Mx2K.com – Toute l’actualité Cross en France et US › Forums › Discussion générale › Le “moment zéro”
redneck a écrit :oxboy a écrit :Voilà un post au combien intéressant…
Tout simplement du Swann…
T’es gentil !
Bisou…
agluff a écrit :Larchant 1973, 10 ans et toutes mes dents, mes parents m’emmènent voir une chose nouvelle pour moi, une course de moto dans les bois, ça sent l’huile de ricins, ça fait un bruit infernal, ça saute, ça tombe, une poussière infernale, et puis y a pas que le bois, y a aussi des montées et descentes à pic, à partir de là, plus rien n’a été comme avant.
Pour la petite histoire, le circuit existe toujours, 46 ans après, une gageure en région parisienne, les montées et descentes ont été bétonnées pour certaines afin d’éviter le ruissellement de l’eau et la détérioration du terrain, plus de compétition, mais bel endroit.
On a du se croiser oh mon druide, sauf que j’avais 7 ans de plus !!! j’ai même encore le programe avec la photo du pilote Broutin qui s’était tué à l’entrainement quelques mois plus tôt ( mais pas à Larchant ) .
Ben, ça se confirme à la lecture de ces 2 premières pages, on est bien sur un site interdit aux -40ans!!! Je comprends mieux pourquoi sur MV tous les p’tits jeunes disent que ça sent la merde MXcaca!
“Ah on est bien”
swann a écrit :
T’es gentil !
Bisou…
Hey, tu gobes des ecstas en ce moment ????
La fête a duré jusqu’à mes 17 ou 18 ans quand l’entrée dans l’âge adulte a un peu calmé cette passion dévorante.
.
Imposteur, va!
Pourquoi tu gâches tout avec cette dernière phrase? Lol
Pour moi la fête a commencé à 16 ans quand mes vieux ont enfin compris que je voulais faire des compètes de cross et que prout prout dans les chemins n’était pas ce qui m’intéressait le plus!
… je ne sais pas si moi je suis déjà rentré dans l’âge adulte!!!!
Ce jour là je portais une paire de Stan Smith, un jean, un blouson bleu marine et une écharpe rouge.
C’était une belle journée d’hiver du sud de la France.
La lumière était limpide, l’air froid et sec, le ciel était bleu et les grands arbres qui bordaient la rivière faisaient une longue barrière de verdure qui nous protégeait du vent.
On devait être en janvier ou en février.
1982.
…
Mon genou et ma Suzuki ER 21 étaient tout juste réparés des suites d’une rencontre malheureuse avec la voiture de mon prof de Gym et après quelques mois à étrenner ma toute nouvelle liberté de jeune ado motorisé sur les routes alentours j’étais là pour accompagner mon grand copain de l’époque.
L’idée était de me faire découvrir les joies du “tout terrain”.
Lui aussi roulait sur une ER 21 automatique… mais lui avait déjà fait ses armes dans les chemins environnants sur la 125 Suzuki de son grand frère et il avait décidé de me convertir à une pratique différente de la moto, loin des parkings de collége, des bars et des embrouilles de gamins.
Lui avait déjà lu un moto verte, il avait déjà mis ses roues dans la terre pour le plaisir et pas juste pour remonter une allée pas goudronnée… berf, lui il savait déjà.
Et moi pas encore.
.
Un plein plus tard, en réserve et dans la lumière du mauvais phare jaune en 6 volts… je rentre chez moi.
Mes Stan Smith sont ruinés, j’ai de la terre plein les chausettes et la tête remplie de sensations ennivrantes !
Je viens de passer deux ou trois heures à faire des ronds dans la terre limoneuse.
A enchainer les zig zags maladroits… à monter et descendre un gros talus… à prendre des virages en tendant la jambe devant moi.
J’ai glissé, je suis tombé, je suis reparti, j’ai pris confiance, j’ai joué toute l’après midi, on a commencé à faire la course sur un circuit improvisé de deux ou trois virages et une grosse motte de terre…
C’était… parfait !
Je n’ai pas beaucoup de souvenir ou j’ai été aussi profondément heureux que ce jour là.
Trois ou quatre années de passion dévorante et exclusive pour tout ce qui touchait à la moto tout terrain ont commencé à cet instant là.
J’allais dévorer tous les moto verte, moto revue, moto journal, moto tout-terrain… j’allais me faire une culture dans les bouquins, dans les magasins, au bord des circuits… j’allais voir mon premier vrai motocross pour la finale de la ligue 125 Languedoc Roussillon 1982 au circuit d’Uzes… prendre la plus grosse claque de ma carrière de spectateur de MX en assistant à mon premier MX inter de Beaucaire en 1983…
La fête a duré jusqu’à mes 17 ou 18 ans quand l’entrée dans l’âge adulte a un peu calmé cette passion dévorante.
Mais mon moment zéro… c’était ce jour là.
OK…
Mon père a fait du rugby jusqu’à environ 30 ans, puis a décidé sur un coup de tête de faire de l’enduro à peu près au moment de ma naissance. Honda Elsinore puis SWM et HVA, avec laquelle j’ai fait quelques tours de jardin sur le réservoir bien plat, les mains posées sur le guidon. Je crois que ça m’a tout de suite emballé. Il y avait parfois des Moto Verte qui trainaient et je trouvais l’iconographie magnifique. Et une fois, je devais avoir 4/5 ans, c’est le drame ! Il m’emmène avec lui chez Coquard Moto période perdu dans la campagne et là, je découvre que le Graal existe : le PW 50… Je pensais jusqu’ici que les motos, ce n’était que pour les grands, et je découvre qu’ils en font à ma taille. J’ai eu le PW à Noël, ça n’a pas été facile de m’en déloger. Ensuite, l’engrenage classique des courses. Marrant, je me souviens encore parfaitement quand mes parents m’ont demandé si je voulais faire une course “avec d’autres garçons de mon âge avec la même moto”. J’ai dit oui, j’ai gagné. Ensuite, Minivert direct. J’ai enchainé les 2e places derrière Micka Pichon (on a 15 jours d’écart) avec quelques victoires par ci par là. Je n’ai jamais vraiment arrêté de rouler sauf quelques années après l’arrêt de ma “carrière” où j’étais à la FAC et dégoûté de ne pas avoir réussi alors que je voyais un paquet de gars que je considérais comme des tocards faire des places… Maintenant c’est pratique soft : enduro. Le top pour les vieux.
Quant au souvenir sportif, s’il y a bien eu le GP 125 à Thomer, la grosse claque c’est Bercy. J’ai du voir les 20 premiers au moins. Les deux de 1984 c’était la claque absolue. Paris, la salle, les ricains, les sauts… Enorme.
ganjaman a écrit :. Ensuite, Minivert direct. J’ai enchainé les 2e places derrière Micka Pichon (on a 15 jours d’écart) avec quelques victoires par ci par là. Je n’ai jamais vraiment arrêté de rouler sauf quelques années après l’arrêt de ma “carrière” où j’étais à la FAC et dégoûté de ne pas avoir réussi alors que je voyais un paquet de gars que je considérais comme des tocards faire des places…
Et donc la question qui s’impose …..
Qu’est ce qui fait -selon toi -, que ça n’a pas marché pour ta pomme ?
redneck a écrit :oxboy a écrit :Aujourd’hui, à 52 ans,
Punaise, t es vieux quand même….
pas du tout, je ne me suis jamais senti aussi jeune…
🙂
redneck a écrit :Qu’est ce qui fait -selon toi -, que ça n’a pas marché pour ta pomme ?
parler de pomme à un normand, on peut dire que tu es en cible….
oxboy a écrit :pas du tout, je ne me suis jamais senti aussi jeune…
🙂
C est aussi ce que je tente désespérement de faire croire….
Me suis même acheté un jean taille basse pas plus tard que la semaine dernière.
,-)
redneck a écrit :Et donc la question qui s’impose …..
Qu’est ce qui fait -selon toi -, que ça n’a pas marché pour ta pomme ?
Loaded question… Déjà, dire que ça n’a pas marché, est-ce vraiment le cas ? J’ai une 4e place en SX 125, quelques belles perfs en Europe et en Elite… Plus sérieusement, je me demande surtout comment on a réussi tout ça avec si peu de moyens et de connaissances. J’ai depuis cotoyé des champions/stars, vu comment ils se préparent physiquement comme techniquement. Bah on était loin du compte. Je n’ai jamais eu une prépa de suspensions, par exemple, même quand on roulait en SX. Après, je n’avais pas le mental de tueur nécessaire en MX, c’est un fait. J’avais peur des départs, aussi, ce qui n’aide pas.
Bref, je marche, je vais bien, un boulot “sympa” à défaut d’être rémunérateur, disons que je me suis réconcilié avec le fait que “ça n’a pas marché”, comme tu dis. Mon seul léger regret est de ne pas être passé à l’enduro quand j’en ai eu la possibilité. On m’a proposé l’EEAT et j’ai refusé car je n’y connaissais rien à l’époque. Les quelques courses que j’ai fait après ont montré que j’aurais sans doute pu être pas mauvais, voire pro.
ganjaman a écrit :Loaded question… Déjà, dire que ça n’a pas marché, est-ce vraiment le cas ? J’ai une 4e place en SX 125, quelques belles perfs en Europe et en Elite… .
I beg your pardon, ma question était effectivement mal formulée.
Thx pour les explications, et cool de voir que tu ne sembles pas trop t’apesantir sur les regrets.
Ah… le haut niveau !
Sujet toxique par excellence.
Je me demande d’ailleurs si la prise de conscience de ce qu’est l’envers du décor n’est pas le premier moment de déception dans le parcours d’un jeune passionné ?
Quand je disais que le charme s’est un peu rompu quand vers 18 ans j’ai resenti moins de “passion” pour la moto TT en général, je crois que plusieurs choses se sont conjuguées :
L’essoufflement un peu… 3 ou 4 ans à ne penser qu’à ça, à ne vivre que pour ça… c’est long quand même !
L’ouverture à d’autres choses… tant mieux.
Mais aussi pour une bonne part la perte d’une certaine candeur.
Moi, en tant que spectateur plus qu’acteur, c’était la prise de conscience que le milieu de la moto ne serai jamais un espace ou je serai “à l’aise” qui m’avait bien “refroidi”.
Sans parler d’une grande déception je peux dire quand même que ça a été un peu un “entêrrement”… celui de mes illusions naïves sur la perfection de mes semblables.
J’avais réalisé que c’est pas parce qu’ils aimaient aussi la moto que “les autres” étaient systématiquement fréquentables.
Et je me demande à quel point la déception peut être rude quand un jeune pilote qui s’investi réalise que le milieu de la moto (que je n’apprécie guère, soyons honnête !) n’est pas toujours très “facile”.
Ceci-dit y’a pas que la moto…
De toutes façons, à partir du moment ou il y a compétition, il y a tension.
Et quand on s’approche du haut niveau… ça peut devenir dramatique.
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