Comment est née ta passion du motocross ? De ta découverte du sport jusqu’à Motocross GP Album ?
J’ai grandi dans une famille de motards, ma mère roule en moto au quotidien, j’ai roulé à deux-roues en ville bien avant de rouler en voiture, et ma sœur (NDLR : Tiffany) a pris le virus du motocross assez jeune. C’est elle qui m’a fait découvrir ce sport. Par la suite, j’ai aidé des pilotes pro dans leur communication visuelle, comme Mickaël Pichon ou Livia Lancelot. Cela m’a fait découvrir le monde des Grands Prix, il y a 12 ans déjà !
De même comment t’est venue la passion de la photo ?
Ce n’était pas du tout une passion de gosse, c’est arrivé presque par hasard… Je m’occupais du site web de Mickaël Pichon, je rédigeais ses communiqués de presse et nous manquions d’images. Alors je me suis dit que la solution la plus simple était d’apprendre à les faire moi-même ! Je n’avais aucune idée des difficultés matérielles et techniques que cela engendrait, surtout avec le matériel de l’époque, argentique ou numérique rudimentaire. Mais j’ai persévéré… Sans m’en rendre compte, je mettais le pied dans une activité qui allait changer ma vie alors que ce n’était pas du tout prévu…
Photographier le motocross il y a dix ans, c’était comment comparé à aujourd’hui ?
C’était du sport ! Et encore, je suis trop jeune pour avoir connu il y a vingt ou trente ans, mais ne serait-ce qu’il y a douze ans, l’argentique était encore d’actualité alors qu’Internet était déjà un medium important. Il fallait aller vite, alors que les pellicules étaient longues et chères à développer… Puis les réflex numériques ont fait leur apparition, c’était sensationnel, ça changeait la vie ! Mais rien à voir avec ceux d’aujourd’hui : la cadence en rafale était trop limitée pour du motocross, c’était dur d’avoir l’instant voulu sur la photo. Les cartes mémoires coutaient horriblement cher, et je n’avais pas accès à la salle de presse n’étant pas encore accrédité, je passais donc le plus clair de mon temps à vider des cartes sur un disque dur de poche, ça mettait un temps fou… Aussi, les batteries ne tenaient pas le froid. Je me souviens d’un jour à Pernes les Fontaines en février, je réalisais la séance photo officielle pour le team Red Bull KTM. Il faisait 2 ou 3°C, et toutes mes batteries se sont vidées en quelques minutes ! Heureusement j’en avais d’autres au camion, il fallait 6 ou 7 batteries par week-end à l’époque. Aujourd’hui, le matériel coute quatre fois moins cher et est tellement performant que réaliser une photo nette et bien cadrée est à la portée de tous.
Tu photographies les GP : comment te vient l’idée du premier MXGP Album en 2009 ?
C’est parti d’un constat : avec l’avènement d’Internet et de Facebook, tout le monde disait que le papier n’intéressait plus personne, qu’il fallait se concentrer sur les médias numériques. Je suis de la génération Internet, pourtant je n’étais pas d’accord avec ça. Alors j’ai pris ce constat à contrepied et me suis dit que dans notre monde actuel, le livre est le seul média qui soit pérenne, qui sera encore intact dans 20 ans, tandis que les milliers de photos publiées en ligne seront noyées depuis longtemps. Et puis notre sport n’avait pas encore son livre annuel, c’était un manque. J’ai eu 25 ans en 2009, j’ai estimé avoir la maturité nécessaire pour me lancer seul dans pareil projet, et MXGP Album est né ! Au début peu de gens y croyaient dans l’industrie, on m’avait dit que j’allais me planter et que je ferais mieux de faire un DVD. Mais j’ai longtemps été un simple passionné avant de devenir photographe et journaliste pro, et je savais que je n’étais pas le seul passionné à penser que notre sport méritait d’avoir un beau livre annuel…
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Photo © Pascal Haudiquert – Mediacross