On a la banane au sein du team Suzuki World MX2 ! C’est qu’il y a bien longtemps (depuis les années Roczen, en fait) que les hommes en jaune n’avaient pas connu de telles satisfactions en catégorie 250 cc… Jeremy Seewer au top, Brian Hsu bientôt de retour aux affaires, tous les voyants sont au vert pour l’équipe chapeautée par Stefan Everts au retour de la tournée latino-américaine.
Enfin, cette fois c’est pour bientôt : les débuts de Brian Hsu en tant que pilote de Grand Prix à temps complet ne sauraient plus tarder désormais, alors qu’ils ont dû être différés à cause d’une blessure remontant au début de l’hiver. En effet, une vilaine fracture au poignet gauche contractée en novembre dernier au supercross de Milan a empêché le pilote allemand d’origine taïwanaise de démarrer la saison, sa première en championnat MX2, en même temps que le reste de ses collègues.
« Un vilain crash. Résultat, le déplacement de l’os était important et c’est ce qui peut arriver de pire avec une blessure au poignet. J’ai été arrêté quatre mois pleins et j’ai enfin pu reprendre le guidon fin mars. Mais j’ai dû y aller très prudemment, tout en douceur, j’ai d’ailleurs pas mal souffert les premiers jours. Je n’ai pas encore récupéré toute l’amplitude de mouvement voulue, c’est très frustrant, mais je suis déjà tellement heureux de retrouver ma moto après une si longue période d’inactivité… A priori je serai présent à Kegums ! », a confié le jeune homme, qui aura 18 ans le 29 avril, juste à l’avant-veille du GP de Lettonie.
On connaît le potentiel du garçon, ex-champion du monde et d’Europe 125, vainqueur en EMX 250 l’an passé, qui avait surpris son monde au Grand Prix de Lombardie l’année dernière en terminant huitième dès sa première apparition en MX2. Sans doute ne sera-t-il pas encore vraiment à 100% dès ses premiers pas en compétition en cette année 2016, mais nul ne doute au sein du team Suzuki que le jeune violoniste prodige que Hsu est aussi va rapidement retrouver le bon tempo !
Quant à Jeremy Seewer, il surfe ces temps-ci sur la vague du succès. Certes, il n’est pas (encore) question de menacer un tant soit peu les arrières de Jeffrey Herlings mais, après les cinq premiers Grands Prix, le Suisse tient fermement le deuxième rang au classement provisoire, n’étant plus descendu du podium depuis le second round en Thaïlande. Seulement quatrième au Qatar (4/5), il a ensuite admirablement su profiter de la disparition de Dylan Ferrandis, des erreurs de Pauls Jonass et de l’irrégularité (un doux euphémisme !) d’Alex Tonkov et de Max Anstie pour prendre ses habitudes sur la boîte aux côtés du Néerlandais, une fois troisième (à Valkenswaard, 4/3) et trois fois second (3/3 en Asie du Sud-Est, 4/2 en Patagonie et 3/3 au Mexique).
Jamais jusqu’à présent le jeune Helvète originaire du canton de Zürich (et par conséquent germanophone) n’avait obtenu de tels résultats : après tout ses débuts internationaux ne remontent en effet qu’à 2012, en EMX 250 et en championnat ADAC en Allemagne ainsi qu’au GP de Belgique en tant que wild-card (où il avait engrangé neuf points : pas mal pour un premier test !). Mais depuis lors le n°91 n’a plus cessé de progresser très régulièrement : vice-champion d’Europe 2013 derrière son compatriote Valentin Guillod, il a intégré le top-ten dès sa première campagne complète de MX2 l’année suivante, puis fini cinquième l’an dernier. Et, à partir du moment où il semble acquis que le roi Herlings montera en 450 (même si comme Seewer, ils ont le même âge à deux mois près, le Hollandais aurait le droit de passer une année supplémentaire en MX2), tout comme Anstie qui aura atteint la limite règlementaire ou Ferrandis qui ne rêve plus que d’Amérique, ses prestations de ce début de saison font déjà du Suisse un immense favori pour 2017 !