A 20 ans le Néerlandais a remis la machine en route, il semble en tous cas parfaitement capable de faire oublier la triste fin de saison dernière et de restaurer sur le long terme cette implacable suprématie qui est sa marque et qui a déjà fait de lui, depuis 2012, l’un des géants de l’histoire des Grands Prix de motocross.
Depuis fin 2012 en effet, depuis ce GP d’Allemagne où il avait connu un problème mécanique, Herlings a remporté tous les GP auxquels il a participé : il n’a échoué qu’une seule fois et c’était en septembre dernier lors de cette finale mexicaine à laquelle il a essayé, malgré un fémur pas tout à fait réparé, de sauver suffisamment de points face à son coéquipier d’alors, Jordi Tixier, pour conserver le titre mondial qui lui était promis. Lorsqu’il s’est blessé, ne menait-il pas la danse avec 145 points d’avance sur le Français ? Il lui en a finalement manqué… quatre !
" Tenter de réaliser la saison parfaite, vouloir réussir le grand chelem, c’est juste la meilleure façon de se mettre davantage de pression "
Cet échec de l’été dernier et un hiver plutôt agité ont considérablement modifié sa façon de voir les choses et en particulier son approche des statistiques, à l’aube de ce qui sera très certainement son ultime saison en MX2. « En 2013 je me suis loupé sur deux manches et l’an passé même chose, avant de me faire mal » a expliqué JH 84 lors de la conférence de presse clôturant le GP de Thaïlande. « Tenter de réaliser la saison parfaite, vouloir réussir le grand chelem, c’est juste la meilleure façon de se mettre davantage de pression. On verra ça, je veux dire comment ça va se passer cette année à cet égard, mais la priorité reste évidemment de devenir champion. Parce que j’ai peut-être remporté pas mal de batailles l’an dernier, mais je n’ai pas gagné la guerre… Alors cette fois tout ce que je veux, c’est rester en pleine possession de mes moyens physiques, gagner le maximum de courses… et le championnat ».
Contrairement aux apparences, tout n’a pas été si simple jusqu’à présent pour Herlings en 2015. Comme nombre de ses collègues Jeffrey en a bavé en piste en Thaïlande et a fini la première manche à la limite de l’évanouissement, victorieusement certes mais quasi-KO, terrassé par l’affolante température ambiante, pas loin de 40°. « Les derniers tours, j’étais mal, j’avais des nausées et, si j’ai réussi à franchir la ligne, je ne serais pas allé beaucoup plus loin… Et plus encore si c’était possible la chaleur m’est tombée dessus quand j’ai arrêté la moto, je me suis carrément trouvé mal. Mais entre les deux manches j’ai réussi à m’alimenter malgré tout et assez rapidement je me suis senti beaucoup mieux, j’ai même pu rouler en seconde manche sans encombre ».
Une seconde course raccourcie de cinq minutes (25’ et deux tours) : les officiels ont pris cette décision en voyant un certain nombre de pilotes déclarer forfait, incapables de récupérer suffisamment pour se présenter d’eux-mêmes au départ, ou bien empêchés par l’antenne médicale. Selon le champion néerlandais, réduire la durée de la manche était une décision justifiée : « La plupart des pilotes de GP arrivaient d’Europe où ils affrontaient l’hiver quelques jours plus tôt et n’étaient absolument pas préparés à des chaleurs telles que celles qui régnaient à Nakhonchaisri. Cinq minutes, ce n’est pas grand chose, l’équivalent de trois tours, ça ne changeait rien sportivement parlant, mais ça pouvait avoir son importance en ce qui concerne la santé des pilotes. C’était une sage décision. Plusieurs types n’ont pas été en mesure de prendre le deuxième départ : quand l’intégrité physique des pilotes est en jeu, il faut savoir prendre ses responsabilités… ».
Info © Adam Wheeler www.ontrackoffroad.com – photo KTM