Interview SX US
Trey Canard a accordé une interview à nos confrères de Motocross Action. On vous traduit quelques passages intéressants du néo pilote KTM qui a, rappelons-le, fait ses débuts sous les couleurs oranges à l’occasion de la Red Bull Straight Rythm le mois dernier.
Avant que l’on discute de ton passage chez KT, comment va ta santé après cette blessure estivale ?
“Ça va bien maintenant. Mais c’était très frustrant car je ne suis pas responsable de cette chute. C’était encore plus difficile à avaler. Et puis, c’était l’une de mes pires blessures. Il m’a fallu du temps pour être certain de pouvoir guérir. J’ai eu un traumatisme crânien très sévère. Alors je voulais être certain d’avoir tout fait pour revenir.”
Quelles sont les différences entre la Honda et la KTM ?
“On m’a déjà posé le question et je donne toujours la même réponse. Je n’ai pu rouler pendant deux mois et comparer les deux machines, compte tenu de cette période off, est difficile. Il y a tant de différences avec la KTM, comme la fourche WP à air, le cadre acier et tout le reste. Le feeling est totalement différent, mais j’ai vraiment aimé la KT. Elle est stable et tourne super bien. Sa grande qualité, c’est sa puissance.”
La grande qualité de la KTM, c’est sa puissance.
C’est comment de travailler avec Roger DeCoster
“Il s’est s’entouré des bonnes personnes. Il a construit une grande équipe unie. Tous ont grandi et évolué ensemble, c’est un plus dans le jeu de Roger. Et puis, il ne faut pas oublier son expérience de pilote et de compétiteur. Sa carrière parle pour lui. Ça m’a été bénéfique de commencer à travailler avec le team KTM. Le premier jour où j’ai du rouler avec Ryan et Marvin, j’étais nerveux. Mais si ce sont de grands compétiteurs, ce sont aussi des gars accueillants et ça a été une expérience positive. Bref, c’est bien pour moi d’être là où je suis maintenant.”
On dirait que vous avez Ryan, Marvin et toi des personnalités très proches ?
“Je pense que tu as raison. C’est bien parce qu’ils sont respectueux. Ça crée une banne ambiance. On a la sensation que chacun est au service de l’autre. Mais j’imagine que ça sera différent lorsqu’on attaquera le championnat.”
Tu as vendu ta maison en Oklahoma. Est-ce que cela signifie que tu va déménager en Floride pour travailler avec Aldon Baker ?
“Et bien, Aldon a un contrat avec KTM pour entraîner les pilotes du team et c’était une possibilité, mais je me suis déjà entouré des bonnes personnes et je crois m’entraîner correctement. J’ai vendu ma propriété mais c’est surtout pour des raisons personnelles. C’était du stress supplémentaire que de m’en occuper. A la Baker’s Factory, tous les gars n’ont qu’une seule chose à faire, rouler ! Ils n’ont pas à se proccuper du reste. Plus que tout, je voulais me créer un environnement qui ressemble à ça, plutôt que de me disperser dans plusieurs directions. J’ai du gérer ça pendant toute ma carrière. Mais je ne suis pas totalement fixé sur la façon dont je vais me préparer ces deux prochains mois. Si ce n’est que je ne serai pas en Oklahoma. Sans doute en Californie, et en Floride au printemps. Je vais aller chez Tim Ferry, ça c’est sûr.”
Depuis le début de l’année, des rumeurs t’annonçaient chez Kawasaki ou chez KTM…
“Ça ne s’est pas passé comme les gens pensent. Certains ont des idées loufoques. Honnêtement, en janvier, je discutais avec Honda pour renégocier les termes de mon contrat pour 2017. Mais mes résultats n’étaient pas ce qu’ils devaient être et en mars, ils m’ont dit “Hey, nous ne pouvons pas t’engager à moins que tu deviennes test rider”. A partir de là, j’ai cherchéde nouvelles options. J’étais plus concentré sur mon pilotage et la course, mais j’avais toujours en tête mon avenir. A la fin du Supercross, je suis allé voir Ian Harrison chez KTM en lui expliquant que je n’avais pas de deal pour l’année prochaine. Je ne pensais pas que ça déboucherait sur quelques chose car ils avaient déjà leurs deux pilotes, c’était seulement pour discuter…”
Justement qu’est-ce qui s’est passé en SX ?
“Il y a eu plein de facteurs. J’ai eu un gros crash en début d’année et dans l’une des premières courses. Le début d’année a été vraiment mauvais et pour rattraper le rythme en devant récupérer de ses blessures, sans s’entraîner, c’est impossible. Et puis, je galérais avec la moto, mes départs et à partir de là, c’était impossible de revenir devant. Bref, toute l’année fut pénible. Mais j’ai appris beaucoup et je suis heureux de ce nouveau départ qui se présente.”
Pourquoi est-ce si difficile de gagner en 450 ?
“Il y a beaucoup plus de variables. Ce n’est pas juste le fait d’un facteur. Dans mon cas, beaucoup de choses m’ont desservies. Pour commencer, il faut encaisser la longueur de la saison. En SX, il y a 17 courses en 18 week-ends, c’est presque ridicule. J’ai du apprendre à m’y faire et à être capable de gagner chaque week-end. Les gars un peu plus vieux sont meilleurs pour gérer cela. Ils savent également mieux régler leurs machines. Et puis, il y a des bonnes moto, et d’autres très mauvaises… Tout ça fait beaucoup au final. C’est une raison qui explique pourquoi les vétérans sont si forts, ils ont l’expérience, la connaissance. Quoiqu’il en soit l’année prochaine va être sympa : il y aura beaucoup de bons pilotes derrière la grille. Tous avec une bonne machine.”
Certaines rumeurs ont annoncé l’arrivée de nouvelles dates au championnat de Supercross. Tu en penses quoi ?
“Je pense que c’est une mauvaise nouvelle. S’il fallait changer quelque chose, c’est lui retirer quelques dates et espacer les courses un peu plus. C’est dur pour les pilotes. Et puis il ne faut pas oublier non plus tous ceux qui sont impliqués dans ce championnat comme les personnes qui construisent les pistes, les médias, les mécaniciens… C’est beaucoup de temps déjà. En 15 semaines, vous n’avez pas une semaine off, c’est extrême. S’ils veulent rajouter des dates, il faut qu’ils les prennent sur le championnat de motocross. Je parie que le promoteur du National n’est pas prêt à celà. Il faut que tout le monde travaille avec les deux promoteurs, ensemble. Mais ça n’arrivera pas probablement. Ils sont plus intéressés par la quantité que la qualité.”
S’il fallait changer quelque chose, c’est lui retirer quelques dates et espacer les courses un peu plus
Est ce qu’une association de pilotes est une bonne idée ?
“Je ne pense pas qu’une union soit une bonne chose. Tu t’exposes plus aux ennuis qu’autre chose. Il nous faut quelqu’un capable d’aller voir les promoteurs pour leur demander des améliorations. Aujourd’hui, ça n’est pas prêt d’arriver. Les saisons passent et c’est réglé comme un show, pas une course. Je pense qu’on a besoin de Kevin Windham, ou quelqu’un comme lui, respecté des pilotes et ouvert à la discussion. Il pourrait aller voir les promoteurs avant même que les pilotes découvrent la piste. C’est ce que je pense. Je suis concerné par la sécurité et le futur de ce sport. Je n’enfonce personne. Surtout qu’à la fin de ma journée, je suis heureux de courir. Alors je ne peux pas vraiment me plaindre. Maintenant, il faut aussi se mettre du côté des pilotes. A la fin du Supercross, cinq sont sérieusement blessés. Ça devrait faire réagir…”
Quel est ton plan de bataille d’ici Anaheim ?
Je veux juste éviter d’en faire trop, de m’user. Il faut que je me prépare lentement cette année. C’est l’erreur que j’ai commise les autres saisons, forcer trop pendant les périodes de repos. Je vais essayer de prendre le temps de connaître la moto, le team, d’apprécier tout ça et travailler dur. Aucune course d’iciAnaheim. Je vais juste participer aux séances photos et à l’entraînement. Et puis passer mes vacances en famille !