Scott, pour nous autres pilotes de MX, c’est d’abord et surtout une institution en ce qui concerne les masques. Mais si la marque a pris ses racines dans le ski, elle s’est vite étendue dans de multiples domaines. Offrons-nous une plongée dans le domaine de l’innovation.
La grande histoire de Scott est née à Sun Valley, une station de ski huppée perchée dans les montagnes de l’Idaho. Ed Scott, skieur émérite et ingénieur dans le civil, a l’idée de remplacer les jusqu’à alors traditionnels bâtons de ski en bambou ou en acier par des modèles en aluminium fuselé, à la fois plus léger et plus résistant. Le succès est immédiat. La compagnie voit le jour et commence alors à produire différents produits sportifs, avant de se tourner vers un marché en plein boom à l’entrée dans les années 70 : le motocross. Avec un produit phare qui fait encore les beaux jours de la marque aujourd’hui : les masques. La greffe prend rapidement, et dès le milieu des années 70, Scott s’est taillée la part du lion, aidée par des pilotes officiels comme Bob Hannah ou Marty Smith.
L’innovation étant partie intégrante de la compagnie, Scott teste des choses. La paire de bottes en plastiques de la fin des 70’s, sortie tout droit d’un Star Wars, par exemple. Excessivement chères et pas au top en matière de feeling, Bob Hannah a beau en faire la promotion, le succès n’est cette fois pas au rendez-vous. Contrairement aux poignées adaptables qui, elles, se vendent comme des crêpes un jour de Chandeleur. On ne peut pas gagner à tous les coups !
Au début des années 80, Scott est la première marque à faire essayer des écrans fumés, issus de la division ski toujours florissante, aux pilotes de MX. Ron Lechien, par exemple, est séduit tout de suite, considérant qu’il fatigue moins parce qu’il a moins à se concentrer sur les reliefs. Et moins se fatiguer, c’est exactement ce qu’il lui faut ! Même des détails qu’on prend pour acquis naissent à cette période.
Ainsi, le mythique Bevo Forti, ancien mécano d’usine avant de devenir employé de longue date de la marque et amis des stars, a un jour l’idée en voyant traîner des gants spécial boue avec les petits picots en silicone d’en coudre sur le bandeau d’un masque pour éviter qu’il ne bouge sur le casque. La technologie a progressé, mais l’idée reste similaire aujourd’hui ! En parallèle de la division MX, Scott fait feu de tout bois. C’est en 1986, Scott sort son premier vélo tout terrain, et en 1991 sa première fourche suspendue. En 1989, la marque présente l’un des produits les plus innovants de l’histoire du cyclisme : le guidon aérodynamique. Ce guidon, dessiné par le génial ingénieur Charley French, est ainsi stratégique dans la victoire de l’américain Greg Lemond sur le Tour de France de 1989.
Mais revenons au MX avec une autre idée de génie : le roll-off électronique. Baptisé EFS, il est par exemple utilisé par feu Eric Geboers. J’ai moi-même tanné mes parents des mois pour en avoir un à Noël. Il suffisait de passer sa main devant une sorte de cellule pour faire avance le film, qui était bien plus large que la concurrence, offrant ainsi un excellent champ de vision. Dommage que la boue, ou même parfois les ombres, pouvaient le déclencher de façon automatique. Même si la cellule a été remplacée par la suite par une sorte de bouton, l’expérience s’est achevée.
En 2011, place à une gamme complète de fringues motos. Portés par Davey Millsaps et Austin Stroupe, Scott peut maintenant habiller ses athlètes de pied en cap, et même plus.
Passée d’américaine au départ à suisse ensuite, Scott a poursuivi sa diversification en devenant une des marques de vélos les plus majeurs du marché. L’année 2016 est particulièrement marquante. En remportant la médaille d’or olympique et le championnat du monde de cross-country. (XCO) La même année dans leurs catégories respectives, les athlètes VTT Scott Nino Schurter et Jenny Rissveds marquent l’histoire. Aujourd’hui, le catalogue de produits est épais comme un annuaire. Que ce soit en MX, enduro, trail, ski, vélo… Des chaussettes aux protections en passant par le sportwear, la gamme est sans fin. Mais le masque Prospect, par exemple, reste un must-have pour les pilotes de tout-terrain. Ce n’est pas un hasard si on en retrouve autant au départ du championnat de France des Sables, très exigeant pour les masques. Même si l’implication sans faille d’Alexandre Dumont y contribue. Car au-delà des produits, il y a aussi les hommes !