Vainqueur autoritaire des deux premières manches du Junior à Saint-Jean d’Angely, Calvin Fonvieille a prouvé avoir parfaitement digéré son passage sur KTM. Cela en fait l’un des favoris pour le titre mais le sudiste ne s’emballe pas sur la suite : le championnat sera long et disputé…
Salut Calvin. Alors, du bonheur que cette prémière étape du championnat de France Junior à Saint-Jean ?
« Oui c’était bien cool. Ça faisait un bout de temps que je n’avais pas remporté les deux manches d’une course. Surtout que je ne m’y attendais vraiment pas. Je n’ai pas eu une préparation hivernale rêvée. Mes motos sont arrivées tard, on m’a retiré une plaque posée en 2015 à l’épaule et je suis resté 5 semaines sans rouler… Bref, je n’ai pas accumulé beaucoup de roulage et j’abordais cette ouverture un peu dans l’inconnu. »
Pourtant tu as semblé sûr de toi avec deux remontées éclaires devant et deux courses en solitaire.
« Oui c’est vrai, mais là aussi je me suis surpris. Normalement, je suis plutôt du genre à partir dans le paquet et choper un faux rythme. Là, je suis parti presque devant, quatrième et troisième je crois, et de suite, j’ai pu me faufiler devant et prendre un peu d’avance. Encore une fois, je ne sais pas ce qui m’a pris (rires) ! »
C’est le retour sur KTM, une marque avec laquelle tu avais gagné en 65 et en Cadet ?
« Je ne sais pas si ça explique tout. La Yam était une bonne machine, avec ses qualités et ses défauts. Idem pour la KT qui à ses forces et ses faiblesses et qui m’a demandé un peu d’adaptation, une quinzaine de jours. Maintenant, c’est vrai qu’elle dispose d’un moteur vraiment puissant ! Pourtant, on s’est contenté du strict minimum au niveau de la préparation : des suspensions Bud et un haut moteur préparé par ORD, c’est tout ! Mais ça me suffit amplement ! »
Tu as changé autre chose également, c’est ton statut. Tu suis des cours par correspondance désormais.
« C’est vrai. Fin d’année scolaire 2016, on a pris avec mes parents la décision d’arrêter car je n’arrivais pas à concilier école et moto. Il me fallait m’entraîner physiquement tôt le matin, ou après les cours, tard le soir, je ne pouvais rouler qu’une fois par semaine, c’était compliqué. Je peux maintenant rouler deux fois, m’entraîner physiquement à volonté, c’est bien plus simple même si je l’avoue, c’est devenu très compliqué de se motiver pour les cours. »
Autre changement. Tu fais de la boxe !
« C’est vrai (rires). Mais là, j’suis mauvais de chez mauvais. C’est pour développer mon agressivité en course en théorie… Mais surtout, c’est pour rire avec les copains ! »
Tu as été surpris du niveau de tes adversaires ? Très élevé.
« Pas vraiment. Sur les courses de pré-saisons, Sommières notamment, j’avais déjà pu remarquer que Thibault Benistant et Tom Guyon roulaient très fort car ils étaient devant. Ce n’était donc pas une surprise de les sentir dans ma roue à Saint-Jean. Mais honnêtement, je trouve ça cool car ça promet une belle saison de Junior. Ça sera plus animé que l’année dernière où Rubini et Goupillon dominaient tout. Il y aura beaucoup de bagarres car potentiellement, il y a quatre à cinq pilotes qui peuvent viser la gagne. Evidemment, si je peux enchaîner les deux manches je ne m’en priverais pas, mais ça risque d’être bien plus compliqué qu’en Charente. En tout cas, je vise le titre, évidemment. »
Et l’Europe ?
« Je roulerai à Ernée, et peut être en Italie, mais c’est tout. Il y a un gros niveau en Europe 125 et participer au championnat coûte très cher. On n’en a pas les moyens. Ni mon père, ni la structure LR Motorsport Moto 17 pour laquelle je roule. Je ne suis pas tenu d’y rouler car je ne fais plus parti de l’Equipe de France. Pas assez de résultats… Je suis seulement intégré au collectif Espoirs qui organise des stages avec Sébastien Bonnal. »
T’es alone ?
« Non (rires) ! Jérémy Tarroux et Michel Combes continuent toujours de me coacher. Je roule souvent en Enduro… »
Et quand tu vois Zach Pichon attaquer sa première saison d’Europe 250, tu ne te dis pas que tu aurais dû monter ?
« Non, car j’avais besoin de me reconstruire après deux années difficiles. Et puis j’adore le 125. C’est ma cylindrée. C’est vrai qu’avec Zach, on s’est un peu bagarrés lors de notre passage en 125, mais rapidement, il m’a dépassé. Il a progressé plus vite que moi et aujourd’hui, nous n’avons pas vraiment le même niveau. Mais bon, c’est ainsi ! »