Après quelques unes des plus belles bagarres de l’histoire du MX/SX (il y aura d’autres!), on voulait vous parler aujourd’hui de ces jours où un pilote se transcende pour rentrer dans l’histoire. Premier sur la liste, Sébastien Tortelli à Glen Helen en 1999.
Et s’il y a bien un pilote à l’avoir fait à de multiples reprises, c’est Sébastien Tortelli. Sûr que la vitesse n’a jamais été un problème pour Séb. Tous les anciens se souviennent de sa progression fulgurante. De vice-champion de France Junior en 1993 (derrière Sébastien Carrico) à vice-champion d’Europe 1994 (derrière Brian Jorgensen), puis troisième du mondial 1995 et enfin plus jeune champion du monde de MX de l’histoire en 1996 sur la Kawasaki De Groot. Avant d’enchaîner avec le titre deux et demi en 1998, après une saison de folie à se battre avec Stefan Everts. Ça, vous l’avez déjà lu et vu quelque part, non ? Alors cliquez sur cliquer.
Mais, comme tout crossman français qui se respecte à l’époque, la tentation est d’aller voir si l’herbe est plus verte aux Etats-Unis. Si Séb est certes plus à l’aise en MX qu’en SX, il a quand même gagner à la surprise générale l’ouverture du championnat US 98, devant tout le gratin des Emig, McGrath et consorts.
Ce qui s’appelle gagner à la surprise générale !
Un truc assez inimaginable aujourd’hui… Comme si Tim Gasjer avait gagné Anaheim 1 cette année… Bref, je digresse. De quoi lui donner confiance dans ses capacités, lui qui est un habitué du championnat de France depuis tout jeune.
Il est entendu depuis longtemps que Dyno va quitter le team Kawasaki De Groot a l’issue de la saison 1998 pour rejoindre les rangs de la Dream Team American Honda, avec pour coéquipiers Ezra Lusk, Kevin Windham, et un temps Mickael Pichon, avant que MP et Honda ne se séparent. C’est une autre histoire.
On met la vidéo pour le fun, mais pas beaucoup d’images du Dyno…
Malheureusement, la saison SX est loin d’être à la hauteur des attentes et du potentiel du Dyno. Aucun top 5, deux sixième places étant ce qu’il y a de mieux à sauver de cette première saison complète SX aux USA, conclue à la 11e place. Sûr que pour un officiel Honda, on peut penser (et les boss aussi sûrement) que c’est un peu léger. Ils vont vite être rassurés du potentiel de leur nouveau poulain en Outdoor. Avant la course, le reporter de terrain de l’époque, un certain Davey Coombs, présente Tortelli en disant à peu près : « Certains pensent que Sébastien Tortelli est le pilote le plus rapide du monde. On va bientôt le savoir. » On a tous bien vu, Davey, même si ce n’était que pour ce week-end là. Avant ce jour-là, la légende, propagée par son mécano Shane Drew, veut que Séb n’a jamais pris de départ sur le béton, comme Glen Helen à l’époque. Possible, vu, effectivement, la catastrophe que sont les deux départs. Plus, à chaque fois, Tortel’ est pris dans des cafouillages de premier tour. Mais la suite, c’est carrément du grand art comme seuls quelques Grands en sont capables. Séb va revenir et passer le gratin US comme s’il effectuait une pige en ligue de Normandie. En B. Et il va s’imposer largement, pour ce qui est son premier outdoor US.
Un podium à Mount Morris
Dyno montera bien sur deux autres podiums (Mount Morris et Red Bud) cette saison, avant de se casser le poignet à Unadilla. La première blessure US d’une longue série qui va dérailler une carrière jusqu’ici plus que prometteuse. Mais l’idée aujourd’hui est juste de savourer ce moment d’histoire qu’a été Glen Helen 1999, donc profitez-en !
Un autre podium à Red Bud
Mais le vrai Jour de Gloire, il est là !
Par Richard Angot