine dernière qu’il était important de stopper l’élan de Ken Roczen. Il a fait mieux que ça, en remportant carrément les deux Orlando, à chaque fois sans être nécessairement le meilleur. Mais quand on dispose d’un ratio départ/vitesse/physique aussi élevé, il n’y a pas grand monde pour venir vous chatouiller. Encore une fois, tout s’est joué au départ. Ou plutôt dans le premier tour, parce que Coop’ n’est pas si bien sorti de la grille que ça. Sauf que trois virages plus loin, il est trois, puis deuxième derrière Adam. Son habilité à se faufiler dans ces premières secondes est prodigieuse, aidé ça et là par cette boule de flipper de Barcia. Une fois dans le top 3, pas besoin d’être devin pour savoir qu’il va gagner !
Encore une performance cinq étoiles, donc, d’un Webb qui tisse plus que jamais sa toile. Plus que six points de retard et une confiance au zénith pour le pilote KTM. Pourtant, très franchement, Musquin, Anderson, Ferrandis, Roczen… Tous auraient pu remporter cette finale niveau de vitesse pure. Mais c’est Cooper qui gagne, comme souvent ces dernière saisons. Au fait, ça faisait des semaines que je me demandais à qui son style, tout en sobriété et en efficacité, me faisait penser. J’ai enfin trouvé ! Cooper Webb est le Thierry Béthys US, en beaucoup moins souriant. Cooper « Boumboum » Webb !
Marvin Musquin a connu une belle soirée, avec une deuxième place encourageante. Remonter sur son collègue et finir dans sa roue, de quoi donner à la fois du baume au cœur et des regrets. Marv’ aurait sans doute pu espérer même mieux sans son erreur du premier tour dans les whoops, mais doubler Justin Barcia en ce moment et échouer quasi dans la roue de Webb reste une performance de premier plan, qui lui permet aussi de recoller au classement à vitesse grand V. Après le flottement de début de saison, Marv’ is back. Par contre, il a dû moyennement apprécier la caresse amicale de son ancien training partner Jason Anderson en heat !
Catastrophique aux essais, où il s’est de plus mis un bon caramel, Justin Barcia est parvenu, encore, à retourner les choses en sa faveur en réussissant un très important holeshot. Pas à dire, ce Barcia 2.0 sait être là quand il faut. Sa bataille avec Tomac et Roczen rappelle que ces trois-là se pratiquent intensément depuis 2012, et ils sont encore là, devant. Un régal ! D’autant que cette fois, BamBam est resté assez sage et n’a franchi aucune ligne jaune. Du Barcia solide, on commence tout doucement à s’habituer…
Ken Roczen a remporté une nouvelle fois sa heat, une habitude qui perdure depuis Houston 3. Sacrée série ! Mais cette fois, il a manqué son départ, un fait suffisamment rare pour être signalé… Pourtant, quel retour ! Comme il l’a dit lui-même, il aurait sans doute aussi pu s’offrir le podium en disposant plus vite de Tomac, mais dans le genre sauver les meubles, c’est quand même une superbe prestation. Sa vitesse dans les virages à plat était surréaliste, avec une Honda littéralement collée au sol. Sans parler de son trois/quatre dans les whoops, propre comme un sou neuf… Six points d’avance, c’est peu, mais ce Ken paraît le mieux armé depuis des lustres pour aller au bout. En tout cas, le physique tient la distance, il l’a prouvé samedi soir. Et c’est une excellente nouvelle.
Cette course de Jason Anderson prouve une nouvelle fois qu’il a dû nous cacher des choses en début de saison… Parce que ces dernières semaines, même si les résultats ne le montrent pas forcément, JA21 est bien l’un des plus brillants de ce championnat. Le pilote HVA est en effet parti dans les choux, mais s’est frayé un chemin dans le pack comme un couteau chaud dans du beurre. Pensez qu’il était derrière Kenny dans le premier enchaînement, et finit juste une place derrière. Preuve également que le physique est là. Grosses performance, donc, pour El Hombre, qui signe sa meilleure place de la saison avec ce top 5 pourtant relativement anonyme, après avoir remporté sa heat en explosant Musquin à quelques encablures du drapeau. Reste à partir devant, et ça, il n’y arrive pas pour le moment. Dommage pour l’intérêt des courses, car il aurait son mot à dire…
la,Alors Will, t’as vu mon block-pass sur le Français ? Tu fais quoi après ?Le cas Tomac a de quoi inquiéter, ça commence à se voir sérieusement. Cette fois, il a semblé qu’il ait craqué physiquement, en plus de ne pas avoir sa supériorité habituelle en matière de vitesse… Tomac est habituellement une référence pour ce qui est de la préparation physique. « Je me suis battu autant que je pouvais, mais ce soir je ne valais pas mieux que la sixième place. » a déclaré le champion en titre. Heu… Depuis quand ça n’est pas arrivé, ce genre de choses? L’heure est sans doute à la remise en question dans le clan Tomac… Heureusement, on arrive à Daytona, son jardin habituel (4 victoires depuis 2016), après un break d’une semaine. Si ça ne va pas mieux après, ça va devenir très inquiétant !
Derrière, encore une prestation sage mais sans grand éclat de la part de Malcolm Stewart, dont le principal fait d’armes est d’avoir copieusement sorti son coéquipier Ferrandis en heat. Pas cool, ça, Malcolm ! Le cadet des Stew est dans le rythme, mais ne cherche plus la limite comme avant. Peut-être bien une sage décision à moyen terme…
On n’a pas vu grand chose des suivants tant la réalisation s’intéressait, à juste titre, aux superbes bagarres devant. Osborne n’est pas suffisamment bien sorti au départ pour confirmer son podium de la semaine dernière et a semblé de toute façon manquer de vitesse. Quant à Plessinger, il était à peu près à sa place. On signalera par contre le premier top 10 de Justin Bogle, une éclaircie dans une saison noire pour le moment…
Onzième, on attendait mieux de Ferrandis après d’excellentes qualifs. Pourtant, Dylan a réalisé, dans l’indifférence télévisuelle générale, une superbe finale ! Totalement dernier au premier virage, il était au contact de la bagarre Tomac/Barcia à peine cinq minutes plus tard, quand il est rentré dans le parc mécano pour apparemment détordre son sélecteur après un contact avec un tuff block. Reparti dernier encore, pas si loin devant AC9 et Webb, DF14 s’est battu jusqu’au bout pour ramener la plus belle 11e place depuis longtemps ! Maintenant, il faudra bien un jour que ça paye, cette vitesse…
Ce deuxième Orlando nous a sans doute coûté Adam Cianciarulo, en route pour un podium avec un peu de chance. Clavicule cassée, selon la rumeur, et une nouvelle blessure pour Adam. Comme l’autre Adam, Enticknap… Pas une journée à s’appeler Adam, quoi… A part ça, Kyle Chisholm est toujours à 100% de réussite pour les finales cette saison. Solide comme un roc. Et Davalos est tombé. Deux fois.
Catégorie 250
On attendait avec impatience le début de la côte ouest, on a été servi. Quel festival de crash ! Un terrain difficile plus l’excitation de l’ouverture ont créé un sacré chaos de partout. Et juste comme ça, dès la première épreuve, trois prétendants au moins au podium ont perdu une grosse partie de leurs chances, j’ai nommé les deux frangins Martin et Jordon Smith. Du lourd !
Imaginez être les parents Martin. En moins de trente secondes, vos deux fils sont allongés par terre, visiblement touchés. Quel sport cruel… Jeremy, mon grand favori (avec J-Coop), avait pourtant montré en heat qu’il était prêt. Malheureusement, il n’a pas dépassé le premier enchaînement en ne sautant pas un double alors que Robertson était déjà lancé. Un simple fait de course qui coûte cher. Bilan, une épaule déboîtée et un futur très incertain dans ce championnat. Son frère a réussi à faire un enchaînement de plus avant de taper la tête au sol, puis de se faire percuter par McAdoo… Rideau, à la prochaine.
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Des mois de préparation qui s’envolent, juste comme ça…
Quant à Jordon Smith, il fallait s’en douter. À le voir évoluer, on dirait quand même une grenade dégoupillée… Dès le tour d’avant dans les whoops, il avait vu Dieu une première fois, avant de faire exactement la même dans ces whoops, avec piur le coup un vrai crash qui a mis fin à sa soirée. Jordon plaide qu’il traînait une douleur au pouce qui l’a empêché de bien tenir son guidon. OK, possible, mais le résultat (blanc) est le même. Rien de cassé, JS80 sera présent à Daytona. Là même où il s’est fait les ligaments du genou l’an dernier.
Justin Cooper, malgré son manque de préparation, a parfaitement émergé du chaos. En patron, même. Plus rapide aux essais, il a réussi le plus dur, son départ, avant de s’envoler vers une victoire facile. Entre ses départs, sa vitesse et la solidité qu’il a montré non seulement samedi, mais tout au long de sa jeune carrière, on ne voit pas bien qui, hors blessures, pourrait aller le chercher…
Cameron McAdoo, lui aussi diminué par une blessure au pouce, s’est bien sorti de cette ouverture avec une belle seconde place. Évacuons de suite à l’action litigieuse du premier tour : SELON MOI (une opinion, quoi), il n’y peut pas grand chose. D’un, les commissaires auraient dû diriger les pilotes à l’intérieur d’A-Mart, pas à l’extérieur. Deux, il ne fait que suivre J-Coop en tête, qui passe entre le Doc et Alex. Logique, quand on est second au premier tour. Trois, le docteur n’a pas à sauter sur la piste sans regarder, comme un lapin sur l’autoroute ! Quatre, oui, le drapeau rouge était sorti, mais pas encore visible des pilotes. Il y avait une croix rouge agité, c’est vrai. Et Cam a d’ailleurs ralenti, mais il est évident qu’il ne voulait pas perdre de temps sur Cooper, ce qui est compréhensible aussi.
Si on devait faire un constat, je dirais que 80% des torts reviennent au docteur, et 20% à un McAdoo au moment endroit au mauvais moment. Mais moins que le docteur ! Un avis partagé par Eddie Casillas, qui a longtemps été un des responsables de l’Asterisk Medical Unit, le pool de médecins/secouristes qui opère sur ce championnat. Ceci étant dit, le jeune pilote PC a fait une belle course pour s’offrir son meilleur résultat en carrière, avec un style qui n’est pas sans rappeler Adam Cianciarulo, comme par hasard l’autre pilote de Nick Wey. Je n’imagine pas McAdoo gagner le championnat à la régulière face à Cooper, mais la seconde place lui tend les bras.
https://www.facebook.com/watch/?v=1471186703083698
Comme un lapin sur le périphérique !
Beau podium pour Garrett Marchbanks, avec une machine privée parmi les officiels. On sait que GM mérite mieux que son équipe actuelle, restait à le prouver. Ce qu’il a réussi de belle manière. Tout en s’offrant un petit block-pass bien senti sur Hammaker, celui qui lui a en quelque sorte piqué son guidon chez PC. Ça doit soulager.
Derrière, rien de bien excitant à ressortir. Jalek Swoll a été régulier mais manque de vitesse de pointe. Hunter Lawrence a semblé un peu perdu par moment mais signe un top 5 qui donne espoir, lui qui n’a finalement quasi aucune expérience en SX. Ça ne peut que s’améliorer à condition qu’il reste sur ses roues !
Seth Hammaker, lui, a été le rookie le plus en vue. Propre, smooth, rapide avec des bons départs, il pourrait bien trouver le chemin du podium rapidement. Il a réussi à rester devant deux piliers de la catégorie, Kyle Peters et Chris Blose. Deux pilotes d’expérience dont on ne parle jamais, mais qui savent rouler en SX, ça ne fait aucun doute.
Mitch Harrison, Cédric Soubeyras (avec une moto très stock!) et Dilan Schwartz méritaient mieux, mais les chutes s’en sont mêlées. Ce Dilan est d’ailleurs à suivre avec attention, parce qu’il n’a visiblement pas peur d’attaquer ni d’aller. Soub’ y a goûté un peu en LCQ et n’a pas eu l’air d’apprécier, tout comme Mumford en heat. Excitant, le rookie de chez Suz’ !
On n’a quasiment rien vu des deux rookies de chez Star Thrasher et Frye, tout comme de celui de chez HVA Robertson, même si ce dernier a fait une heat correcte, sans plus. À revoir. Encore pire, les deux Masterpool ne se sont pas qualifiés, tout comme Jordan Bailey, Carson Mumford, Martin Castello ou Jerry Robin. Et on a déjà perdu Carson Brown, coude luxé. Calvin Fonvieille, lui, a découvert le SX US en signant des chronos corrects en qualifs, mais n’est pas passé en finale non plus, logique quand on voit les noms plus hauts. Bref, cette côte paraît effectivement plus saignante que l’autre !
Allez, une pause d’une semaine qui va reposer tout le monde, et on s’attaque à un énorme morceau : Daytona ! C’est là où commence le championnat, aimait à le rappeler Ricky Carmichael. À suivre…