Interview Mathys Boisramé
Croisé lors de la conférence de presse de la Fédération Française de Moto à Paris, le breton Mathys Boisramé nous a donné quelques infos relatives à la saison 2018 qui se profile.
Tu as essayé la dernière Honda 250 CR-F, ta prochaine monture, il y a peu. Alors ? Heureux ?
« Et bien, c’est une bonne surprise. Je l’ai essayée après le SX de Nanterre avec le team SR et franchement, elle marche super bien d’origine. On a trouvé avec Thomas (ndr, Do) qu’elle manquait peut être un poil de vivacité en bas, mais les gens de Honda France nous ont fait des courbes d’allumage spécifiques dont une qui fonctionnait vraiment super bien et ensuite, je l’ai trouvé parfaite. Je l’ai adoré cette moto. »
Comment ça se goupille alors pour l’année prochaine ? Team SR, plus Assomotor ?
« L’année dernière, on avait évoqué déjà la possibilité de se rapprocher du Team SR, mais c’était trop compliqué, car trop tard. Il fallait trouver des accords pour les équipements, les budgets du team étaient déjà clôturés, bref, c’était trop chaud. Et puis cette année, on s’y est pris plus tôt, vers la mi-saison et on est parvenus à trouver un accord avec Josse (ndr, Sallefranque). Ce qui n’était pas si simple que ça car je vais changer de casque et d’équipement selon les championnats que je dispute. Et puis, comme ce sont deux structures différentes, je n’aurais même pas la même moto. »
Ça ne te fait pas peur d’avoir à changer de moto ?
« Non, rien me fait peur. Je peux rouler avec un guidon différent, des leviers plus bas, plus haut, je m’en contrefous. Du moment que le moteur marche, tout me va !»
Toi qui te débrouillais tout seul cette année, ça va te changer la vie d’être intégré au team SR.
« C’est clair. Je n’aurai qu’à me préoccuper de moi. Ça va être beaucoup plus facile : Josse gèrera ma machine, la structure et les mécanos la semaine et de mon côté, je n’aurais qu’à me rendre sur les courses. »
Quel sera ton programme ?
« Je disputerai l’Elite avec SR, et l’Europe MX2 avec Assomotor, plus quatre GP dont Arco, Teustchenthal et Uddevalla…. Je ne me rappelle plus du dernier GP. C’est ce que je voulais, pouvoir mixer l’Europe avec le Mondial MX2. Il y a une telle marche à franchir que ça sera le bon moyen pour découvrir le Mondial. J’irai sur les courses sans pression, juste pour apprendre et prouver ce que je vais faire. Le MX2, ça sera pour 2019. Maintenant, en Europe MX2, je vise le titre. J’en suis capable si tout se passe bien. »
Cette année fut compliquée physiquement avec tes blessures…
« C’est sûr qu’elles ont bien perturbé ma saison. En début d’année, pendant la période hivernale, je me suis fait mal au talon et j’ai dû stopper pendant un mois l’entraînement. Ensuite, avec ma fracture de la pommette, je me suis à nouveau arrêté trois bonnes semaines et j’ai repris avec la peur de tomber. Pas l’idéal pour rouler l’esprit serein. Malgré tout, j’ai signé un bon GP de France pour mon retour à la compétition, et ça m’a fait le plus grand bien. »
Et aujourd’hui, tu en es où ?
« J’ai fini mon break hivernal. J’ai donc repris à 100 % la moto et le sport. Tous les jours, je bosse. Je roule deux fois plus que l’année dernière, soit quatre jours par semaine. Et en 450. Ça tire, mais ça me fait la caisse ! Dès que la 250 arrive, je saute dessus et j’attaque le sable car j’aimerais en bouffer pas mal cet hiver pour progresser sur cette surface. En janvier, je bougerai vers la Belgique. Avec l’equipe de France déjà, à Lommel, puis j’aimerai aller en Sardaigne où est basé le team. »
Et tu continues de bosser seul ?
« Oui. Enfin, avec mon père. J’ai roulé deux, trois fois avec Zach Pichon, mais c’était juste un one shot, pour se tirer l’un l’autre. On a roulé à Allonnes. J’aimerai avoir un entraîneur, mais je n’ai jamais eu de proposition. Et puis il faut trouver le bon, celui qui sait te parler… Quelqu’un me suit pour le physique, mais pas pour la moto et je sais que ça me serait utile. Les stages de l’Equipe de France sont profitables, mais on évolue en groupe, ce n’est pas personnalisé. Bon, après, vu que je n’ai pas le budget pour prendre quelqu’un, je ne me pose pas non plus trente six questions… »
Tu penses valoir quoi en Mondial ?
« C’est que je me demande. J’y réfléchis beaucoup (rires) ! Est-ce que je vais être déçu ? Je n’ai pas peur du résultat. J’ai surtout très envie d’y être. Plus que sur l’Europe, presque ! Un top 10, ça serait bien. Je m’en pense capable. Mais bon, on verra ! »