A part la victoire de Jett Lawrence, qu’est-ce qui émerge de cet Anaheim 1 ? Oui, c’est bien ça, Cooper Webb. “La surprise Cooper Webb”, comme dans mon titre légèrement putaclic ? Disons qu’après les trois épreuves SMX et le Supercross de Paris, oui, ça reste quand même un tout petit peu une surprise de le retrouver en si bonne position, même s’il ne termine que sixième de cette finale. Il faut aussi dire que comme tous les ans, on n’a pas fait les gros titres avec lui avant la saison. Une fois encore, la plupart des organes de presse en Europe comme aux USA ont un peu snobé notre ratel préféré. Tous ? Pas nous ! Je reviens à ce que j’ai écrit ici avant la saison :
“Malgré ses deux titres de champion SX, soit autant qu’Eli et plus que tous les autres sur la grille, Cooper Webb est régulièrement oublié quand on parle de favoris. En oubliant un peu vite que sans une banale petite erreur en heat à Nashville, Coop’ aurait pu ajouter un troisième titre, sur une moto qu’il n’aimait pas. De retour sur Yamaha, mais dans la structure Star Racing qui lui a permis d’éclore, CW2 reste une menace sérieuse pour tous ses adversaires, même les plus prestigieux. En fait, Cooper Webb, c’est le ratel face à des léopards : plus petit, plus moche, mais aussi plus féroce et plus malin, et souvent vainqueur à la fin. Vous ne me croyez pas ? Prenez ça dans la face !”
Je peux me tromper, hein. J’avais pronostiqué une victoire de Christian Craig à A1 l’an dernier, quand même. Mais sur Cooper Webb, on n’a plus le droit, parce que ça fait trop d’années qu’il nous fait le coup. L’an dernier aussi, il était gros comme un cochon au moment du SX de Paris, ne mettait pas un pied devant l’autre (pour un double champion US, s’entend) et s’est fait battre par Justin Brayton. “Mais dès Anaheim 1 chacun était revenu à sa place” comme il l’a dit lui-même lors du PulpMX Show de lundi soir…
L’an dernier, donc, Coop’ trouvait sa KTM trop rigide, notamment de l’avant, à cause de la fourche WP d’usine de 52 mm. Or, KTM n’a jamais vraiment voulu le laisser prendre une 48 mm, et dès lors les relations se sont dégradées, jusqu’à ce qu’il quitte le navire orange en cours de saison, on le rappelle. Pour retourner au bercail, à savoir le team Star Racing de Bobby Regan, le premier à lui avoir offert une chance chez les pros, avec qui il a gagné les championnats SX et MX en 250. Désormais armé d’une Yamaha qu’il trouve très à son goût depuis qu’il est passé entre les mains de Ricki Gilmour, alias Gilly, le spécialiste suspensions de chez Star, Cooper Webb semble plus déterminé et, surtout, plus rapide que jamais. Que l’année dernière, en tout cas. Et il a résolu des problèmes de santé, comme des bactéries présentes dans son organisme, dont l’E. Coli, et il se sent au top maintenant, notamment après avoir retrouvé Gareth Swanepoel, son coach physique de l’époque.
“Les qualifications se sont très bien passées. J’ai terminé deuxième et troisième, ce qui était génial pour moi, puis j’ai remporté ma course de qualification. Je n’ai jamais gagné une course de qualification en A1, donc c’était vraiment cool.” D’habitude pas le plus rapide aux essais, Coop’ était cette fois bien dans rythme dès le départ. Quant à sa heat, elle prouve bien que s’il craint effectivement Jett en vitesse pure, il n’a en tout cas pas l’intention de jouer petit bras face à lui. En finale, c’était encore mieux. Incontestablement, Jason Anderson le bouchonnait. Avait-il pour autant les moyens d’aller chercher, ou ce dernier n’aurait eu qu’à en remettre une louche ? On ne saura jamais. Ce qui n’empêche qu’un Cooper Webb en confiance est dangereux, même pour un Jett Lawrence. Comme un ratel est dangereux pour un léopard. “Dans l’ensemble, je suis vraiment content de mon pilotage. J’avais l’impression d’être l’un des meilleurs ce soir, donc je suis super content de ça et prêt pour 16 rounds supplémentaires.” Et ça, c’est de la confiance. Rappelons que l’an dernier, il était encore dans le coup pour le titre à trois épreuves de la fin, sur une moto qu’il n’aimait pas. Attention à Cooper Webb… Et si c’était lui, la menace #1 pour Jett ?
Par Rich’