Les playoffs SMX s’achèvent déjà ce week-end avec le round 3, disputé au Coliseum de Los Angeles. Premier site annoncé au moment de dévoiler cette idée de Supermotocross l’an dernier, les organisateurs tenaient absolument à ce que la finale se tienne dans ce lieu, histoire de lui donner un aspect historique. Pourquoi ? Parce que c’est tout simplement là qu’est né le Supercross, tout du moins dans sa forme US, avec le premier Superbowl de Motocross, en 1972. Une idée de Mike Goodwin, un promoteur de concert rock qui pense que le MX dans un stade, avec des sièges correctes, des hot-dogs et des bières tout près peut permettre d’attirer une audience plus large que dans un champ au milieu de la campagne. L’histoire lui a donné raison, même s’il a par la suite été arrêté en 1988 pour avoir commandité meurtres de son associé Mickey Thompson et sa femme Trudy.
A la base, le LA Coliseum, comme il est de coutume de l’appeler, est un stade multifonction à la mémoire des soldats américains de la première guerre mondial. Inauguré en 1923, il a déjà accueilli deux JO d’été, en 1932 et 1984, en attendant les prochains en 2028, quand il fera aussi d’écrin pour la cérémonie d’ouverture. Construit dans le style d’un ancien colisée romain, avec son fameux péristyle qui fait qu’on le reconnait tout de suite, il est situé sur Figueroa Street, à côté du campus de l’USC mais au milieu de quartiers habités par la classe ouvrière. Le Coliseum est rapidement devenu une source de fierté nationale, accueillant une grande variété de concerts, de discours et d’événements sportifs.
En ce qui nous concerne, il a assuré sa place dans la légende du SX US à plusieurs reprises. En accueillant le premier Superbowl, on l’a déjà dit. Mais aussi grâce à d’autres moments historiques, comme le fiasco du Trophée Rodil en 1985, le championnat du monde de SX FIM de l’époque, lui aussi une organisation Mike Goodwin. Cliquez sur le lien au-dessus si vous ne connaissez pas cette histoire, elle vaut le coup d’oeil. Utilisé de 1972 à 1992, avant de revenir en 1997 et 1998 pendant les travaux de l’Angel Stadium d’Anaheim. Il a aussi accueilli des courses d’Ultracross (organisées par Mike Goodwin, encore), une unique tentative de Summer Cross en 1999 (Mike Goodwin, toujours ) ou encore les X-Games, entre autres. Surtout, ce stade a produit quelques moments de légende du sport que tout le monde connait, ou devrait connaitre en tout cas.
En 1990, Jean-Michel Bayle et Damon Bradshaw se livrent une bagarre incroyable dans les derniers tours, JMB remontant de très loin après un mauvais départ. Mais malgré ses efforts, pas moyen de rester devant la bête de l’est qui donne tout et plus pour ne pas se laisser passer par le Français. Bayle termine deuxième de la course, en arrachant les lunettes de Bradshaw après l’arrivée, et du championnat également derrière Stanton.
Dès l’année suivante, il se venge en gagnant enfin cette course du Coliseum, après une belle lutte avec Stanton puis Matiasevich.
Soirée douloureuse pour Mickaël Pichon, en tout cas…
L’année suivante, en 1992, les spectateurs venus assister à la finale du SX US au LA Coliseum s’attendent à voir couronner Damon Bradshaw. Vainqueur de neuf finales dans la saison, le pilote Yamaha arrive en position de force avec six points d’avance sur Jeff Stanton, et un JMB pas vraiment prêt à aider son coéquipier. On va alors assisté à l’un des gros plus craquages du sport, avec un Brasdhaw incapable de se libérer pour aller chercher un titre qui revient finalement à Stanton.
JMB a pourtant été patient.
En 1997, double fait historique : Greg Albertyn, le Sud-Africain, remporte la seule victoire de sa carrière en SX 250. Notez que ce soir là est la première apparition du KTM Junior Challenge. Le premier vainqueur ? Mike Alessi ! Quelques semaines plus tard, retour pour une deuxième tournée au LA Coliseum. Brian Deegan, vainqueur de sa seule finale en SX 125 ce jour-là (devant un certain David Vuillemin), lance sa machine sur la ligne d’arrivée : c’est le fameux “ghost ride” qui a contribué à sa popularité.
Le fameux ghost ride de Brian Deegan. Haiden prépare-t-il la même ?
Enfin, en 1998, un nouvel exploit bleu/blanc/rouge. Seb Tortelli, venu préparer sa saison de GP, a beau prendre un mauvais départ, il se met à remonter ses concurrents un par un comme s’il n’était pas là, jusqu’à doubler Doug Henry juste avant le dernier tour. Ce sera également la seule victoire en SX US de l’extraordinaire carrière de Dyno.
Pour le plaisir, comme dit Herbert…
Par Rich’.
“Hé, mais ce ne serait pas le team manager de Kenny Roczen ?” Yep !