Neuvième du championnat MX2 l’an dernier avec quelques beaux coups d’éclats mais pas mal d’irrégularité, le jeune Espagnol Rubén Fernández est bien décidé à passer un cap cette saison, avec pour objectif annoncé de monter sur des podiums. Déchaîné dans les courses de pré-saison qu’il cueille comme des cerises en bas d’une branche, il pourrait bien créer la surprise en MX2 cette saison avec une bonne moto et l’aide “familiale” du team 114 Motorsports. On s’est posé dans un canapé pour discuter quelques minutes avec ce grand et solide gaillard au fort potentiel.
On ne te connaît pas encore très bien en France, d’où vient ta passion pour le MX ?
Mon père a roulé quand il était jeune. Ce n’était pas un pro, mais il roulait devant en championnat régional en Galice, d’où je viens. Comme Jorge Prado, avec qui j’ai roulé beaucoup ! Il faisait également le championnat d’Espagne et mes trois frères et moi, on traînait dans les paddocks. C’est comme ça que ça a commencé. C’est arrivé qu’on roule tous en même temps. Au début, c’était évidemment pour le fun.
Comment s’est faite ta progression jusqu’en GP ?
Ça a pris du temps. J’ai commencé le championnat d’Europe assez tard, en 2015 à 16 ans en 125 cm3. J’ai fait une course à Talavera la Reina et ça s’est bien passé. Un sponsor m’a alors aidé à faire deux courses en plus. Après la course en Angleterre, à Matterley Bassin, j’ai été approché par le team F&H et j’ai fini le championnat avec eux. En 2016, je suis passé en EMX 250 avec des bons résultats, avant de vraiment confirmer la saison suivante en terminant troisième du championnat d’Europe EMX250. Et en 2018 je suis arrivé en GP, toujours avec Kawasaki F&H, avant de passer chez Yamaha SDM Corse en 2019 et 2020. Mais je ne me suis jamais aussi bien senti sur la moto que cette année.
Comment va la Honda par rapport à ta Yam de l’an dernier ?
Elles sont très différentes… Je préfère largement ma Honda de cette année. Qui plus est, j’ai eu beaucoup de problèmes avec la moto l’an dernier. J’ai été obligé d’abandonner beaucoup de manches sur casses mécaniques. Le caractère moteur de la Honda est mieux pour mon style de pilotage, aussi et plus puissant que celui de la Yam. Et en plus, je n’ai pas encore essayé ma moto de course (NDR : ça devait être le lendemain de l’interview), donc si ma moto d’entraînement marche aussi bien, je crois que je vais adorer ma moto de course !
Rubén Fernández est déchaîné en ce début de saison, prêt pour les GP !
Quel est le l’objectif cette saison ? Tu te vois où ?
Le premier but est d’être sur le podium, oui. Je m’en suis approché près l’an dernier, donc la prochaine étape est de monter dessus et ensuite d’y être avec régularité. Je ne dirais pas que je veux être champion cette année, ce serait un peu arrogant de ma part, mais je veux monter sur des podiums, ça s’est sûr !
Tu vas avoir besoin de bons départs…
Oui, c’est la partie la plus importante de la course tant les différences entre les pilotes sont minimes en ce moment. Je reconnais que c’est une de mes faiblesses, mais on le sait et on en travaille avec le team. On est dessus ! Ça va s’améliorer cette saison.
On t’a senti un peu impatient tellement tu voulais faire bien l’an dernier. Es-tu d’accord ?
Oui, c’est arrivé. Ça vient aussi du fait que je partais toujours de loin et j’avais besoin de vite revenir devant la plupart du temps. Et quand j’étais dans le top 5, j’étais dans le même état d’esprit, j’ai voulu attaquer trop tôt dans les manches et ça m’a fait commettre des erreurs que j’aurais pu éviter. C’est quelque chose que je dois améliorer cette saison.
Tu vis maintenant en France avec un nouvel entourage, comment se passe la transition ?
Oui, je vis près d’Hossegor. J’aime beaucoup. J’ai habité trois ans en Hollande, et je peux dire que c’était plus compliqué… La vie est tellement différente de celle que j’avais en Espagne ! Les gens, la météo, tout était difficile. Ensuite, j’ai été deux ans en Italie, c’était déjà mieux, je me sentais mieux, le mode de vie est plus proche de ce que je connaissais en Espagne. Mais ici, je suis bien, et ça me rapproche aussi de ma famille, ce qui est un bon point. Je peux même regarder la télé en espagnol vu qu’on n’est pas loin de la frontière. Et le coin est vraiment sympa, il y a de bonnes ondes, beaucoup de mouvements… Il y a la plage aussi, des gens venus de partout. Le team est aussi très accueillant, je me sens comme en famille. Travailler avec Livia est une grande chance aussi, elle m’apporte beaucoup.
Qu’est-ce qu’on peut souhaiter à Rubén Fernández pour cette saison ?
Me souhaiter ou espérer de moi ?
Les deux !
Mmmm… Déjà, comme je l’ai déjà dit, améliorer mes départs, ce qui devrait aussi améliorer le reste. Je dirais, cette année monter sur des podiums, et l’an prochain me battre pour le titre, si ce n’est pas le cas cette saison. Je suis né en 1999, j’ai encore deux saisons en MX2, je vais donner le maximum.
Par Rich’.