Le championnat des USA 450 Outdoor 2022 démarre samedi soir du côté de Fox Raceway, en Californie. Et c’est peu dire que ça s’annonce pas mal du tout de l’autre côté de l’Atlantique, avec un certain nombre de prétendants à la victoire, deux invités surprises qu’on va suivre avec intérêt mais aussi quelques incertitudes. Allons-y !
Déjà, commençons par celui qui va se pointer avec le numéro 1 sur sa Yamaha Star Racing, le Français Dylan Ferrandis. On vous a déjà assez rebattu les oreilles avec ça mais on va en remettre une couche : aucun Tricolore n’avait gagné dans la catégorie reine aux US depuis un certain JMB. Sept victoires de manches, cinq victoires au général, et seulement deux manches hors du podium (deux 5e places), 22.09 POINTS DE MOYENNE PAR MANCHE (!!!!) Dylan n’a pas seulement gagné, il a atomisé une concurrence pourtant très sérieuse… Qui plus est, il a montré un panache digne d’un Mousquetaire, tout en sachant se montre humble dans la victoire et gracieux dans la défaite. Dylan a aussi apporté à Yamaha son premier titre 450 depuis Grant Langston en 2007. Et avant ? Doug Henry en 1998 ! Autre stat marrante, DF1 est le sixième étranger seulement à avoir remporté ce championnat, après JMB (1991), Greg Albertyn (1999), Grant Langston (2007), Chad Reed (2009) et Ken Roczen (2014/2016). OK, ça c’était l’an dernier. Et maintenant ? Déjà, il a signé son contrat 2023 avec la même équipe Star Racing, de quoi le mettre en confiance. Ensuite, il a pris le temps de se remettre d’une saison SX usante physiquement et mentalement, a fortiori quand, comme c’est son cas, on n’a pas performé à la hauteur de ses propres espérances et celles du team. DF1 semble maintenant prêt à préparer sa défense, et même si ce sera sans doute difficile, on peut compter sur lui pour s’accrocher comme un mort de faim à ce #1.
Cette saison, la menace pourrait bien venir de l’intérieur… De son team, on veut dire, avec évidemment Eli Tomac. Le champion SX en titre s’est visiblement approprié comme il faut la Yamaha en réalisant une exceptionnelle saison indoor, reste à voir ce que ça peut donner en Outdoor, une spécialité où il compte tout de même un titre 250 (2013) et trois 450 (2017, 18,19). Rappelons que personne n’a réussi à faire le doublé SX/MX la même saison depuis Ryan Dungey en 2015, preuve que ça ne doit pas être si facile. L’autre inconnu en ce qui concerne Tomac est évidemment son genou touché à Atlanta (lésion du ligament collatéral médial). Une blessure qui varie largement selon les individus. Pas facile de savoir si ET3 va vouloir souffrir douze épreuves pour essayer de ramener un titre qu’il a déjà en trois exemplaires, ou s’il va plier les gaules à la première occasion si le championnat ne va pas dans son sens… Après tout, il a déjà rempli son contrat en ramenant à la maison le titre SX, le plus important pour l’industrie US. A voir. Mais sûr que s’il est vraiment motivé, on risque de voir de sacrées belles bagarres avec son coéquipier Dylan Ferrandis.
A ajouter à la liste des prétendants qui ont gagné ce Championnat des USA 450 Outdoor récemment, 2016 pour être précis, Ken Roczen. Kenny, c’est un point d’interrogation ambulant. L’an dernier, il clamait haut et fort qu’il ne savait pas s’il allait rouler en Outdoor, avant de gagner l’ouverture. Cette saison, il a fait à peu près la même en SX, avant de rapidement disparaitre pour de nouveaux problèmes de santé… Le pilote allemand a tout, c’est incontestable, sauf une chose : la santé, justement. Et comme ta grand-mère le répète à chaque nouvel an, quand tu te pointes récupérer un billet avec l’impression que tu te sens tes cheveux pousser, “Et la santé, hein. La santé, c’est le plus important !” Cette fois, KR94 a pris le temps de se reconstruire pendant le SX lui aussi, et aborde la saison Outdoor chaud comme une baraque à frites si l’on en croit son Instagram, avec des messages plus vitaminés qu’une pharmacie de champion de cross-fit. Troisième du championnat en 2021, il avait certes subi la domination de Dylan mais avait réussi à rester présent une bonne partie de la saison. Espérons pour l’intérêt du spectacle qu’il en soit de même.
Les trois premiers ci-dessus sont, à mon sens, les favoris. En même temps, c’est aussi le résultat final du Championnat des USA 450 Outdoor 2021… Le gars ne s’est pas cassé, quoi. Mais, car il y en a un, reste à parler quand même de quelques autres qui devraient pouvoir se mêler à la bagarre. Justin Barcia, déjà, puisqu’il se débrouille souvent pour en gagner une, ou au moins monter sur des podiums. Auteur d’une bonne saison l’an dernier, avec notamment la victoire à Millville, il repart avec la même équipe et connait donc la moto en Outdoor.
Mais au niveau de la hype, il est largement dépassé par Chase Sexton. Vainqueur à Washougal l’an dernier, il a profité du SX cet hiver pour s’offrir sa première finale en SX, mais aussi pour tester la solidité des casques et visières Alpinestars. Avec succès, puisqu’il est toujours là. Chase fait partie de ceux qui partent pour le titre, et ils ne sont pas si nombreux. Deux fois cinquième final en Outdoor, il pourrait bien améliorer le score cette saison, à condition cette fois qu’il évite de trop nombreux contacts avec le sol…
Autre candidat sérieux à ce Championnat des USA 450 Outdoor, Jason Anderson ! Clairement, on prend un risque ici, puisque le New-Mexicain n’a jamais remporté une course en Outdoor, ni en 250 ni en 450. Quelques manches, mais jamais d’overall. Selon moi, ça pourrait bien changer cette année, après son extraordinaire saison SX et l’énorme confiance qui en résulte. Jason est sur toutes les vidéos pré-saison où les gars s’entraînent, preuve qu’il ne cherche pas à esquiver le “stopwatch National”, et il parait plus résolu que jamais à devenir un pilote complet. J’y crois !
Si l’on ajoute Christian Craig pour une dernière danse sur la 450 Yamaha, plus Garrett Marchbanks, Alex Martin, Brandon Hartranft, Fredrik Noren ou Benny Bloss, on a fait à peu près le tour des principaux candidats au top 10….
Oups, non, on a oublié de parler du team KTM ! Sans sa star Cooper Webb, on le sait, ni son Frenchie Marvin Musquin. Les Oranges ont donc fait preuve d’imagination pour épauler Aaron Plessinger, avec le renfort de l’équipe vétéran Ryan Dungey et Antonio Cairoli. Déjà, le seul fait que deux légendes de cette ampleur se retrouve derrière la grille est une chance énorme pour nous, simples spectateurs. Les résultats de ce team sont à mon sens les plus compliqués à prévoir : AP7 est capable du meilleur (des fois) comme du pire (plus souvent). Il se trouve que cette année, globalement, on s’en fout un peu, éclipsé qu’il est par le rayonnement des deux stars à ses côtés. Si on doute qu’il connaisse Antonio Cairoli (c’est loin, l’Italie), on peut penser qu’il connait Ryan Dungey. Au moins de nom, vu que c’est le même que celui de son mécano Jade, le frère de ce Ryan…
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Bref, le Ryan n’est apparemment pas revenu à la course juste pour éviter les biberons et les couches à la maison, mais bien “pour gagner”, comme il l’a dit lui-même au PulpMX Show. Après six ans d’absence, ce serait le come-back le plus incroyable qu’on ait connu dans le MX… On sait que physiquement, pas de problème, le garçon est affûté comme une lame, pointu comme un couteau. Niveau vitesse ? Roger De Coster a confessé avoir fait appel à RD5 pour aider au développement de la nouvelle moto il y a quelques mois, pour venir en aide à Coop’, Marv et Pless. Et Ryan Dungey allait plus vite que les trois… Oui, ça calme. Attention toutefois, si seule la vitesse à l’entraînement comptait, Christophe Pourcel aurait le palmarès de Stefan Everts. Le plus difficile sera bien de passer ces quelques premiers tours à haute intensité, ceux qui vous font dire que vos adversaires ont moins de respect que vous pour la vie humaine. On sait tous ce que c’est… Alors après six ans de coupure, des millions en banque, deux filles et une femme belle comme un gros chèque, aller au mastic avec les morts de faim, il faut avoir envie !
La situation est similaire bien que différente pour Antonio Cairoli. Lui aussi a les titres, l’argent et compagnie, mais est retraité depuis bien moins longtemps, puisqu’il a encore gagné un GP en 2021. Mais AC222 est aussi dans un environnement entièrement nouveau pour lui. Certains spécialistes le voient vainqueur, d’autres à peine dans le top 10. La vérité est sans doute ailleurs, ou du moins entre les deux. Un podium serait envisageable si Tony persiste au-delà des deux courses prévues à son programme, ce qui semble être le cas.
Voilà, dites-moi maintenant que vous n’avez pas hâtes d’être samedi soir ! Et encore, on n’a pas parlé deux et demi, étant donné que je me suis un poil étalé. On fait ça demain !
Par Richard Angot.
Le petit tacle au CriPou…:)))
Merci Ganja :-))) Au top comme d’hab ????????
Je supporterai bien évidemment mon chouchou DYLAN…????????
Mais je me méfie beaucoup (et soutien aussi ,chouchou n°2) de K-ROC ,qui m’a l’air bien rapide et bien motivé pour cet outdor …