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Nous voici de retour ! Après une semaine de repos bien méritée, passée à surfer les pentes du massif de l’Oisans tel un boomer méprisant le réchauffement climatique, il me fallait bien revenir au au boulot, n’ayant plus de rein à vendre après cette semaine plus coûteuse qu’une campagne électorale des Républicains période Sarkozy. Pfff, c’est cher, la montagne ! Bref, retour, donc, sur ce round #2 du SX circus à Oakland. Oui, round #2, puisque c’est bien comme ça que Feld a tenu à l’appeler jusqu’au bout, pour ne pas avoir à tout rebadger. Content de voir qu’il n’y a pas de petites économies, même pour une entreprise qui dégage des milliards de dollars. Sûr qu’eux ne partent pas au ski…
Un round #2 d’Oakland qui, cette fois, a été sauvé des eaux tel Boudu, après une première tentative avortée. Traditionnellement, la terre d’Oakland est aussi molle qu’un ado au réveil, et cette année n’a pas dérogé à la règle. Du coup, le thème du jour était ornières, dans toutes ses déclinaisons : des petites, des longues, des profondes, des moyennes… De quoi rendre ce terrain encore plus terrifiant qu’il ne l’était déjà, avec notamment cette incroyable séquence whoops/dragon back/whoops, plus des enchaînements aussi longs que le Dry January, notamment celui à 19 sauts. Perso, j’ai bien aimé. C’est là tout l’avantage d’être dans son canapé face à la télé plutôt qu’avoir le talent et/ou les cojones d’être sur le champ de bataille. Au sens littérale du terme, vu la gueule des whoops au moment des finales, plus mâchés qu’un chewing-gum sous une table d’école !
Une semaine après une soirée, comment dire… timide (?), Eli Tomac est redevenu à Oakland Eli Tomac, et pas la version Wish de Tampa. Puissant vainqueur de ses deux principaux adversaires en heat, ET3 semblait un peu moins bien parti pour gagner en finale. Je fais même partie de ceux qui pensent qu’il avait accepté cette deuxième place, quand la victoire lui a tendu la main. C’est qu’il se cherchait, quand même, notre gars. Une fois il dribblait les whoops, une fois il les sautait, on voyait bien qu’Eli explorait des solutions pour s’en sortir sans dommages, sur un terrain aussi dangereux qu’un verre d’alcool abandonné en boite de nuit. Voir Eli sauter dans les whoops, c’est comme écouter Hanouna citer du Baudelaire : tu sais qu’il y a un truc qui cloche. D’ailleurs, il a fini par re-dribbler dans les dernières minutes. Ce n’était donc pas sa victoire la plus sereine des 48 (!!!), preuve en est de cette grosse erreur du dernier tour, et de cette marge trop serrée pour être confortable face à cette tique de Cooper Webb. Malgré tout, voici notre good ol’boy from Colorado à égalité de victoire avec Ricky Carmichael, à deux unités seulement de James Stewart. What ??? Dans quel monde vit-on, si Tomac égale Bubba ? Sans rien retirer à ce phénomène qu’est Eli, c’est un peu comme si un de cheval de trait battait les records d’Ourasi, là, non ? Toutes proportions gardées, évidemment. Et dans le respect des animaux comme des personnes (oui, je suis aussi lu par des millenials et des fragiles..).
Depuis la deuxième course de la saison (mais pas le round 2, t’as compris ?), je le répète : Cooper Webb is back, baby, dans sa forme 2019/2021. Preuve en est une nouvelle fois avec cette énorme performance d’Oakland. Sur un terrain avec deux séries de whoops et un dos de dragon, tu ne le mets pas d’entrée sur ton loto sportif, le gars, si ? Surtout après une heat où il s’est fait enrhumer par ses deux rivaux dans le même virage… Et là, qu’est-ce qu’il sort du chapeau, le Coop’ ? Un enchaînement de folie en faisant trois derrière la table, qu’il ne dégaine (exprès) qu’au parade lap de la finale. Déjà à Tampa, il avait dégainé une combinaison inédite qui lui permettait de s’économiser tout en gagnant du temps. Pourquoi ? Parce que plutôt que de rester sur ses trajectoires, le type cherche en permanence de nouvelles solutions, tel un cochon truffier sa pépite. Fort. Distancé en début de course, il n’a rien lâché, comme d’habitude, pour finir par photobomber l’arrivée d’Eli Tomac. Le mec, c’est le sparadrap du capitaine Haddock. Tu peux faire ce que tu veux, tu ne peux pas t’en débarrasser, comme cette ex que tu croises justement au moment de partir. Et ça juste une semaine après sa première victoire depuis qu’on a vaincu les histoires de pangolins. Je serais Eli et Chase, je serais un peu inquiet… Et blindé, aussi, mais ça n’a aucun lien. Aucun.
Chase Sexton, c’est le seul type à avoir passé une moins bonne quinzaine que Pierre Palmade… Pourtant, rien à dire : il est bon, le gars. Il est même clairement en passe de s’établir comme LE plus rapide du plateau de SX US. Sauf que, tel Phil Connors, il est coincé à Punxsutawney pour le jour de la marmotte, avec à chaque fois ce même réveil brutal : les quatre fers en l’air et la CRF à 100 000 à moitié pliée. Franchement, difficile de dire ce qui ne va pas, tant on a la sensation à chaque fois ou presque qu’il saute sur une mine. Parce que là, elle est où, son erreur, pour que la Honda se mette à vouloir jouer à l’hélicoptère ? Perso, je ne vois pas. Ce qui est sûr, c’est que ce jeune n’est décidément pas loin de la perfection, tant en terme de pilotage que de comportement. Après chacune de ses cascades, il affronte les micros avec dignité et honnêteté, ne rejette jamais la faute sur les autres ou la moto, et souligne la qualités de ses adversaires. Moi, j’appelle ça la classe. Chase Sexton est incontestablement la nouvelle star, et ça va finir par se voir quand il parviendra à enchaîner deux ou trois victoires de suite, sans se prendre une enclume sur la tête à chaque fois comme le coyote dans Bip Bip. En tout cas, c’est clair maintenant : le vainqueur du championnat est un des trois de ce podium… Le bon, la brute et le truand. Ça ferait sûrement un bon film !
Après son excellent Tampa, Aaron Plessinger a joliment confirmé à Oakland son excellente forme actuelle. Avec des départs en rapport avec son rang, AP7 est maintenant régulièrement à la bagarre dans ces eaux-là, à la lisière du podium. Il est donc pour le moment le meilleur du reste, en attendant le réveil d’El Hombre, puisque les trois devant paraissent intouchables quand ils partent comme ça. Bien, AP7.
Décidément, ce n’est pour l’instant pas l’année Jason Anderson. En sursis suite à son agression gratuite sur Justin Barcia la semaine dernière, El Hombre n’a encore pas brillé autant qu’on aurait voulu, avec cette anonyme cinquième place suite à une glissade. Même avant, il n’avait pas vraiment réussi à prendre la roue du trio infernal. Il a au moins su contenir Justin Barcia sans se faire couper en deux, ce qui n’est déjà pas si mal compte tenu du passif entre les deux pilotes. On en veut plus de sa part, lui qui était on fire l’an dernier, vainqueur dans ce même stade.
Justin Barcia termine donc sixième, derrière son nouveau meilleur ami. Belle course de JB51, donc, qu’on imaginait en train de fulminer à chaque fois que JAH21 fermait les portes comme un gardien de prison. Justin s’est quand même défoulé en se faisant Adam Cianciarulo au passage. La couleur de la brêle, peut-être…
Christian Craig !!! Sur un circuit avec autant de whoops, on se dit que c’est logique de le trouver là, mais même lui les sautait ! C’est dire si ce monde va mal… Bref, première performance à peu près correcte de Cricri d’amour dès le round 2, ça promet pour la suite… Ah non, pardon, au temps pour moi. Dire que ce même CC (rien à voir avec Pierre Palmade) est, à ce qui se dit, régulièrement le plus rapide à la Boulangerie… Les retours au terrain le lundi matin doivent être durs, parfois.
10/10/10/9/9/8, voici les résultats depuis le début de la saison de Joey Savatgy, le Fabien Izoird du SX US. Évidemment le meilleur privé une nouvelle fois à Oakland, et de loin. Il se murmure que Joey va déserter le championnat après Daytona, faute de moyens. Dommage, tant il monte en puissance petit à petit, et pointe à une plus que respectable huitième place au provisoire. Solide.
À l’instar de son ex-coéquipier Kwichtianne Craig, Colt Nichols a roulé sa meilleure finale de la saison, malgré sa sixième place d’A1. Incontestablement, le talent est là, mais il manque encore quelque chose, un déclic peut-être, pour le voir s’approcher de la galaxie AP7/JB51/JA21 plutôt que de batailler avec des smicards du SX. Avec un bon départ ? C’est tout ce qu’on lui souhaite, plutôt que de le voir partir vers le WSX l’an prochain.
Encore une course solide, sans être brillante, du rookie Justin Cooper à Oakland, qui a lutté toute la finale dans un groupe compacte pour arracher ce top 10. Ce qui, dans l’ensemble, fait de lui un meilleur rookie que Craig et Nichols, ses deux anciens coéquipiers. Surtout pour un gars qui a pris le championnat en cours de route. Pas si mal.
Et voici le moment d’aborder le cas Ken Roczen… Vainqueur en heat après une prestation décente à Tampa, sur un terrain aussi technique, on était en droit d’espérer mieux que cette onzième place de notre allemand préféré depuis la mort de Karl Lagerfeld. Kenny continue de chasser le feeling sur sa Suzuki, au point d’avoir encore changé trois fois de préparateur de suspensions depuis le début de mes pourtant trop courtes vacances. Là, comment expliquer cette plongée de la quatrième à la onzième place ? Aucune idée, et pas d’explications de sa part, lui qui est d’habitude si prompt à en donner.
Pour le reste, pas grand chose à signaler si ce n’est la présence des Hill’s bros en finale, tout comme notre businessman Josh Cartwright. Catastrophe, on en a parlé, pour Adam Cianciarulo, plutôt à l’aise avant de se faire bam-bamer, et à l’arrêt complet en suite. Un petit mot sur le LCQ, qui ressemblait par moment à un remake de Brandon’s first race, preuve de la difficulté du terrain…
Championnat 250 côte ouest à Oakland : Jett, qui d’autre ?
Jett Lawrence n’a déjà pas besoin de forcer son immense talent pour gagner, mais si en plus, on lui fait des cadeaux… Pourtant, le jeune australien s’est mis plus de poneys en heat qu’un zoophile récidiviste en tentant des enchaînements improbables (notamment celui avant l’arrivée, du lourd), et s’il paraissait rapide, il était aussi un poil plus erratique que d’habitude par moment. Mais encore une fois, il a géré cette finale comme un vétéran. Tranquille, il allait gentiment revenir petit à petit sur RJ Hampshire quand ce dernier lui a évidemment facilité le travail en perdant l’avant comme un rookie. Et voici donc notre ballerine avec vingt points d’avance, et un score propre de 1/1/2/1.
Vainqueur autoritaire en heat, auteur du holeshot, on se dit que cette fois, RJ va lui montrer, à ce Jett. Et comme d’habitude, ça a fini comme une mauvaise imitation de Pouf le cascadeur, en perdant l’avant à deux à l’heure dans le virage le plus lent du circuit. Bon, au moins, il mettra moins de temps à s’en remettre physiquement, de celle-là, mais ça s’arrête quand ? On serait tenté de dire jamais, mais ce ne serait pas chrétien…
Pas remis à 100% physiquement de sa chute d’Anaheim 2, Cameron McAdoo a fait à Oakland ce que Cameron McAdoo fait : se battre jusqu’au bout pour arracher le podium. Mission accomplie, donc, avec panache même puisque Pierce Brown était plus rapide… Mais pas plus malin.
Passée la surprise du Chef, le retour à la réalité d’Oakland a été plus difficile pour le vainqueur de la dernière course. Mal parti, Levi Kitchen a toutefois été chercher les places avec une belle envie. A revoir avec un meilleur départ.
Pierce Brown avait les crocs et la vitesse, lors de ce round d’Oakland. Incisif, il a toutefois fait preuve de naïveté au contact avec Cameron McAdoo. Ça reste une soirée encourageante pour le pilote GASGAS, dans un team qui en a bien besoin en ce moment.
À part ça, mention bien, une fois encore, pour Enzo Lopes. Et pour Maximus Vohland, à l’aise en heat, même s’il a été moins brillant en finale. Ce Max a tout de même un certain swag qui me fait dire que ça va le faire, un moment ou à un autre. Wait and see. Enfin, sacré retour pour Matt Moss, lui aussi rapide en heat et bien parti en finale, avant de se tordre le pouce sur une réception. Le coéquipier de Ryan Dungey chez Suzuki US en 2010 (si, je te jure!) n’a peur de rien ni personne et devrait apporter un peu d’animation à cette catégorie sous l’emprise de Jett.
Allez, on s’est assez vu, repos. La semaine prochaine, retour à l’est, avec les très excitants rookies Tom Vialle, Haiden Deegan et Chance Hymas. Hâte d’y être. Et vous ?
Par Richard Angot
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