Vice-champion du monde MXGP 2016 et vainqueur dans sa catégorie au Motocross des Nations, sans aucun doute par ailleurs le pilote le plus capé de la décade écoulée, Antonio Cairoli a récemment déclaré qu’il considérait cette saison qui vient de s’achever comme l’une des pires qu’il eût jamais connues. Malgré trois victoires de GP (comme Romain Febvre, mais très loin derrière le score infernal de Tim Gajser) et huit podiums, le Sicilien enrage notamment de n’avoir jamais porté la plaque rouge cette année, pas plus que l’an dernier d’ailleurs…
L’irruption sur la scène du MXGP de Romain Febvre, qui s’était emparé de la couronne l’an passé avec autant de panache qu’à la surprise générale, puis de Tim Gajser, intouchable cette saison, ont placé Cairoli dans une posture tout à fait nouvelle pour lui, en termes de concurrence. Il faut dire que des blessures, en 2015 puis début 2016 (côtes, puis cou, épaule, bras et problèmes nerveux), ne l’ont pas aidé. Pas plus que, cette saison, une certaine sorte d’égarement technique de la part d’un service-course KTM cherchant sa voie entre la 350 SX-F qui avait tant réussi à son champion par le passé et une 450 sur laquelle le Sicilien déclarait à mi-championnat ne pas se sentir complètement à son aise…
« Cette année je termine second sans avoir été bien souvent à plus de 70% de mon potentiel réel », assure TC 222, un peu comme une excuse, un peu comme un encouragement en vue de la saison prochaine. « J’étais moins bien que d’habitude, moins rapide en tous cas : avec ces blessures ma confiance m’avait abandonné et pas mal de ma vitesse avec. A mon sens cette saison a été la pire, au plan du pilotage, que j’aie pu vivre. Je vous assure que, en me regardant rouler en vidéo, je me sentais très mal : ce n’était pas tout à fait moi, celui que je voyais sur les images. Mais je sais que je vaux encore beaucoup mieux que ça et je vais donc me préparer et surtout me concentrer comme il faut pour réussir une saison 2017 bien meilleure ».
Je vous assure que, en me regardant rouler en vidéo, je me sentais très mal : ce n’était pas tout à fait moi, celui que je voyais sur les images.
En milieu de saison, Cairoli a switché entre 350 et 450 SX-F à la recherche de sa confiance et de ses sensations perdues. Il a finalement opté pour la 450 et KTM et lui ont encore planifié pas mal de séances de testing cet automne en vue de l’année prochaine. « J’avais galéré avec la 450 en début d’année, vu que j’étais physiquement diminué. On est passé à la trois-et-demie et mentalement je me suis tout de suite senti mieux, dans la mesure où je connaissais bien cette moto, mais en fait elle n’était pas suffisamment compétitive, aussi est-on revenu à la 450. Et là nous allons avoir toute l’intersaison pour mieux comprendre cette machine et l’apprivoiser complètement ».
Du côté de Red Bull KTM, en catégorie MXGP on pourra à nouveau compter sur Tony Cairoli et Glenn Coldenhoff, réunis comme en 2016 sous les ordres de Claudio de Carli. Mais on assistera également à l’arrivée du champion MX2 Jeffrey Herlings à l’étage supérieur (aux commandes d’une 450 SX-F lui aussi, c’est entériné), le Néerlandais restant en ce qui le concerne supervisé par le fidèle Dirk Gruebel, de même que Pauls Jonass et Jorge Prado et leurs 250 cc.