Aujourd’hui, à Greg de décider.
Aux alentours du 15 janvier maximum il devra donner sa réponse : Allemagne ou Italie, cross ou enduro ?
Lors de ses débuts en enduro cet automne au guidon d’une Yamaha du team 2B, au Trèfle puis en championnat de France à Ambert ainsi qu’en Mondial à Brioude, le gars Aranda a réellement impressionné tous les spécialistes, faisant preuve non seulement d’une étonnante rapidité d’adaptation mais aussi et surtout d’une aisance épatante se traduisant par des chronos en spéciales franchement époustouflants.
OK, mais n’oublions pas qu’à ce jour l’ami Greg est encore et toujours crossman ! Le voici d’ailleurs en train de clore sa saison en trombe, réalisant des prouesses en championnat allemand de supercross qui, à cheval sur deux années civiles, s’achèvera ce samedi. Pilote numéro un du team allemand Sturm (qui utilise des Kawasaki… blanches dépourvues de tout marquage), c’était là son objectif majeur de la saison (ayant raté deux épreuves sur blessure, il n’a pas eu les résultats escomptés en motocross, terminant seulement neuvième des ADAC MX Masters) et, le moins qu’on puisse dire, c’est que la mission n’est pas loin d’être accomplie : vainqueur à Stuttgart en novembre (le même week-end que Lille, hélas) et à Münich en décembre, sur le podium à Chemnitz entre les deux, le Français caracole assez largement en tête du classement provisoire de la prestigieuse ADAC Cup avant la finale de Dortmund, ce week-end. Avec un total de 116 points face aux 84 de l’Américain Gavin Faith, aux 74 de Boris Maillard (auteur lui aussi d’une belle campagne 2014/2015, alors qu’il débute en 450 cc) ou aux 56 de l’autre Yankee Ben Lamay ou de son propre coéquipier british Jack Brunell (vainqueur à Chemnitz), Greg devrait conclure victorieusement vendredi et samedi dans la Ruhr. Ayant pu s’entraîner tout son saoul sur un nouveau terrain de SX personnel, GA réalise assurément sa meilleure saison de supercross, la plus aboutie à ce jour : ne l’a-t-on pas vu à son avantage en SX Tour également, lorsqu’il était présent, notamment à Genève (second derrière Marvin Musquin le samedi) ?
On comprend ainsi pourquoi l’équipe Sturm lui propose-t-elle, fort logiquement, de poursuivre leur collaboration en 2015. Avec davantage de moyens et un contrat à la hausse, comme il se doit, les Allemands ayant bien laissé entendre qu’ils tenaient absolument à conserver le Frenchie dans leurs rangs, vu sa brillantissime fin de saison indoor. Ce n’est pas un scoop, Greg est bourré de talent. Peut-être est-il arrivé un peu trop tôt en Grands Prix et cela a-t-il nui à la suite de sa carrière, mais on ne réécrira pas l’histoire…
Dilemme donc il y a : « que choisir » ? Et c’est plus compliqué que prévu !
Certes, se lancer en enduro, une discipline qui « à l’essai » l’a complètement séduit, débarquer d’emblée en tant que pilote d’usine, c’est à dire dans les meilleures conditions qui soient, avec un programme très intéressant comprenant, outre le WEC, les championnats italien et français, a priori en catégorie E3 sur la 480 quatre-temps (qu’il a pu tester chez Beta et qui lui a beaucoup plu), pareille offre a de quoi faire réfléchir, n’est-ce pas ? Sans aucun doute !
Mais se lier aux Italiens pour l’enduro signifie aussi dire adieu au MX et au SX, au plus haut niveau s’entend, les responsables de Beta ayant été tout à fait clairs à cet égard. D’une part, leur catalogue ne propose pas de matériel spécifiquement adapté, ensuite ils ne veulent pas voir leur pilote officiel prendre des risques en dehors du cadre auquel son contrat le destine…
"Il ne s’est jamais senti aussi bien sur la moto qu’en cette fin 2014/début 2015"
Et c’est là que le bât blesse… Que faire ? « Tempête sous un crâne » !
Greg n’a que 25 ans et, malgré dix saisons de professionnalisme (il fut champion de France Cadet en 2004), cela lui semble peut-être un peu tôt pour abandonner du jour au lendemain cross et supercross, ses passions de toujours. D’autant que, comme il le dit lui-même, il ne s’est jamais senti aussi bien sur la moto qu’en cette fin 2014/début 2015…
Alors, jouer la carte de l’enduro, pour y réussir une nouvelle carrière, à l’instar d’un Pela, par exemple ? Ou bien persévérer en MX/SX, continuer sur sa lancée, sans doute mieux que jamais, vu les résultats des derniers mois ? Entre les deux son cœur balance…
En tous cas le Sudiste a préféré ne rien officialiser avant ce week-end : il lui reste trois soirées de supercross à disputer (Dortmund se déroule sur trois jours, vendredi, samedi et dimanche, même si les deux premiers seulement comptent pour le championnat) et une ADAC Cup à conquérir avant de pouvoir dire : « Stop, on passe à autre chose », ou bien : « Encore, on continue en motocross »…
Réponse la semaine prochaine : on ne manquera pas de vous communiquer sa bonne résolution de nouvelle année dès que Greg aura fait connaître son choix !