Avec un quatrième doublé obtenu à Villars, Jeffrey Herlings possède aujourd’hui une avance considérable au classement provisoire du championnat MX2 : 113 points sur le second, Valentin Guillod, alors que l’on n’a pas encore atteint la mi-saison, celle-ci intervenant au prochain GP, en Italie le 14 juin.
Certes, un nouveau titre mondial semble déjà se dessiner, mais le Néerlandais connaît trop bien l’histoire, lui qui a ô combien douloureusement retenu les leçons du passé : « L’an dernier je possédais 145 points d’avance, avec quatre épreuves à courir. Je ne pouvais plus être battu, mais un petit crash à la noix a tout fichu en l’air ! Je dirai que Jordi (Tixier) reste encore une fois le rival le plus sérieux, parce qu’il est solide, tenace et bon sur tous les types de terrains. Il reste une dizaine de GP, mais tout peut arriver et les points s’envolent si vite… ».
Certes, Tixier doit encore s’imposer au guidon de la Kawasaki, ce qu’il n’a pas encore fait, mais il reste sur une série de podiums très impressionnante, cinq consécutivement, depuis son retour de suspension qui lui avait fait rater le GP d’Argentine. Le Français est revenu en quatrième position au championnat, à dix-sept points de Valentin Guillod. Herlings n’a pas manqué de remarquer, ni d’apprécier ce retour de son ancien coéquipier vers les sommets. Il a aussi vu le team-mate de Jordi, Dylan Ferrandis, s’abîmer un genou et devoir mettre un terme à sa saison, ou encore Tim Gajser, louper le GP d’Angleterre suite à un crash aux essais. Et lui-même est allé à terre à plusieurs reprises, en Argentine, en Italie et en Espagne. Et en France la partie n’a pas été des plus aisées pour le n°84, loin de là : chute en qualif’ (et percuté par Tixier !) avant de connaître un problème mécanique qui l’a fait entrer en grille au-delà du vingtième rang. Il est ensuite tombé sans dommage en début de première manche, perdant deux places avant de finalement reprendre le commandement.
Je dirai que Jordi (Tixier) reste encore une fois le rival le plus sérieux, parce qu’il est solide, tenace et bon sur tous les types de terrains.
« Ce n’était pas mon circuit préféré. Venant de Hollande, c’est même ce qu’il peut y avoir de pire : montée, descente, montée, descente, une seule trace, des pierres, pas du tout ce que j’aime. On a vu que ma qualif’ avait tourné à la catastrophe et j’ai été le premier surpris, je dois l’avouer, de signer deux super holeshots. Mais tout le monde allait très vite, Tixier, Guillod et Gajser étaient déchaînés, ils ont vraiment bien roulé et je n’ai pas eu la partie si facile : j’en ai bavé mais, bon, j’ai fait ce que j’avais à faire. C’est la régularité qui fait gagner un championnat. Je ne suis peut-être pas aussi dominateur que les années précédentes, mais un 1/1 est un 1/1 ».
Herlings assure qu’on n’a pas encore tout vu, cela dit, car il n’était pas au mieux en Grande Bretagne, ce qui selon lui explique sans doute que Guillod ait réussi à lui piquer deux GP de suite. « Je ne suis pas encore à 100%. Je me sens bien, mais sur la moto ce n’est pas encore parfait. Le Grand Prix de France, c’était la première fois de la saison que je rentrais à la maison sans avoir mal quelque part et ça c’est plutôt une bonne nouvelle ! ».
Le Néerlandais ne va pas se reposer pour autant le week-end prochain, profitant d’un dimanche off, puisqu’il compte participer au quatrième round du championnat Maxxis britannique dans les sables sombres et profonds d’Hawkstone Park. Dès qu’il est question de silice, il ne résiste pas…