Objectif SX
Vice-champion de France MX2, animateur du début de saison de Supercross avec une victoire à son actif lors de la seconde épreuve du Pro Hexis Supercross à Fresnes Saint Mamet, Arnaud Aubin escompte bien continuer à jouer les premiers rôles dans la discipline. Notamment sur la prochaine épreuve de l’Hexis qui se tient ce week-end à la Bosse de Bretagne.
Alors content de cette saison de motocross qui avait débuté de la meilleure des façons avec une victoire à Gueugnon ?
” C’est clair qu’à Gueugnon, je ne pouvais rêver mieux. Une victoire, qui plus est, sur une piste qui ne m’avait jamais réussie, c’était parfait. Après, c’était quand même une victoire opportuniste parce que je n’ai pas réalisé deux manches extraordinaires. J’ai bien roulé, mais sans être au dessus du lot. J’ai mieux roulé à Romagné je trouve. A Bitche, là, c’était moins bien, mais je récupère la plaque rouge avec deux quatrièmes places. A Pernes, je roulais bien mais je m’en suis mis une dans la première manche et au final, je perds le leadership pour 10 points. A Foolz là, c’était l’horreur : j’ai connu une course pourrie où j’ai été transparent. Des départs médiocres, des courses anonymes où j’ai été incapable de trouver des solutions, une journée à oublier. Ma chance, c’est que Boisramé a cassé son moteur, ce qui m’a évité de prendre trop de retard aux points. A Iffendic, si je parviens à faire jeu égal avec Mathys en première manche, lors de la seconde, je me mets une boîte et je prends 23 points de retard. Bref, je savais qu’à Castelnau, il aurait fallu un gros incident, qu’il commette une grosse erreur par exemple, pour un revirement de situation. Mais ça ne l’a pas fait. Et puis je n’étais pas super vite là aussi. Surtout en première manche… Bref, ce qui m’a mis dedans cette année, ce sont des erreurs directes. Sans mes deux grosses chutes de Pernes et Iffendic, j’aurais pu jouer le titre jusqu’au bout. Mais pour répondre à ta question j’suis content de mon année !”
C’était une saison des plus animées en tout cas ?
” Oui. Le MX2, avec l’arrivée des jeunes comme Moreau, Renaux, plus le retour de Rubini, était très homogène. A Iffendic, c’était là folie car tout le monde était là. Dans ces conditions, tu te dis qu’une place sur le podium, c’est vraiment un super résultat. Ça veut dire que t’as bien roulé. C’est un beau championnat et je pense que pour les gars qui font l’Europe, c’est un excellent entraînement. Je ne sais ce qu’ils pensent, mais à mon avis, ils ne viennent pas sur l’Elite avec la fleur au fusil. Ils doivent s’y dépouiller pour bien figurer. En tout cas, pour moi, ça prouve que j’ai un certain niveau de rouler parmi eux.”
Justement, on aurait aimé te voir sur la manche française de l’Europe, voire du Mondial ?
” Je devais y participer mais on a préféré faire l’impasse avec mon frère car le Supercross débutait et nous n’étions pas prêts. De toute façon, encore une fois, je n’ai plus de prétentions mondiales. On se concentre sur les Championnats de France avec mon frère.”
Pas difficile de garder la motivation ?
” Non. Il me reste toujours des progrès à faire. Regarde cette année, je n’ai pas réussi à faire un chrono dans les tops 10. Toujours entre la dixième et la quatorzième place… Alors qu’en course, il m’arrive de signer les meilleurs temps… Bref, il me reste à progresser en terme de vitesse pure et c’est un des points qui me motive.”
Tu n’es toujours pas décidé à passer en 450 ?
” Non. Je prends la 450 sur les cross inter, quelques SX et ça se passe bien, mais sur une saison complète, c’est moins sûr. Surtout, Nico roulant devant en 450, pour assurer une présence maximale à notre structure, le team OB 1, c’est préférable que je reste en 250. Je pense que je monterai quand je ne parviendrai plus à suivre le rythme des jeunes… (rires)”
Et puis l’année prochaine, la Suzuki 250 RM-Z va évoluer. Ça serait ballot de changer de catégorie maintenant…
” Tu sais, pour nous autres, ce n’est pas toujours une bonne nouvelle de savoir qu’une moto change. Ça implique plus de développement, des nouvelles pièces, donc des sous. On connait parfaitement l’actuelle RM-Z, ce qui nous permet de bien travailler dessus. Je tiens d’ailleurs à remercier mon père, et Nico, pour tout ce qu’ils font pour moi. Et notamment de me donner tous les week-ends une machine capable de gagner qui ne craint ni les KTM, ni les Husky, ni les Yam, ni les Kawa, ni les Honda… J’ai signé pas mal de départs devant.”
Et ton début de saison SX ?
” Du bon et du moins bon. A Clermont Ferrand, je signe une quatrième place honorable compte tenu de mon peu d’entraînement et de mon manque de feeling en course. J’étais sur des oeufs, surtout que j’avais peur de me blesser pour l’Elite. A Chateauneuf pour l’Hexis, pas top non plus. J’ai pas réussi à trouver des solutions sur une piste pas très sélective. A Fresne, ça allait mieux. J’ai signé un bon chrono qui m’a aidé à prendre de bons départs et sur une piste pas trop technique ça l’a fait. Une première victoire, c’est top. Pourtant, je n’ai pas roulé beaucoup. Mais cette fois-ci j’étais bien relâché. Totalement concentré sur mes courses. En tout cas, je pense qu’avec Do, Irsuti, Escoffier, Richier, ça va donner des belles courses.”
Tu te sens plus à l’aise en SX ou en MX ?
“Moi qui aime les efforts longs, je préfère le MX. Le SX, je trouve ça un peu monotone, surtout qu’on a qu’une piste pour s’entraîner. Pour changer de pistes, il nous faut faire 200 kilomètres. Certes, on vient de la refaire, mais quand t’enchaînes les roulages, à force tu la connais par coeur. En tout cas, je sais qu’il me reste plus à progresser en SX qu’en MX. Je n’ai pas l’aisance d’un Do ou d’un Irsuti qui roulent énormément dans la discipline. Je compense avec le bagage que j’ai en cross, surtout dans les virages.”
Tes objectifs ?
“Faire aussi bien que l’année dernière où j’avais gagné quelques courses outdoor. Et signer un max de podiums. Je sens que ma bonne saison de motocross m’a fait du bien mentalement. Je suis dans une bonne dynamique.”
24MX Tour, SX Tour, Pro Hexis, t’as pas peur de saturer à force ?
” Une carrière de crossman n’est pas très longue ! L’année dernière, on a calculé qu’avec Nico, on a disputé 35 courses. Le truc, c’est qu’on enchaîne aussi les cross inter. Ce week-end, après l’Hexis à Fresne samedi, on a pris la route pour participer à un cross national à Rozoy en Picardie. C’est souvent comme ça…”
En tout cas, vous prouvez avec ton frère Nico, qu’un team familial peut tenir la route.
“Ça fait quatre ans que le team OB1 existe, je pense qu’on a prouvé notre sérieux en effet. Cette année, on a décroche deux places de vice-champion de France, en MX2 et en MX1, c’est une preuve que l’on travaille correctement. Je pense que nos partenaires partagent cet avis. Le truc surtout, c’est qu’on s’entraîne toujours ensemble, ce qui nous permet de nous pousser l’un l’autre. Il n’y a pas un fossé entre nous en terme de vitesse et à chaque fois, l’idée est d’être devant l’autre ce qui rend tous les roulages qualitatifs. Voilà pourquoi ça marche. En tout cas, encore une fois, je tiens à le remercier, tout comme père qui passe un temps fou sur mes machines, pour tout ce qu’il investit dans cette structure.”