Faute de trouver un guidon à sa mesure en MXGP, Valentin Guillod pourrait filer vers les USA en 2017. Au terme d’une première saison plutôt réussie en catégorie reine (il pointe à l’heure actuelle au neuvième rang du classement provisoire, à deux GP de la fin), le Suisse peine en effet à séduire les top-teams. Ou disons plutôt que les bonnes places sont toutes prises…
L’an dernier déjà, l’ex-champion d’Europe n’avait pu intégrer le team Yamaha Factory, il avait dû se rabattre sur l’équipe Kemea, a priori dévolue au MX2, au sein de laquelle il a toutefois bénéficié cette saison d’un matériel e pointe, quasi-identique à celui de Romain Febvre ou de Jeremy Van Horebeek. Venue l’heure des transferts, on a longtemps cru que Van Horebeek allait quitter Yamaha (pour Suzuki), mais finalement il n’en fut rien et chez les bleus la situation du Suisse est devenue plus bancale encore, Kemea ayant décidé (comme le veut l’ADN du team) de se consacrer uniquement aux 250 cc. Ne pouvant guère lui offrir un guidon digne de son rang, les Japonais ont donc « libéré » Guillod…
Opter pour l’aventure US, ce serait un challenge intéressant, vraiment, une occasion de tenter quelque chose de nouveau
Mais ailleurs, les opportunités ne courent pas non plus les rues, en ce qui concerne les teams officiels au moins : Suzuki, ayant choisi de parier sur le jeune géant lituanien Arminas Jasikonis aux côtés de Kevin Strijbos, affiche complet. Idem en ce qui concerne Kawasaki (Desalle, Tixier), KTM (Cairoli, Herlings, Coldenhoff) ou Husqvarna (Nagl, Paulin, Anstie). Bref, la situation semble délicate et l’avenir ne s’annonce pas très rose…
« J’ai échangé quelques mails avec des équipes américaines et le fait d’aller aux US pour les deux GP de Charlotte et de Glen Helen va me permettre d’approfondir ces contacts. De voir un peu ce qui peut encore se présenter là-bas », a-t-il confié. « Opter pour l’aventure US, ce serait un challenge intéressant, vraiment, une occasion de tenter quelque chose de nouveau. Je me débrouille pas mal en supercross et m’y mettre sérieusement me plairait assez : en passant une année complète outre-Atlantique j’apprendrais des tas de trucs, ce serait très enrichissant et plutôt amusant ! ».
Le Suisse, qui a priori effectuera sa dernière sortie au guidon d’une Yamaha au MX des Nations à Maggiora le 25 septembre, a avoué qu’il avait été déçu par l’attitude de la marque. « Je l’ai mal vécu. L’an dernier j’avais eu une super proposition de la part de Suzuki et j’étais prêt à l’accepter, mais Yamaha m’avait alors mis la pression pour que je reste, non sans faire des promesses, bien sûr… Et j’avais donc re-signé, non sans être un peu gêné vis à vis de Suzuki mais, bon, c’était comme ça. J’avais d’ailleurs une option avec Yamaha pour l’an prochain, mais elle a été levée et on a vite considéré que j’étais déjà parti. On ne m’a même pas demandé si je voulais représenter la marque au SMX, par exemple. Oui, j’ai été plutôt déçu par la manière, mais il me reste deux GP à disputer et je compte bien briller lors de ces deux dernières épreuves. Je veux carrément viser le podium ! ».
S’il conserve un espoir de continuer en MXGP, outre divers teams satellites, Valentin Guillod entrevoit encore une ouverture avec Honda. En effet, suite au changement de Président à la tête du HRC, toutes les décisions sont restées en suspens jusqu’aux premiers jours de septembre : on ne sait pas encore, par exemple, si Tim Gajser portera toujours les couleurs de Gariboldi ou s’il rejoindra Evgeny Bobryshev sous l’auvent officiel. Il pourrait donc éventuellement subsister une place libre aux côtés du Russe… D’autre part, on sait qu’il va y avoir du changement en ce qui concerne les divers teams Honda « support », et là aussi se présenteront peut-être des opportunités intéressantes… Bref, entre son séjour US et les différents « dossiers » Honda, rien n’est encore perdu : le futur de l’Helvète est en train de se jouer ces jours-ci. A suivre !