Stephen Rubini
Giuseppe Luongo l’a annoncé à l’occasion du Supermotocross début octobre. En 2017, les lignes de départ des Grands-Prix évolueront. Finie cette zone naturelle derrière la grille que les pilotes jardinent avec métier et attention pour se préparer une trace propice au holeshot. Désormais, les lignes de départ du championnat du Monde seront recouvertes d’un grillage métallique afin de permettre une plus grande équité entre pilotes. Un changement qui amène son lot de bouleversements et, évidemment, suscite adhésion ou rejet. Ce sont ces sentiments que nous allons tenter de cerner en appelant pendant un mois, chaque mercredi, des pilotes de niveaux différents. Cette semaine, c’est Stephen Rubini, champion de France Junior et vice-champion d’Europe 125 qui attaquera sa première saison de MX2, qui nous répond. Lui qui a fait du Mondial sa priorité (il ne devrait disputer qu’un ou deux Elite, et Lacapelle Marival), c’est une nouveauté qui lui tient à cœur.
« Franchement, je n’aime pas du tout ce changement. Ça tue l’esprit du motocross. Le jardinage, ça faisait parti de notre sport et j’appréciais ce moment où l’on préparait sa course. Mentalement, c’était un instant qui me servait à rentrer dans ma manche. Si tu avais confiance en ta trace, alors tu étais confiant pour ta course. D’ailleurs, j’étais l’un des premiers à me présenter pour profiter de ce temps disponible.
Et puis maintenant qu’ils veulent que tous les pilotes partent sur le même pied d’égalité, quel est l’intérêt des qualifications et des chronos ? Il n’y aura plus beaucoup d’avantage à bénéficier d’une bonne position sur la ligne de départ. Je trouvais aussi que pour les spectateurs, c’était intéressant car ils avaient ainsi le temps de nous suivre, de nous apercevoir tout du moins. L’année prochaine, les gars vont sortir de leurs camping-cars, monter sur leurs machines, disputer leurs manches et retourner à leurs teams… On ne les verra pas de la journée sans casque.
Dans le team, on partage tous un peu le même avis et ça doit vouloir dire que ce changement n’était pas impératif. D’ailleurs, pourquoi vouloir changer cette procédure ?
Rien ne nous garantit non plus que les grilles tiennent le coup. Quarante 450 à fond, ça en fait des chevaux. Il faudra que les clubs assurent bien les plaques au sol. Enfin, on verra. On va bosser dessus, comme tout le monde. »