Une école au Paradis
Ancien très bon crossman inter devenu enduriste, avec de belles perfs à la clef, Freddy Blanc est désormais passé au professorat et au coaching. Il donne des cours de pilotage sur son circuit personnel, à 20 minutes de Perpignan, et assiste les équipes françaises lors des Grands Prix de side-car cross et lors du Quad-cross des Nations. Tout ça l’occupe pas mal ! Interview d’un mec cool.
Salut Freddy. Alors tu traînes toujours dans le motocross ?
« Plus que jamais ! J’ai ouvert une école moto sur mon circuit, homologué depuis trois ans maintenant pour l’entraînement, et je m’en occupe quasiment à temps plein. Lorsque je roulais, j’avais la chance d’avoir à ma disposition une piste perso, héritée de mon père qui roulait également, et forcément, quand est venu le temps de la reconversion, je me suis dit qu’il y avait moyen d’en faire quelque chose. Tout collait. Déjà, je suis chez moi. Ensuite, le site est magnifique, au milieu des vignes avec les Pyrénées en fond. Et enfin, on bénéficie d’un climat incroyable. Avec un ensoleillement de folie. »
Présentes nous un peu ton école.
« Et bien Moto Concept est une école dédiée au cross. Ma piste, de 1400 mètres de long, a été dessinée par Traxx Factory pour convenir à une majorité de pilotes. Les sauts présentent des doubles réceptions, les enchaînements peuvent être passés à la cool, il n’y a pas de double sauts, que des Camels, bref, c’est adapté à tous les niveaux. A côté de ça, j’ai tracé un bike park. Il s’agit d’une zone sur laquelle j’ai regroupé plusieurs types de difficultés, comme sur un skate-park, pour s’entraîner. Il n’y a pas de tracé, juste des obstacles, pour travailler la répétition des mouvements. Je pense qu’il est plus efficace de se focaliser sur une difficulté pour travailler. Et puis ça me permet lors des stages, d’organiser des ateliers et d’avoir les gars sous ma surveillance. Enfin, j’ai un ovale où deux virages relevés se font face, comme chez Eli Tomac. Il n’y a pas mieux pour travailler sa technique en virage, son feeling aussi ! »
Et bien, c’est ultra complet !
« Franchement, c’est top. Je roule encore et j’avoue prendre un pied énorme sur cette piste qui se situe dans un cadre de folie, dans un coin vallonné avec la chaîne des Pyrénées au loin. Alors que j’y ai enchaîné quelques tours ! (rires) »
Et quelles sont les formules que tu proposes ?
« Avant toute chose, je tiens à préciser que le circuit n’est pas ouvert le week-end pour les roulages libres. Il n’est possible d’y rouler que dans le cadre de stages, ou de cours particuliers. Je dois faire attention à ne pas déranger les voisins qui me tolèrent et le nombre de pilotes doit rester limité. Après, je propose différentes formules. Il y a déjà la Dusty School qui s’adresse aux plus jeunes. C’est de l’initiation et les cours sont donnés les samedis matins et pendant les vacances scolaires. J’ai ensuite la Dusty Training. On parle ici de perfectionnement. Ça rentre dans le cadre de cours individuels, ou collectifs. Et ensuite, j’ai la formule Dusty Pro qui s’adresse aux pilotes de haut niveau. C’est un suivi personnalisé qui comprend un encadrement physique, un coaching sur les courses et naturellement, un entraînement moto poussé. »
Tout le monde peut y trouver son bonheur…
« C’est le but. Maintenant, j’ai aussi un projet qui me tient à cœur. Je veux trouver un camion pour assurer l’arrosage de la piste afin de pouvoir proposer une nouvelle formule qui consistera à louer le circuit à des groupes. J’ai dans l’idée que ça peut intéresser des bandes de copains, des clubs, mais aussi des équipes pros qui, l’hiver notamment, cherchent des sites pour passer quelques jours. Mon site étant sur la route qui mène en Espagne, ça pourrait brancher quelques teams. En tout cas, Clément Desalle, Livia Lancelot et Valentin Guillod qui sont déjà venus rouler chez moi ont apprécié l’endroit. »
Sinon, il se dit aussi que tu exhibes les couleurs de la fédération parfois ?
« C’est exact. Pascal Finot m’a fait confiance en 2016 pour coacher les pilotes français sur les GP de Side-car et la sélection française lors du Quad Cross des Nations. C’est sûr que c’est un sport différent du motocross pur et dur, mais ça reste du tout-terrain, donc ça me plaît. Et j’avoue que la discipline m’a complètement bluffé. Je suis allé en Hollande pour la premier GP il y a deux semaines et l’engagement requis est simplement incroyable. Tu parcours le circuit dans une ornière ! Il faut y aller. Ils sont chauds les gars. »
Et ça te plaît ?
« Complètement. Il ne faut pas croire mais c’est du haut niveau. Les pilotes sont des vrais sportifs qui s’entraînent comme des pros. Et les contraintes sont quasi inhumaines. Maîtriser 350 à 400 kilos, le poids d’un attelage avec ses passagers, dans des champs de bosses bourrés de sillons de tracteur, ce n’est pas un truc facile à gérer… Et puis il faut que l’équipage soi en parfaite osmose, ce qui implique des heures de roulage. Ce n’est pas simple. Enfin, les gars sont cools. La moyenne d’âge est de 25 ans, ils sont matures et savent pourquoi ils sont là… En plus ils sont reconnaissants à la fédé de les aider, donc ils m’ont accepté de suite. Bref, je me régale là aussi. Comme avec mes jeunes à la maison ! (rires) »
Lien video
https://vimeo.com/198479826?ref=em-share
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