Atypique, drôle, grande gueule, passionné, touche-à-tout… Les adjectifs sont nombreux pour décrire Antoine Meo, crossman très prometteur avant de passer avec succès à l’enduro.
Désormais agriculteur tout en étant au centre du projet Ducati en tant que pilote chargé de développer la future Desmo450 MX, Antoine veut aussi transmettre à la jeune génération à travers une série de podcasts disponibles sur notre chaîne YouTube, dans lesquels Antoine Meo discute avec d’autres légendes du sport. Nous, c’est avec lui qu’on a voulu discuter !
Déjà, comment ça a commencé pour toi, la moto ?
Mon père était un passionné. Moto de route, cross… Le motard de base, quoi. Ça roulait dans les chemins avec la moto de cross. C’était facile, il n’y avait pas trop de gendarmes. J’ai eu une petite moto électrique très jeune, je devais avoir 2 ans et demi ou 3 ans. J’ai eu la brillante idée de partir chez mes grands- parents qui habitaient à peut-être 600 mètres. C’est en descente et arrivé en bas, j’avais fondu le moteur. Du coup, mes parents m’ont acheté un QR Honda, je devais avoir 4 ans. C’est parti de là. Chez nous, il y avait beaucoup de pistes privées, beaucoup de gens qui roulaient le week-end les uns chez les autres. En habitant à la campagne, j’ai toujours fait de la moto dans les champs. Sur l’exploitation agricole de mes grands-parents, j’allais partout. On a toujours pratiqué ça dans la famille avec mes cousins.
A partir de quel moment tu t’es aperçu que tu étais bon ?
Assez tard. Selon moi, je n’étais pas très bon. J’étais travailleur et je ne me posais pas la question de savoir si j’étais bon ou pas. Je voulais apprendre des choses, m’améliorer. J’ai eu la chance d’avoir Mickaël Maschio juste à côté de chez moi avec qui je roulais tout le temps. Déjà, quand j’étais en 60 cm3, j’ai des souvenirs d’aller rouler avec lui et son mécano. Des fois, il prenait ma moto et faisait un temps de référence et je passais l’après-midi à essayer de m’en approcher. En 85 cm3, pareil, il prenait ma brêle, passait des sauts et me disait : « Voilà, les meilleurs pilotes en 85, ils feraient ça ».
Comment tu t’es retrouvé en Equipe de France Espoirs ?
On n’avait pas prévu de faire le championnat de France Juniors en début de saison 1999, mais un gars de la ligue a poussé mon père à m’emmener aux qualifications qui étaient près de chez moi. A l’époque, tu te qualifiais en début d’année pour toute la saison et j’ai gagné ces qualifs. Du coup j’étais qualifié d’office. Après trois au quatre épreuves, à Tonneins, Jean-Jacques Bruno, qui était l’entraîneur de l’équipe de France Espoirs, a été voir mon père pour demander qui j’étais, d’où je sortais, quel âge j’avais… Et à partir de là, il s’est mis à s’intéresser à nous. A mi-saison, Hervé Versace, qui était dans l’équipe, s’est blessé. Jean-Jacques a demandé à mon père si ça le dérangeait qu’on finisse la saison avec eux. Comme on n’avait qu’une moto, ça nous branchait. Du coup, j’avais fait l’Elite à Iffendic et il m’avait dit que si je me qualifiais en Superfinale j’étais pris, et je me suis qualifié…