Enfin, elle est arrivée, cette première victoire de Ken Roczen ! Avec la manière, en plus ! Du coup, ça commence à se décanter gentiment au niveau du championnat. On fait le point.
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Une fois encore, commençons par le tracé. Les gars de chez Dirt Wurx envisageaient selon la track map initiale de faire revenir les pilotes dans le premier virage après la départ. Comme c’était le cas à Houston 2. Sans doute un moyen de pouvoir proposer trois circuits différents sans trop bouger de terre et d’obstacles. Sauf qu’on a bien vu que ça ne fonctionnait pas, quand les premiers sautent globalement par-dessus des motos enchevêtrées et des corps qui gisent au sol. De fait, ils ont eu l’intelligence de changer leur fusil d’épaule, en modifiant le tracé même après le premier essai libre. C’est un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais, non ? Et non, je ne ferai pas la vanne pourrie avec motard etc…
Les spécialistes US nous annonçaient tous l’enfer au niveau des ornières, avec une terre très humide et souple. Bon, c’était pas La Fare les Oliviers, clairement, mais ce n’était pas non plus un Seattle à l’ancienne. Le truc, c’est que coupler des ornières avec des sauts très copieux comme le fameux double de la muerte, ça donne forcément du grabuge ! D’autant que selon pas mal de pilotes, l’appel du gros double n’était pas aligné avec la réception. En gros, si tu ne corrigeais pas dès l’appel ou en l’air, tu retombais à côté, comme l’ont d’ailleurs fait Ferrandis et Roczen. Et ce double était plus gros qu’un triple normal !
Ça y est, Kenny a débloqué le compteur 2021. Son attitude zen, digne d’un leader bouddhiste, a fini par payer. Pourtant, ça n’a encore une fois pas été un chemin pavé de roses. Ken a aussi été aidé par la glissade d’un Eli Tomac qui avait fait le plus dur en réussissant un rare (pour lui) holeshot. Kenny avait peut-être bien la vitesse pour aller le chercher, mais ça aurait été plus difficile quand même. Il n’empêche que même après la faute d’Eli, se retrouver en tenaille, comme dirait le Chef Chaudard, entre un Adam Cianciarulo pas facile à passer et un Tomac qui vous souffle dans le cou, c’était le scénario idéal pour bouffer la feuille.
Au contraire, le pilote HRC a su faire preuve de patience et de lucidité pour passer son pote AC9. Puis s’envoler à côté de la piste sur le double de la mort, laisser passer Tomac en faisant en sorte que ça se voit bien, et parvenir dans la foulée à le repasser, ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu le jeune allemand à pareille fête. Ce dépassement, d’ailleurs, on en parle ? Une beauté qui rappelle étrangement celui de Salt Lake City 5 sur Cooper Webb dans son exécution. La plaque rouge reste donc sur cette Honda 450 CRF qui fait très belle impression pour sa première année de production. Chapeau bas, Monsieur, voici du bel ouvrage !
Ressemblant à ce qu’on a vu hier, n’est-il pas ?
Ce n’est même pas Eli tomac qui dira le contraire ! Il était heureux, le champion en titre après cette belle bagarre avec son meilleur ennemi. Quand ces deux-là bataillent, c’est souvent beau parce qu’on sent qu’ils se donnent à fond, mais en confiance, ce qui permet d’avoir du « good racing », comme ils disent. Alors que quand ils sont, par exemple, avec Barcia, on les sent tout de suite plus hésitants, si vous voyez ce que je veux dire…
En tout cas, le Eli d’Indy a l’air beaucoup plus saignant que celui de Houston. Sans la petite glissade évoquée plus haut, ça aurait été dur pour le reste du plateau. S’il commence en plus à partir devant, ce #1 pourrait bien rester en place, même s’il est évidemment beaucoup trop tôt pour en parler. On a retrouvé quelques moments et actions « Tomacesque », notamment un dépassement extérieur de toute beauté sur « notre » Ferrandis. Neuf points de retard pour le Géant Vert seulement, ça peut aller vite. D’autant que ça n’étonnerait personne qu’il gagne au moins un Indy…
Qui retrouve-t-on sur le podium malgré un mauvais départ ? Ce pit-bull de Cooper Webb, une nouvelle fois. Mal parti, pas super à l’aise en début de course, CW2 trouve toujours les ressources et dispose d’assez de physique pour ne jamais lâcher l’affaire et remonter devant. Dans ce cas précis, il a réussir à se défaire de Ferrandis, résister à Osborne et doubler AC9 pour monter sur le podium. Costaud. Et hop, qui n’est qu’à six points du leader au provisoire ? Oui, c’est le Cooper de tête !
Adam Cianciarulo continue son apprentissage du plus haut niveau de cette catégorie avec une quatrième place correcte, sans être exceptionnelle. Il le reconnaît lui-même, il n’était pas super à l’aise dans les virages notamment, et n’avait pas le rythme pour parvenir à bouchonner deux missiles comme Ken et Eli sur la longueur d’une finale. Victime d’une chute, il a fini par se faire fumer au physique par son ennemi juré chez les amateurs Cooper Webb. Qui, lui, a dû avoir son petit sourire narquois dans la casque en voyant les coudes de plus en plus bas d’Adam ! Ceci dit, quatrième, ce sont de gros points, et les tours en tête de l’expérience emmagasinée. Quatrième du championnat, il est pour le moment à peu près à sa place !
Enfin, Zach Osborne a un résultat à montrer à ses copains, après trois Houston désastreux ! Pourtant, ça partait mal, c’est le cas de le dire, en restant coincé dans la grille (merci AC!). Zacho a réalisé une remontée phénoménale, qui prouve bien que la vitesse est là pour jouer le podium et la victoire, même. Avec un bon départ… Parce que sinon, ça risque d’être compliqué, vu le plateau ! L’autre bonne nouvelle ? Sa HVA a perdu son garde-boue arrière jaune dégueulasse, il était temps ! Maintenant, un peu moins de noir sur les côtés, et les motos ressembleront enfin à des vrais Husky, et plus des ex-Metal Mulisha abandonnées dans les dunes depuis la fin des 90’s. Faut jamais engager des designers aveugles ou daltoniens, même quand on est sponsorisé par Rockstar.
DYLAN ! Il est là ! C’est bien qu’il ait réussi à passer ce round sans bobos, parce qu’on a l’impression qu’il y a quelques moments limites. La vitesse est là, ce qui est rassurant, mais on a aussi vu des erreurs qui auraient pu avoir des conséquences, notamment sur le fameux double de la mort, où lui aussi s’est offert une petite balade à l’extérieur. Plus d’une fois, il a également été obligé de sévèrement corriger en l’air pour rester sur la piste. Vraiment chaud, cet endroit, faut dire, entre la taille de l’appel, la longueur du saut, les ornières, la récep’ pas en face…
Quoiqu’il en soit, encore une solide course de notre rookie, de plus en plus en confiance dans son rôle de « top 5 guy », et mieux avec un super départ. Très bonne heat, finale solide, Ferrandis est entrain de s’installer dans ce championnat comme un vieil oncle SDF dans votre chambre d’ami, ça ne pas être facile de le déloger de là. Sixième du provisoire, il est repassé premier pilote Yam, et ça c’est bien aussi.
Première fois de la saison qu’on voit Jason Anderson à peu près à son niveau, et surtout ne pas craquer en fin de manche. Obligé de passer par le LCQ pour la première fois de sa carrière 450, parait-il (pas eu le temps de vérifier, j’avoue), il s’est débrouillé correctement au départ pour se retrouver dans ce pack compact Ferrandis/Webb/Savatgy/Osborne. S’il n’a pas réussi à en émerger comme Webb ou même Osborne, il y a quand même une amélioration, selon moi. Ce qui est souhaitable, pour avoir un candidat de plus au podium, ce qui est toujours sympa. Surtout que niveau style comme personnalité, il le fait bien, El Hombre. Vamos tio !
Pour Joey Savatgy, c’est carrément une résurrection, après un début de saison catastrophique. Bien aidé par un départ en finale un poil chanceux. Car quand AC9 et Zacho ont bougé puis freiné, Joey, un tout petit peu en retard, a quant à lui tout lâché. Pile au bon moment pour s’offrir une sortie de grille digne de Mike Alessi. Et même ensuite, il a rappelé à tout le monde qu’il reste un top pilote de SX, malgré un an d’arrêt. Un beau retour qui devrait lui amener de la confiance, à défaut d’un sourire. Pas le genre de la maison. Ah, j’allais oublier ! Vous croyez qu’il sait d’où est arrivé la torpille rouge qu’il s’est pris en heat après les whoops ?
Dixième seulement, Marvin Musquin remplace Osborne ces dernières courses dans le rôle du gars qui roule vite et bien. Mais qui n’a pas de chance et passe trop de temps par terre pour pouvoir espérer quoique ce soit. Pourtant, la heat était bonne. Mal parti sous l’effet AC9, Marvin a ensuite chuté deux fois. D’ailleurs, si l’on additionne ses chutes cette saison, on doit déjà être au-delà de son total sur une saison complète… Dur, ce retour en SX, d’un point de vue comptable.
Derrière, rien de bien intéressant mis à part Justin Barcia, AKA la torpille. Sa tentative sur Savatgy en heat est d’une grande pureté Barciaesque. Tout comme son coup de latte dans la machine de Malcolm Stewart après leur chute au départ. Première soirée catastrophique pour BamBam, qui de fait perd de précieux points dans la bagarre. Mais ne l’enterrez pas trop vite, j’ai comme l’impression que ce Barcia est là pour jouer devant toute la saison. Encore une fois, je me répète, mais tout se joue au départ entre les sept ou huit cadors devant. Et BamBam part quand même souvent bien…
A part ça, Kyle Chisholm a encore été en finale, comme à chaque fois. Solide, le type. En parlant de solide, une pensée pour Alex Ray. Imaginez être en l’air sur le plus gros double du terrain et voir la Honda de Friese posée sur le réception… Pas de gros bobo pour A-Ray, mais une frayeur XXL. Martin Davalos s’en est mis une bonne en finale, comme à chaque fois. Enfin, nice job de Politelli pour aller chercher la dernière place en finale dans le dernier virage du LCQ sur Gardner.
Catégorie 250
Colt a dégainé ! Auteur du holeshot, Colt Nichols a prouvé qu’il était entrain de s’installer comme le patron de cette catégorie. Plus solide et plus frais que Craig, notamment en fin de manche, il fait l’opération parfaite compte-tenu du chaos derrière. Huit points d’avance, ce n’est certes pas un break mais c’est quand même pas si mal. Il peut dire merci à son coéquipier Christian Craig, qui a totalement craqué, soit physiquement soit mentalement (soit les deux!) dans les derniers tours de la finale.
Au point de se faire reprendre plus de dix secondes par un Jett Lawrence mal parti. Avant de faire une Musquin sur le mur pour ne pas rentrer dans Thomas Do. Ensuite, ça a été un festival. Jett parvenait à chaque fois à réaliser l’enchaînement « A », faire trois en sautant sur la table, et il volait de toute façon partout ailleurs, au point de laisser tout le monde sur place au cours de sa remontée. Jusqu’à Craig, pas décidé à se laisser faire. Mais qui s’est un peu emballé sur ce coup-là, en l’emmenant dans les ballots. Pour finalement se la coller tout seul. Résultat, les deux perdent un podium assuré au profit de Michael Mosiman et Jo Shimoda.
https://www.facebook.com/watch/?v=3951928308193032
Oops, sorry bro.
Un Michael Mosiman qui avait annoncé vouloir se venger de Jett Lawrence après son agression de la semaine dernière. Ce qu’il n’a pas tardé à faire, propre et net. «Mais c’est cool, il a eu le bon goût de la faire au début de la heat. Maintenant c’est OK, on s’est tapé dans la main à la fin de la finale, all good. » A déclaré le Jett à Steve Matthes. Vrai que c’était le scénario idéal. Et voici notre pilote GASAS monter sur la seconde marche du podium. Après un début de course très solide où il a longtemps réussi à suivre les Star Racing. Encourageant.
Jo Shimoda continue son bonhomme de chemin, en Chisholm de la catégorie, en plus rapide quand même. Rien d’exceptionnel, mais un podium qui tombe du ciel.
Belle septième place de Thomas Do, solide à défaut de pouvoir espérer mieux en terme de vitesse pure. Neuvième du provisoire suite à la blessure de Max Vohland (hanche déboîtée, aïe!!!), Thomas est à place. Just Do it !
Allez, rideau. Rendez-vous dès mardi soir pour la suite, Indianapolis 2. Yeah !
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