Malheureusement pour Mitch Evans, le pilote du Team HRC, l’année 2021 n’a pas été une année de course, le jeune australien ayant été mis sur la touche par un problème persistant au poignet. Au lieu de s’aligner aux côtés de l’ancien champion du monde Tim Gajser dans le championnat MXGP, il est rentré en Australie pour récupérer et se préparer du mieux qu’il pouvait pour un retour lors de la campagne 2022.
Alors que l’année prochaine approche à grands pas, le #43 s’exprime pour nous raconter ce qu’il a fait et comment il a récupéré après l’une des années les plus difficiles de sa jeune carrière.
Où es-tu, et qu’as-tu fait récemment ?
Mitch Evans : Je suis actuellement dans le sud-ouest de la France. J’ai finalement déménagé ici, après presque deux ans de recherche d’un logement. Je suis plutôt heureux de revenir dans la région, après y être resté lorsque j’ai rejoint l’équipe de Livia (Honda 114 Motorsports) en 2019. Je suis entrain d’installer la maison et j’essaie juste de retrouver une routine. J’ai roulé et il y a beaucoup de bonnes pistes dans le coin, beaucoup de pistes exigeantes physiquement, donc j’ai beaucoup apprécié. C’est bien d’être de retour en Europe pour construire une base pour l’année prochaine.
Comment te sens-tu, physiquement et mentalement ?
Mitch Evans :En ce moment, vraiment bien. J’ai beaucoup travaillé sur mon mental en dehors de la moto, donc je suis dans un bon état d’esprit. J’essaie de profiter de tout, d’être reconnaissant et de tirer le meilleur parti de chaque jour. Physiquement, je suis en bonne position. Je suis un peu limité par mon poignet, mais il s’améliore à chaque fois que je suis sur moto, donc je vais continuer à travailler dur et je serai à 100% avant de m’en rendre compte.
Cela a été difficile de manquer une saison entière ?
Mitch Evans :Oui, très difficile. L’année 2021 ne s’est pas vraiment passée pour moi, c’était juste un flou et c’était vraiment dur de rester assis et de regarder. 13 mois, c’est de loin la plus longue période que j’ai passée sans moto, et même avant cela, j’ai eu une pause d’environ quatre mois, donc j’ai l’impression que cela fait vraiment longtemps que je n’ai pas couru. Heureusement, on n’oublie jamais comment faire de la moto, on perd juste la forme et l’intensité, ce qui ne m’a jamais pris beaucoup de temps à retrouver, donc je suis impatient.
Qu’as-tu fait pendant cette année de repos ?
Mitch Evans :J’ai fait quelques allers-retours en Australie et j’ai passé environ un mois en quarantaine à l’hôtel, ce qui n’était pas très amusant. Mais en étant en Australie, j’ai pu retrouver des amis et faire un peu de développement personnel. J’ai découvert beaucoup de choses sur moi-même, ça m’a ouvert les yeux. C’était la première fois que je devais chercher hors du motocross pour essayer de trouver un épanouissement. Et même là, je n’y arrivais pas, parce que le motocross a toujours été une si grande partie de ma vie jusqu’à là. Ça a vraiment mis en évidence ce qui était important et m’a donné une nouvelle motivation pour la saison prochaine.
As-tu pu continuer à t’entraîner, dans une certaine mesure ?
Mitch Evans :Oui, j’ai continué à m’entraîner physiquement : vélo, course à pied, aviron… Mais après chaque opération, je n’ai pas pu utiliser mon poignet pendant environ six semaines. J’ai pu maintenir mes jambes, mon tronc et le côté droit de mon corps en forme. J’ai toujours un gros déséquilibre au niveau de la masse musculaire, car il m’a été difficile de garder mon côté gauche aussi fort, mais c’est l’objectif à atteindre maintenant pour que tout soit égal. Je suis heureux d’avoir pu faire certaines choses, car cela m’a aidé à traverser beaucoup de temps au cours de ces 13 mois.
As-tu regardé la saison 2021 du MXGP ?
Mitch Evans : Bien sûr. C’était difficile à regarder car la deuxième manche commençait normalement après minuit en Australie, donc la plupart du temps je devais essayer de regarder les deuxièmes manches le matin ou des résumés, mais je voulais soutenir Tim et le Team HRC, et il a fait un excellent travail tout au long de l’année. Mais c’était difficile de voir toute l’action parce que je savais que j’aurais dû être là, alors je n’ai pas regardé autant que je l’aurais fait normalement. C’était une saison très difficile avec beaucoup d’action, de l’intensité, et c’est une autre raison pour laquelle j’ai eu du mal à la regarder. Je sentais au fond de moi que j’aurais pu être là, avec ces gars, et me battre. Alors être assis à la maison et voir sur l’ordinateur portable, je suis sûr que les gens peuvent imaginer combien c’est frustrant. Je crois que si je fais un bon hiver et que je suis à 100% en bonne santé, je peux me battre avec ces gars-là à chaque course, et j’ai hâte d’essayer de le prouver.
Quels sont tes projets pour cette pré-saison 2022 ?
Mitch Evans : Rester en France aussi longtemps que possible pour me préparer ici. Maintenant, j’ai ma base installée, de très bonnes pistes, un vrai programme donc j’espère faire la plupart de mon travail ici. J’irai en Sardaigne à un moment donné avec l’équipe, pour les essais et les courses du championnat italien, puis je reviendrai en France pour terminer avant le début de la saison. Je n’ai pas vraiment regardé le calendrier pour le moment, l’important est de prendre les choses au jour le jour et de m’améliorer à chaque fois que je roule.
Quels sont tes objectifs pour le début de la saison 2022 de MXGP ?
Mitch Evans : Des performances régulières dans le top 10. Je veux de bons départs, de bonnes manches et retrouver lentement le rythme de la course. Au moment de la première course du MXGP, il y aura eu 15 ou 16 mois sans course pour moi, donc je suis sûr que les gens peuvent comprendre que les nerfs seront un peu plus tendus que d’habitude. Je ne veux pas mettre la barre trop haut en termes de résultats. Je veux juste rouler intelligemment et construire au fur et à mesure de l’année.
Dans un monde parfait, qu’attends-tu d’ici la fin de la saison ?
Mitch Evans : Dans un monde parfait ? J’espère avoir obtenu quelques podiums et quelques victoires à la fin de l’année. Juste être un des meilleurs chaque week-end. Si mon poignet est indolore, je sais que je peux être un de ces gars-là, donc tout va se jouer sur mon poignet, car le reste de mon corps est parfait. Je suis dans un meilleur état mental que je ne l’ai jamais été dans ma vie et je suis impatient de commencer. J’aimerais également remercier les membres de l’équipe du HRC qui m’ont soutenu et qui ont pris des nouvelles pour voir comment j’allais. Cela n’a pas été facile avec cette blessure, les voyages et les restrictions mondiales qui ont été mises en place, alors c’était bien d’avoir leur soutien tout au long de la compétition.