PARMI LES EVENEMENTS MARQUANTS DES 80′ :
1 – 1984, le temps est venu pour la France de commencer à rêver d’un premier titre de champion du monde. Certes deux pilotes (Daniel Péan et J.J Bruno) ont déjà brillé en remportant des GP, mais avec Jacky Vimond les Gaulois peuvent croire au Saint Graal. Le pilote normand tout de rose vêtu devient « bankable » cette année là lorsqu’il débarque en GP 250. Deux ans plus tard, il domine son sujet comme personne et remporte le titre mondial 2 GP avant la fin du championnat, en Allemagne (belle revanche suite au fiasco de 1985). Il décomplexe la France du tout terrain et montre la voie à d’autres talents. N’oublions pas que JAVIM est le premier français à avoir compris toute l’importance de la préparation physique, sans oublier son esprit précurseur en matière de préparation d’avant saison aux US.
2 – 1984 c’est également la naissance d’un évènement planétaire : le supercross de Bercy, un pari complètement fou à l’époque (le SX n’existait pas chez nous, hé oui…), et un succès qui ne se démentira pas. Le public français a enfin la chance, que dis-je, le privilège, d’en prendre plein les mirettes avec toutes ces stars américaines qui envoûtent l’enceinte parisienne.
3 – 1987, Jean-Luc Fouchet s’inspire de Bercy pour créer le championnat de France de supercross, devenu aujourd’hui SX Tour, dont la pérennité doit beaucoup à l’investissement de « La cane ». Christian et Jean-Michel Bayle resteront les premiers vainqueurs de l’histoire, mais au delà du palmarès, gardons à l’esprit que ce nouveau championnat servira de rampe de lancement à une génération dorée. Les jeunes pilotes français vaccinés SX oseront traverser l’Atlantique en ayant fait leurs premières armes grâce au championnat français. Certains se couvriront de gloire, d’autres subiront une cruelle désillusion…
4 – Deux éditions du MXDN qui appartiennent à l’histoire.
– la première d’un point du vue strictement sportif : Maggiora 1986. Ce jour là l’équipe US remporte certainement la plus belle victoire de son histoire avec O’Mara, Johnson et Bailey. Nous gardons tous en mémoire la classe de Bailey sur la 500 et l’exploit de O’Mara sur sa 125….
– la seconde en terme d’affluence, de qualité d’organisation et de retentissement : Villars-sous-Ecot. Nouvelle victoire de la bannière étoilée (Ward, Johnson et Lechien), et une belle 2ème place de l’équipe de France (JMB, Kervella et Javim).
5 – Les années 80, c’est aussi une marque – JT Racing USA….JT était à l’esthétisme ce que le HRC était à la mécanique…innovation, goût de la différence, inutile d’en écrire davantage, les connaisseurs se souviennent….Ressortez vos posters des années 80, et constatez à quel point JT est omniprésent…..
Sa renaissance aujourd’hui réjouit plus d’un adepte, quand bien même une part de magie s’est envolée…
6 – Il faut bien une fin à cette énumération, mais je ne peux pas passer sous silence certaines références :
– des personnages comme Jean-Lou Bernadelli (bonsoir Paris !) et Pat Boulland (pape de la photo),
– les cross inters qui fleurissaient aux quatre coins du pays et proposaient des plateaux dignes d’un GP
– le MV spécial cross et son incroyable concours qui nous faisait déballer toute les collections de revues (ah, ce contact charnel avec le papier….) et mettait nos neurones à rude épreuve….Quand bien même les chances de remporter la précieuse récompense étaient infimes, il restait en nous ce plaisir indescriptible d’avoir relu l’histoire, de s’être rappelé d’un moment particulier ou d’une anecdote, autant de bonnes raisons pour bercer nos rêves……
– la CCA : Cross Critique Association, dont le précieux sticker était collé sur le casque de toutes les stars.
– Olaf le globe trotteur, qui exportera le SX dans des lieux impensables…
– 1988 : Eric Geboers devient le premier mister 875 de l’histoire
– OTB et son célèbre Hurricane papa…
Enfin la patience, vertu indispensable du fan de MX. Il en fallait pour connaître les résultats du dimanche, la presse papier étant le seul moyen de combler le manque d’information. Pour cela il fallait attendre le jeudi pour se ruer à la maison de la presse et s’offrir une récompense. Personnellement, je vivais ce moment comme un opéra, en 6 actes :
Acte 1 – PLAISIR : mon porte monnaie en poche, je me rends à la maison de la presse….
Acte 2 – EXCITATION : je suis devant le rayon sports mécaniques, et je repère immédiatement Moto Revue et Moto Journal…..
Acte 3 – ANGOISSE : les revues en main, je veux connaître les résultats, qui a gagné ???
Acte 4 – BONHEUR – scène 1: une fois sorti du magasin, je trouve un endroit tranquille et je dévore les nombreuses pages (!!!) consacrées aux grand prix (et oui, parfois 3 GP dans 3 pays différents le même week-end…., et autant de journalistes à couvrir les évènements….).
Acte 5 – BONHEUR – scène 2 : installé confortablement dans mon fauteuil à la maison, je renoue avec le plaisir de déguster les articles…., une fois, deux fois….
Acte 6 – LE FINAL : les magazines posés avec précaution sur la table de chevet, les yeux pleins de rêve, je vais pouvoir revivre les courses en compagnie de MorphéeMX…
Fin de la partie 2 – A suivre : S’il ne fallait retenir qu’une année …
P.S. le sujet traité ayant un parfum "VINTAGE", il est de circonstance de faire appel aux techniques photographiques de l’époque, histoire d’ajouter un peu plus d’authenticité. Pour cette raison, je suis allé à la redécouverte des mes vieux albums photos…Excusez d’avance la qualité de certains clichés, qui sont "brut de décoffrage"….
Je dédie cette chronique à Olivier « Olaf » Perrin et Georges Jobé.
Crossement vôtre – Oxboy