(Chronique n°29/20.12)
Juste afin de vous signaler une bonne idée de cadeau de dernière minute et un « transfert » assez inattendu concernant l’un de ces jeunes tricolores que l’on présente, depuis quelques saisons déjà, comme l’un de nos plus sûrs espoirs…
Un beau bouquin pour Noël
Voici la seconde livraison, déjà, de l’annuel des Grands Prix MX : « Motocross GP Album 2010 », sous-titré « Panorama photo annuel du Championnat du Monde de Motocross FIM » et labellisé « MX1 FIM Motocross ». C’est l’œuvre de Stanley Leroux, jeune auteur-photographe-graphiste passionné dont certains ont découvert le travail l’an passé à la même époque avec le premier volume de cette compilation annuelle (MX GP Album 2009), mais qui s’était déjà fait remarquer en tant que designer de plusieurs sites web spécialisés, tels ceux de Mickaël Pichon ou MX Large notamment.
260 pages, format 220 x 280, couverture cartonnée, textes bilingues français-anglais, 400 et quelques images, tel est le menu proposé. Il s’agit de ce qu’on appelle un « beau livre », cadeau idéal en cette période d’étrennes : top-qualité générale (l’imprimeur est français, il faut le signaler), maquette sympa et surtout très bonnes photos. Car le kid (il ne m’en voudra pas de l’appeler ainsi : Stan a beau avoir 26 ans, on lui en donne aisément six ou huit de moins) a l’œil, et le bon !
Mais voyons cela en détail. La préface est signée Josh Coppins, coup de chapeau à un vétéran sur le départ, juste avant son retour vers ses antipodes d’origine, bien vu. On enchaîne avec le « Pilote de l’Année », désigné par ses pairs, cinquante votants tous pilotes de GP. L’heureux élu n’est autre qu’Antonio Cairoli, ce qui ne surprendra personne, accompagné de Ken Roczen et Marvin Musquin sur ce podium high-class et néanmoins démocratique. Avant d’attaquer le cœur du sujet, c’est à dire la récap’ proprement dite, on a droit à un portfolio noir-et-blanc d’une dizaine de pages, desquelles je sortirais (si on me le demandait, et même si on ne me demande rien, d’ailleurs !) un doc’ en particulier, un superbe portrait d’Evgueny Bobryshev en cours d’harnachement, à mon sens l’un des plus beaux clichés du bouquin. Arrive ensuite le chapitre consacré à la catégorie MX2 : sur une cinquantaine de pages, l’auteur a choisi de procéder pilote par pilote, dans l’ordre du classement final du championnat, en donnant brièvement la parole à chacun. Figurent ainsi les dix-sept premiers classés plus Leib, Larrieu, Pocock, Alletru, Petrov, Battig. Jeff Herlings, révélation de l’année, bénéficie quant à lui d’une interview un peu plus consistante. Même traitement pour les MX1 ensuite, avec Cairoli en vedette devant Desalle, etc. Les vingt-et-un premiers classés (Aubin et Soubeyras compris, donc) sont à l’honneur, plus Aranda et Martens. Et, autre rookie de l’année, c’est Xavier Boog qui passe à la question en fin de chapitre. Troisième championnat revisité, le WMX (sur 24 pages), Stanley se montrant toujours très sensible aux charmes des demoiselles pilotes. Là, c’est Livia Lancelot qui clôt le flashback en répondant à quelques questions. Les pages suivantes proposent une quadruple interview : les quatre champions du monde 2010, soit Tony Cairoli (MX1), Marvin Musquin (MX2), Steffi Laier (WMX) et Jordi Tixier (Junior) répondent à la même dizaine de questions. Et l’on en vient à la dernière partie du livre, intitulée « Découverte », avec quatre sujets distincts : un focus sur le GP des USA à Glen Helen, un bilan du premier championnat d’Europe 125, un retour sur le week-end de Mondial Junior à Gueugnon et pour terminer un autre portfolio, tout en couleurs cette fois, regroupant sous le titre « Atmosphères » différentes photos d’ambiance et autres images insolites. On aura compris, la qualité n’exclut pas la quantité, c’est très complet. L’exercice de l’annuel n’est pas toujours évident, il est facile de tomber dans la redite, avec quelques jolies photos et rien d’autre : notre jeune ami Stan Leroux a su contourner l’obstacle et offre non seulement un bel objet (le graphiste se montrant à la hauteur du photographe), mais aussi une jolie somme de travail, avec des choix éditoriaux originaux et assumés. Alors quand viennent les fêtes de fin d’année ce MX GP Album est en train de devenir une excellente habitude à prendre (ou à faire prendre, si vous avez envie de vous le faire déposer par le Père Noël) !
39,90 € chez Stellar Editions : www.motocrossgpalbum.com
Vous noterez en outre que Stanley a également « commis » en cette fin d’année un livre là aussi « officiel » consacré à Marvin Musquin, double champion du monde MX2, édition limitée, disponible en deux versions, collector (variante luxe, numérotée, signée de la main de MM, accompagnée de divers bonus, 49,90 €) ou standard (29,90 €). Sachez aussi qu’il existe des packs « Motocross GP » + « Marvin Musquin » à des tarifs attractifs. Enfin, l’ édition 2009 du Motocross GP Album est toujours disponible, tous renseignements et détails sur le site.
Un guidon d’usine pour Mathias Bellino… en enduro !
Décidément, ce garçon n’a jamais rien fait comme tout le monde ! Né en août 91, il a accédé très jeune à la 125, vu son gabarit (on se souvient qu’à 13 ans, définitivement trop costaud pour ces pauvres 85 cc, il avait carrément dû effectuer une année sabbatique). Sacré champion de France Junior, il est ensuite passé par la case Europe avant de débuter en Grands Prix cette saison… en MX1. Aux commandes d’une 450 KTM du team HDi, on l’a vu réaliser une saison plutôt intéressante, vu le niveau général de la catégorie, extrêmement relevé. Disons même assez encourageante, puisque achevée avec huit points au compteur. Pas si mal, si l’on considère que Mathias avait tout à apprendre, moto comprise, lors de cette première expérience au plus haut niveau. Seulement voilà, ça n’a pas suffi, en période de crise, pour taper dans l’œil d’un recruteur soucieux de préparer l’avenir. Et le team HDi voulant se consacrer au MX2, et rien qu’au MX2, en 2011 (avec Nicolas Aubin), le jeune Drômois commençait à craindre de se retrouver à pied… Jusqu’à ce que, au détour d’une conversation, Eric Bernard (qui se sentait engagé vis à vis de son pilote) évoque la piste de… l’enduro ! En effet, le team officiel Husaberg (qui par ailleurs a recruté Pierre-Alexandre Renet) était à la recherche d’un jeune pilote de talent pour disputer le championnat du monde Junior (- de 23 ans). Connaissant le garçon, sa personnalité et son potentiel, le responsable de la compétition pour KTM-France (et Zaberg) avait songé à conseiller Bellino aux Suédois basés chez KTM. Qui d’emblée ont été séduits par l’idée : si le jeune Français acceptait l’idée de changer de discipline, s’il avait envie de tenter une nouvelle expérience, de se mettre aux reconnaissances, spéciales en ligne, contrôles horaires, changements de pneus et autres spécificités de l’enduro, une place de pilote officiel, en championnats de France et WEC, lui tendait les bras. Le crossman a dit banco : il n’a certes encore aucune expérience de l’enduro, mais des garçons comme Johnny Aubert ou Pela ne sont-ils pas eux aussi passés par là ? En tous cas c’est avec un bel enthousiasme qu’il s’est d’ores et déjà mis à l’apprentissage des chemins, supervisé par Eric Bernard, en compagnie de Pela et de Jérémy Tarroux (nouveau pilote KTM-France). Au guidon d’une 450 quatre-temps, il essuiera les plâtres en participant à deux épreuves de pré-saison, avant de se lancer en championnat de France. Puis d’attaquer le Mondial. Dites, elle n’est pas belle, l’histoire ? Personnellement, elle me plaît bien. Et j’ai comme l’impression qu’elle peut devenir mieux que ça encore… On suivra l’affaire, comptez sur moi. S’il n’est pas le premier à tenter pareille aventure, loin de là (on dirait que désormais TOUS les enduristes au top viennent du cross), Mathias est sans doute, à 19 ans, le plus jeune crossman de haut niveau à bifurquer vers l’enduro. Mais la précocité, chez lui, c’est comme une sorte de seconde nature !
Allez, ce coup-ci, 2010 c’est bel et bien râpé. Alors joyeux Noël à tous et toutes, pour commencer : malgré la crise, le Père Noël va faire fort, j’en suis persuadé.
Et puis bonne année (et surtout bonne santé !) : que 2011 vous apporte amour, gloire, beauté et le reste, enfin tout ce que vous voudrez ! Sans modération aucune. Et je ne plaisante pas : paraît que cette fois-ci, tous les fichus vœux vont se réaliser pour de bon. Si, si. Chouette alors !
Ride on, m’sieurs-dames et see you in 2011 !
RITT’