• INQUIÉTUDE
L’odeur des gaz d’échappement et le bruit des vrombissements des moteurs flottaient hier, comme chaque week-end, sur le sable du circuit Bernard-Gouvart de Loon-Plage. Mais tout occupés qu’ils étaient à s’adonner à leur passion des sports mécaniques, les pilotes avaient l’esprit et le coeur tournés vers « Tim » Potisek, victime vendredi après-midi, sur ce même sable, d’un accident grave lors d’un entraînement.
En plein coeur du complexe industrialo-portuaire dunkerquois, l’odeur de gaz d’échappement emplissait hier les poumons des badauds venus admirer les deux-roues s’entraîner sur le circuit loonois. Les moteurs vrombissent, le sable gicle sous les pneumatiques des motos. Un samedi ordinaire, à deux semaines de la Ronde des sables, sur le circuit Bernard-Gouvart.
Ou presque. Le terrain de compétition du Dunkerquois n’a rouvert ses portes qu’hier matin, peu après 9 h. Une fois les enquêteurs de la Gendarmerie nationale venus effectuer les dernières constatations suite à l’accident grave dont « Tim » Potisek a été victime hier après-midi.
Présent lors du drame, Marius Bourgain s’avoue encore sous le choc. « J’étais juste à côté de lui quand "Tim" est tombé, se souvient, ému, le motard originaire de Dannes (Pas-de-Calais). Il est sorti "comme une balle" d’un virage, comme à son habitude, et il est mal retombé dès le premier des deux petits sauts qui suivent. Une chute impressionnante. La moto a terminé sa course à plus de trente mètres. Il était par terre. On a compris que c’était grave. On a appelé les secours, on lui a prodigué les premiers soins et mis une couverture de survie. "Tim" était sonné par le choc, conscient. Il nous a dit ne plus sentir ses jambes puis il a perdu connaissance… » La température avait alors instantanément chuté de plusieurs degrés sur le circuit loonois. « Ça fait bizarre, vous savez, de voir un pilote tenter de réanimer un autre pilote…, confie Marius. Du coup, plus personne ne roulait. Tout le monde était autour de" Tim", on s’est organisé pour que les secours aillent le plus vite possible. » Depuis vendredi après-midi, sur le sable loonois ou ailleurs, la grande famille des motards ne pense qu’à « Tim » et à sa famille. Cherche le moindre bout d’info laissant espérer des jours meilleurs pour le pilote dunkerquois.
Hier, sur le parking du circuit, au club-house ou dans la file d’attente de la friterie, chacun s’avouait inquiet. Et solidaire. « Maintenant, on fait tous une prière pour que cela aille bien pour lui, résume Marius Bourgain. "Tim", je le connais, c’est un battant. S’il y a le moindre moyen qu’il s’en sorte, il va s’en sortir. » Le monde du motocross devra encore patienter jusqu’au début de semaine prochaine pour savoir avec davantage de précision quelles conséquences cet accident dramatique aura sur son champion. •
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• Dans une petite quinzaine de jours, le circuit Bernard-Gouvart accueillera …
les 21 (course amateur) et 22 (quads, course confirmée) la Ronde des Sables. L’épreuve ne sera pas reportée, ni annulée, selon Vincent Leignel (vice président de l’Association de développement des activité du sport mécanique), qui a appris vendredi, vers 19 h, l’accident survenu à Timoteï Potisek.
L’élu représentait les collectivités en Autriche, dans le cadre du projet Europan. « J’ai eu des discussions avec Rudy (Potisek)hier soir (vendredi). J’ai vécu ça intensément, pour des raisons personnelles aussi. On est tous attaché au diagnostic des toubibs. J’ai compris que le diagnostic vital n’était plus aussi engagé qu’il l’avait été. Les jours qui viennent seront prépondérants. Il faut, aujourd’hui, être très solidaire autour de Rudy et de sa famille, garder son sang-froid, ne pas parler trop vite. » À distance, il est resté en étroite relation avec le personnel du circuit Bernard-Gouvart. Pour Vincent Leignel, il ne s’agit pas d’annuler ou de reporter l’édition de la Ronde des Sables des 21 et 22 novembre. « On la fera dans un état d’esprit différent, de recueillement. On sera attentif à la sécurité. Je me souviens qu’il y a quelques années, on avait rabaissé les "woops" parce qu’il y avait du vent. On ne joue pas avec la vie des gens.
» Mais les pilotes seront-ils désireux de participer, avec le souvenir tout frais de l’accident de Timoteï Potisek ? « Je n’ai pas de retours comme ça. Je suis aussi en Autriche. » Aujourd’hui, sur ce dossier, l’affectif prend naturellement le dessus. Rudy Vergriete, 4e du Touquet cette année, était loin de se projeter jusqu’à la Ronde, d’autant qu’il est blessé aujourd’hui. « On est un peu choqué. "Tim", c’est la référence. Il avait tout pour réussir. C’est un gars sympa. Ça lui arrive à lui aussi. Entre guillemets, on se dit : "à qui le tour ?" Est-ce que ça vaut le coup de prendre ces risques ? Aujourd’hui, on se sent tout bizarre. Je suis surtout dans l’attente de nouvelles. » •
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« Comment ne pas être affligé par ce qui arrive à ce garçon en pleine progression, qui donnait une si belle image du sport ? Ma pensée va à sa famille, à ses proches et à son épouse. Je les avais mariés il y a quelques mois. Ce qui domine aujourd’hui, c’est un sentiment d’inquiétude et ce qui compte c’est la solidarité, la compassion et l’espérance. Cet accident a eu lieu sur le terrain qu’avait voulu Bernard Gouvart et qui doit permettre aux jeunes de vivre leur passion. Dans ce sport très dangereux où la mécanique prédomine, ce sont malheureusement les hommes qui paient au prix fort les conséquences des moindres problèmes. » > Arnaud Demeester, septuple vainqueur au Touquet : « Les médecins ne donnent pas beaucoup d’espoirs au début. Il faut voir dans quelques jours. (…) Je me disais, ce matin (hier) : "pas lui. c’est pas possible." J’ai pris mon courage à deux mains pour appeler Rudy. J’ai pleuré avec lui. Il n’y avait rien d’autre à faire. C’est grave. Il n’y a pas de mots. On ne réalise pas ce qui s’est passé. » > David Hauquier, pilote « retraité » : « C’est un gros choc. "Tim", je le connais depuis longtemps, j’ai souvent été hébergé chez les Potisek quand je m’entraînais ici. Les larmes me sont venues hier (NDLR : dans la nuit de vendredi à samedi) , au fur et à mesure que les infos tombaient. On souhaite tous entendre des nouvelles agréables de "Tim" demain. Croiser les doigts. Et assurer un gros soutien à son épouse et à sa famille. » •
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• L’accident de « Tim » a occupé les pensées de David Hauquier toute la nuit. …
Hier, l’ancien pilote chevronné était bien présent sur le sable loonois pour donner des cours de pilotage. Retraité des circuits à 39 ans, le Cambrésien (vainqueur de l’Enduro du Touquet en 1997) a porté la casquette de « M. Sécurité » lors de l’Enduropale. L’accident dramatique de « Tim », après ceux de Jason Denys et Benjamin Schots, lui fait froid dans le dos. « La région paye cher depuis deux ans le fruit de la passion et de l’envie. » De quoi relancer le débat sur la sécurité ? « Je ne sais pas si cela aurait changé quoi que ce soit pour "Tim". Mais il a une notoriété telle que cela va faire réfléchir. Les pilotes doivent être informés des conséquences si on ne porte pas telle ou telle protection. » Après les équipements ventraux et dorsaux, les protections cervicales doivent-elles être rendues obligatoires ? « Un écart s’est creusé entre des machines toujours plus performantes et la sécurité des pilotes. Il faut le réduire d’une manière ou d’une autre. Le risque zéro n’existe pas, chaque pilote le sait et ces protections ont un coût. Mais si la mécanique est réparable, pour le corps humain, c’est plus délicat. »
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https://www.lavoixdunord.fr/Locales/Dunkerque/actualite/Secteur_Dunkerque/2009/11/08/article_l-etat-de-sante-de-tim-potisek.shtml
, le il y a 4 années et 7 mois.
7.9 € TTC
