Pala 2 vu du canapé, une rubrique encore et toujours proposée par nos potes de chez MXLight, aussi inventeurs de la fameuse Box MXLight !
Ça y est, c’est fait. Depuis cette épreuve de Pala 2, Dylan Ferrandis est entré de plein pied dans la légende du MX en devenant le deuxième français après Jean-Michel Bayle à s’imposer dans la catégorie reine aux USA. Plus encore que le résultat brut, c’est la manière avec laquelle il l’a fait qui est remarquable. Sept victoires de manches, cinq victoires au général, et seulement deux manches hors du podium (deux 5e places), 22.09 POINTS DE MOYENNE PAR MANCHE (!!!!) Dylan n’a pas seulement gagné, il a atomisé une concurrence pourtant très sérieuse… Qui plus est, il a montré un panache digne d’un Mousquetaire, tout en sachant se montre humble dans la victoire et gracieux dans la défaite. Quelle saison, encore une fois ! Chapeau aussi à Yamaha, qui remporte son premier titre 450 depuis Grant Langston en 2007. Et avant ? Doug Henry en 1998 ! Autre stat marrante, Dylan est le sixième étranger seulement à avoir remporté ce championnat, après JMB (1991), Greg Albertyn (1999), Grant Langston (2007), Chad Reed (2009) et Ken Roczen (2014/2016).
Du respect entre deux pilotes qui ont de la classe, ça fait du bien.
Pour parler de ce Pala 2, sa première manche est un modèle du genre : malgré un Ken Roczen qui essayait de se tirer devant comme un voleur à la tire, Dylan est revenu comme une balle, et l’a laissé sur place… On imagine bien le coup au moral que l’Allemand a dû prendre. Et il a refait la même en deuxième, avant d’offrir sans trop de résistance la manche et le général à son futur coéquipier Eli Tomac. Attaque, vitesse, physique, intelligence de course et classe sur le podium, Dylan Ferrandis a offert une masterclass au plateau 450 tout cet été. « Le travail paye », une phrase qu’on retrouve souvent aux USA. DF14 est la preuve que ça marche, quand on a le talent, et surtout l’envie de gagner à ce point. RESPECT ! Je n’oublie pas son coach David Vuillemin, qui loue à chaque occasion la force de travail de son poulain, ainsi que sa femme Nastasia, son mécano Alex qui n’a pas vu sa propre femme depuis deux mois. L’effort est collectif, mais il a payé.
Pourtant, Eli Tomac a certes démarré la saison doucement, mais le triple champion est bien de retour ! Ses deux manches du jour le prouvent une nouvelle fois. Et ce dépassement sur Cooper Webb… Y’a rien là ? Virage à bloc, engagement total, un long de l’espace sur le saut suivant… Le Grand Eli est bien présent, tant mieux pour le spectacle l’an prochain !
Pour la seconde course de suite, le podium est le même, avec les mêmes résultats : ET3 2/1, DF14 1/2 et Cooper Webb 4/3. Une nouvelle fois, Webb a montré que lui aussi est un gagneur, de la race de ceux qui ne lâchent rien, jamais. OK, il lui a manqué un peu de vitesse, mais pour le reste, au niveau du physique comme de l’engagement, rien à dire : il est là ! On se souvient qu’au même endroit en ouverture de saison, il avait signé un 5/11 moins inspiré.
Deuxième 4/3 de suite pour Cooper Webb. Palattaque !
Avec des températures avoisinant les 40° sur ce Pala 2, on se doutait que la journée serait longue pour Ken Roczen. Ce fût le cas, malgré des départs au point et toujours cette prodigieuse propension à réaliser des premiers tours fabuleux. Mais cette fois, impossible de s’enfuir. Et on a rapidement vu ensuite dans sa gestuelle que Kenny était en mode survie plutôt qu’attaque. Au moins, il a eu le panache d’essayer, en donnant tout ce qu’il avait. Avant de se montrer, comme à son habitude, d’un fair-play impeccable en allant immédiatement saluer le nouveau champion. Deuxième du SX, encore deuxième du MX avant une dernière épreuve où il devra quand même se méfier du retour de Tomac à neuf points derrière, le pilote Honda réalise tout de même une de ses meilleures saisons aux US.
Derrière, on va la faire courte, avec un plateau déserté comme un resto de fondue au 15 août. On a encore perdu Sexton et AP7 juste avant cette épreuve. Beau retour d’un Craig malade (5/4) à Pala 2, excellentes courses de Max Anstie (6/5) et de Coty Schock (7/7). « René », qu’on pensait de retour avec son team l’an prochain, est pour le moment à pied, le-dit team ayant mis la clé sous la porte… Il va trouver une porte de sortie, avec ce genre de résultats.
Shout-out to Dominic DeSimone (29/24, 26e au général), juste parce que c’est l’homonyme d’un lecteur à nous, un pote et ex-adversaire. Salut Louis !
Catégorie 250
“Yep, vas-y, pose mes 23 points d’avance là-bas, je m’en occupe après.”
Après avoir disputé trois courses à Pala, le jeune Jett Lawrence est à 100% de réussite niveau victoire ! Pas mal. Pourtant, le Jett a de la pression sur les épaules, entre un championnat à gagner et un agent plein d’idées. Il y avait une tribune spéciale « Jettson » à Pala pour lui, par exemple. Mais visiblement, on n’est pas sérieux quand on a 17 ans, et le leader du championnat a fait un sacré pas vers le titre avec cet impeccable doublé. Et l’impression, une nouvelle fois, de voir évoluer une ballerine sur la moto. C’est propre, léger, fin et stylé mais sans en rajouter. À côté, le reste du plateau ressemble à un tas de liguards B. J’exagère certes un peu, mais à peine. En tout cas, le Jett a inversé la tendance du championnat en deux courses avec ces deux doublés indiscutables, lui qui dispose maintenant d’un confortable tapis de 23 points avant Hangtown. Ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu un jeune aussi prometteur à cet âge, à fortiori pour un « étranger ».
Auteur de quelques coups d’éclats cette saison, Michael Mosiman en a signé un nouveau samedi à Pala 2, avec notamment une superbe première manche qui l’a vu tomber pour revenir devant. Une sacrée performance sous une telle chaleur. Il l’a d’ailleurs peut-être un peu payé en deuxième manche, mais sa quatrième place reste très encourageante, tout comme cette deuxième position au général. Solide !
Très solide course de Michael Mosiman !
La cabane est tombé sur le chien, et le chien est mort pour Justin Cooper. Blessé (pouce)/malade ces dernières semaines, le pilote Yamaha voit le titre s’envoler en Jett. Pourtant meilleur temps aux essais, J-Coop a été laissé tomber par son départ en première manche, et n’a rien pu faire pour rester au contact de son rival au championnat en deuxième. On saura certainement dans quelques temps ce qui lui est arrivé pendant cette période de creux qu’il a eu, parce qu’il vaut mieux que ça.
Encore une superbe performance de Jo Shimoda, comme c’est devenu l’habitude. Tout au long de la saison, le Japonais a clairement passé non pas un cap, mais une péninsule ! Le voir déborder à la régulière Austin Forkner a quelque chose d’ironique, Jo ayant sûrement pas loin d’un zéro de moins sur le chèque que son supposé « chef de file ». Une réalité qui devrait vite changer si Mitch veut le garder ! Probable cinquième du championnat outdoor, il a sauvé à lui seul le team Pro Circuit. Bien joué.
3/14 pour RJ Hampshire, Pi c’est tout ! #blaguedematheux. Un résultat qui ressemble tellement à la saison de notre homme. Bon, ce coup-ci, sa deuxième manche ratée de Pala 2 est due à une chute au départ. Ça peut arriver.
La jeunesse a pris le pouvoir derrière, avec le trio Dilan Schwartz/Josh Varize/Levi Kitchen. Tous les trois sont certes très familiers avec ce circuit, mais ça reste des performances de premier plan. Notamment pour Varize, dont c’était la première dans le team Husqvarna Rockstar. Le jeune apprend vite et part bien. Comptez sur le groupe KTM pour le placer dans de bonnes conditions l’an prochain.
Belle première dans un team usine pour Josh Varize.
On signale la bonne impression laissée par Rick Elzinga, jeune hollandais du EMX250, engagé comme privé à Pala. 14e au qualifs, il était proche du top 10 en première manche quand son essence a bouilli et a fait sauter le bouchon. Du coup, Rick en a eu sur les bourses, en a avalé, a vomi, puis est tombé malade à cause de ça. Rude journée. Autant que pour Brent, le bon samaritain qui l’a aidé sur place, qui estime le coup de cette course à environ 30000 $. Oui, ça pique. Autant que de l’essence sur les bourses ?
Allez, plus qu’une, déjà ! Au moins, on est soulagé en ayant eu ce qu’on voulait : DYLAN CHAMPION !!!!!
Par Richard Angot.