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YEAH, ça y est, c’est enfin parti pour la saison de SX US 2024, avec évidemment la traditionnelle ouverture d’Anaheim Ouane. Et même si l’intersaison n’a jamais été aussi courte, quel plaisir de découvrir les pilotes avec leurs nouvelles machines et leurs fringues toutes neuves ! Un petit parfum de rentrée des classes qui flotte bon dans l’air, avec en prime cette année l’arrivée chez les Grands du petit génie des Maternelles !
Car elle était bien là, la grosse histoire de cette rentrée : Jett Lawrence va-t-il continuer de gagner ? On se posait la question de son adaptation à la 450 dès le MX des Nations à RedBud il y a deux ans déjà. Maintenant, on a commence à avoir compris. L’Outdoor l’an dernier ? « Ouais mais il manquait du monde, ouin ouin… » Le SMX ? Pareil, « pis d’abord c’est pas du vrai SX puisque y’a pas de whoops. » Autant d’arguments certes recevables. Du coup, là, on allait bien voir ce qu’on allait voir. Début officiel en SX 450 à A1, toutes les caméras braquées sur lui, Jett a même été à deux doigts d’être introduit au public en dernier, prérogative du champion sortant. Bref, difficile de faire plus anxiogène, comme environnement, d’autant que c’était aussi la première de la « Lawrence VIP Experience » à 2000 $ par personne. Et lui, il fait quoi ? Il imite Ken Roczen en train de kicker, avant un petit goon ride aux essais, il claque le meilleur chrono… Un gosse dans un magasin de jouet, quoi !
Jett Lawrence pretending to kick start his CRF 450R at Anaheim Opener A1 2024 Supercross Round 1@jettson18
credit The Cycle Farm pic.twitter.com/8dCi33Pm9o— Dirtbikelover (@Dirtbike_Lovers) January 7, 2024
LOL, ce kid est quand même exceptionnel !
Avant, évidemment, de partir devant en finale avant de contrôler. A la Jett, comme d’habitude. Avec trois petites secondes d’avance seulement, ce qui lui suffit. « Quand j’ai réussi à creuser cet écart, j’ai décidé de maintenir pour avoir de l’énergie en réserve pour la fin de la course, car ces gars-là sont à bloc jusqu’au bout. » a déclaré Jett en conférence de presse. IMPRESSIONNANT. Et cette fois, tout le monde était bien là, derrière la grille. Inutile évidemment de s’enflammer dès la première course, mais le garçon est fort, quand même… Pourtant, tout n’était pas parfait : il a raté plusieurs fois le gros enchaînement, il a commis une faute d’inattention en heat, il se fait souvent passer dès le deuxième virage même quand il part devant (cf SX de Paris…). Bref, il y a encore largement de quoi progresser, et c’est ce qui fait le plus peur. Surtout qu’encore une fois, le garçon est totalement insensible à la pression ! En plus, quelle classe sur la moto. Du ballet version mécanique. Ses passages dans la sable, notamment, faisaient plus penser à de l’art que du SX. Comme à Paris, d’ailleurs.
J’avais fait un petit sondage/pronostic pré-A1 auprès de quelques personnages du milieu pour connaître leur favori pour la course et le championnat, et la plupart ont voté Jett. Bah voilà… Mention spéciale à Mickaël Pichon qui pronostiqué un podium Jett/Jason Anderson/Dylan Ferrandis. Pas si loin, finalement. Reste à voir ce que ça va donner s’il part dans le paquet, mais on disait déjà la même chose en Outdoor…
Justement, parlons-en, du Jason Anderson. Frustré par des soucis de motos, d’amortisseur notamment l’an dernier, stressé par la grossesse de sa femme, l’inondation de sa maison et le zona de son chat (une des raisons est fake, débrouillez-vous), JA21 n’avait été qu’El Hombre de lui-même en SX 2023, avant de reprendre quelques couleurs au moment du SMX. Armé d’une toute nouvelle Kawasaki, ça a l’air d’aller franchement mieux cette saison. Agressif dans le bon sens du terme, rapide, auteur de bons départs en heat comme en finale, on a peut-être bien retrouvé le Jason qui a gagné sept finales en 2022. On le souhaite en tout cas, parce que lui ne va pas se laisser marcher sur les pieds par le jeune australien. Déjà, on peut penser qu’il n’a dû que modérément apprécié la petite tape amicale de Jett quand il l’a repassé… Belle ouverture en tout cas pour Anderson, de quoi lui donner de la confiance et de l’appétit.
Ce n’est pas un mystère, Chase Sexton a connu une intersaison difficile, avec notamment une KTM moins efficace que ce qu’il souhaitait dans les whoops. Il arrivait donc sans trop de certitudes pour cette première, et s’en sort finalement très bien. Il aurait même pu s’approcher de la bagarre JA21/Coop’ sans une énorme erreur sur un enchaînement. OK, ce podium aurait plutôt dû être une quatrième place, mais ça reste un résultat positif pour le champion en titre, à la lumière de ce qui s’est passé avant. Notez que les pilotes du groupe KTM sont repassés à la fourche de 48 millimètres, ce qui a été refusé à Cooper Webb l’an dernier. Intéressant… La pression d’A1 évacuée, Chase devrait monter en puissance et reste plus que jamais dans le coup. En tout cas, il n’a pas planté l’avant, ce coup-ci.
Aaron Plessinger est arrivé à Anaheim 1 assez discrètement, mais il en repart comme un des grands bénéficiaires ! Quelle course du cow-boy de chez KTM, parti dans les dix et pas si loin de croquer son chef de file dans les dernières minutes de course. Dommage, on n’a pas vu grand chose de la prestation du grand échalas à la télé, ce qui est très dommage. Parce que partir aux alentours du top 10, passer à la régulière des pilotes comme Justin Barcia, Dylan Ferrandis ou Adam Cianciarulo pour échouer tout près du podium, voici une sacrée performance pour AP7. N’oublions pas que l’an dernier, il est passé tout près de gagner à Détroit. Peut-il le faire cette année ?
Gros motif de satisfaction aussi avec la cinquième place du « privé » Dylan Ferrandis. Déjà plutôt bon en heat, Dylan, malgré un départ assez moyen, n’a jamais lâché l’affaire et termine lui aussi pas si loin d’Aaron Plessinger sur sa nouvelle Honda Phoenix. Surtout, il a l’air enchanté de la moto, ce qui pourrait bien tout changer au niveau de l’attitude. En tout cas, un solide top 5 pour commencer la saison semble de bon augure avant la suite, sur une machine qu’il ne fait encore que découvrir. Ça pourrait bien sentir bon, cette affaire !
Si la sixième place de Cooper Webb pourrait paraître décevante sur le papier à quelqu’un qui n’a pas regardé la finale, elle est sacrément encourageante, en vrai. Gras comme un loukoum au SX de Paris, Coop’ a une nouvelle fois mis remisé la raclette/charcuterie avant Anaheim 1 et s’est pointé les joues creusées. Pas autant que sous le régime Aldon, mais suffisamment pour tenir la distance, visiblement. Vainqueur de sa heat après avoir passé Jett, il était bien parti pour monter au moins sur la troisième marche du podium, avant de s’en mettre une belle sur le très vicieux petit jump en courbe. Quelle différence entre le Coop’ de Paris et celui-ci ! Rapide, agressif, notre ratel préféré a toutefois commis une erreur en n’y allant qu’à moitié sur Jason Anderson, ce qui a permis à ce dernier de répliquer, et la messe était dite. On ne la fait pas à Jason comme à Kenny, Coop’, tu devrais le savoir ! N’empêche, ceux qui l’enterrait avant la saison en sont pour leurs frais. Le ratel est bien là, et pourrait bien se révéler un sacré cailloux dans la chaussure, même pour Jett. A suivre.
Pas grand chose à signaler sur Justin Barcia, insuffisamment préparé suite à ses blessures de l’intersaison, qui a passé une soirée tranquille. Bonne huitième place pour Justin Cooper, qui reste une nouvelle fois dans le top 10.
Plus difficile, par contre, d’expliquer la neuvième place d’Eli Tomac. « C’était génial de revenir derrière la grille, mais j’ai manqué de performance, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous reviendrons plus forts la semaine prochaine. » Voici la teneur du press release Yamaha, savant mélange de concision et d’euphémisme. Clairement, ce n’est pas encore le même Eli que celui qui aurait dû gagner l’an dernier, mais on se doute que ça va très vite s’améliorer. Historiquement, Tomac n’a jamais été très fort en début de championnat, il est donc assez logique qu’après une si longue pause sans course, il ne soit pas encore à son pic. Le voir sauter les whoops, par exemple, montre que le grand ET3 n’était pas sur la moto ce week-end. A surveiller sur les prochaines courses.
Autre grand perdant de cette ouverture d’Anaheim 1, Ken Roczen a été victime de l’accrochage Friese/Stewart dès le départ. Reparti avec une machine tordue comme un scoubidou, Kenny s’est arrêté dans les pits pour réparer, mais ça n’a pas suffi. Dommage, parce que sa démonstration en heat a montré que le pilote Suzuki sera un des clients à ne pas sous-estimer dans les semaines qui viennent…
Idem pour Malcom Stewart, qui arrivait à Anaheim 1 avec une tonne de confiance engrangée à l’intersaison. Là, on n’a pas vu grand chose. Rendez-vous à San Francisco…
Un petit mot sur Jorge Prado, qui a réussi le principal en passant facilement en heat, avant de s’offrir un de ces départs dont il a le secret en finale. Stylé, rapide sur l’ensemble du terrain sauf les whoops, le champion du monde MXGP a passé avec succès cette première épreuve et peut continuer d’apprendre. Smart.
Coup de chapeau à Derek Drake, passé directement en heat pour placer une deuxième Suzuki en finale. Pas si facile sur la première finale de la saison ! EDIT : il y avait même quatre Suzuki en finale, ce qui en fait la marque la plus représentée à égalité avec Honda et Kawasaki !
Enfin, signalons la catastrophique non-qualification d’Hunter Lawrence. Bien aidé par Vince Friese en heat, même si on ne peut pas complètement blâmer le pilote Moto Concepts sur ce coup-là. Hunter avait largement les moyens de se refaire le LCQ, mais a commis trop d’erreurs pour passer. De meilleurs jours viendront…
Pas de finale non plus pour Thomas Ramette et Jason Clermont à Anaheim 1, même si dernier a été un moment dans la discussion en LCQ.
Catégorie 250 Anaheim 1 : RJ Hampshire solide comme un roc
Pour sa onzième saison dans la catégorie 250 (!!!), RJ Hampshire a-t-il enfin trouvé la formule magique ? Déjà auteur d’une excellente saison l’an dernier, malheureusement sur la même côte que Jett Lawrence, Ardjé continue sur sa lancée et assume son statut de favori. Solide en heat, avec une deuxième place après sa 524e bataille avec son ancien coéquipier Jordon Smith, le Floridien n’a pas perdu de temps pour prendre la tête avec autorité et s’impose facilement. Sans même une petite frayeur… Le RJ nouveau serait-il arrivé ? En tout cas, il va falloir aller le chercher, s’il ne s’auto-élimine pas lui-même, ce qui reste un risque.
Revenu de l’enfer l’an dernier après quelques saisons de suite gâchées par des blessures, Jordon Smith a montré aux petits jeunes que l’expérience compte. Rapide dans les whoops, agressif, le pilote Star Racing a semblé un poil en dessous de RJ en vitesse pure, mais pas de beaucoup. Lui aussi va surtout devoir ne pas se blesser pour espérer jouer le titre, comme en… 2017. Et oui, ça passe vite.
Tendu par l’enjeu de son propre aveu, Levi Kitchen sauve tout de même un bon podium dans l’optique du championnat. Pour une fois, le nouveau pilote Kawasaki Pro Circuit s’est fait doubler en course, notamment à cause d’un arm pump tenace en début de finale. Ce qui n’empêche pas que le jeune paraît mieux dans ses baskets sur la Kawa PC que sur la Yam Star Racing, et devrait débloquer son compteur de victoires rapidement.
Dure première soirée pour Jo Shimoda chez Honda. Chute en heat, ce qui veut dire mauvaise place sur la grille en finale, donc mauvais départ… Tout ce qui pouvait aller de travers est arrivé sur ce Anaheim 1, ce qui fait qu’au final, cette quatrième place n’est pas si catastrophique. La vitesse est présente, le physique aussi, les choses ne peuvent donc que s’améliorer pour le Japonais, mais attention de ne pas laisser RJ prendre trop la confiance.
Maximus Vohland a bien profité lui aussi de son passage chez Kawasaki PC. Au point de remporter sa première heat, puis de longtemps avoir pu croire au podium en finale. Bon, OK, ça ne l’a pas fait, mais au moins il s’est qualifié en finale ! Le jeune a du talent sur la moto, c’est évident, reste à tout mettre bout à bout. Et c’est un premier pas dans la bonne direction.
Aussi bonne qu’elle soit pour un rookie, cette sixième place de Julien Beaumer ne reflète pas sa soirée d’Anaheim 1. Deux départs, deux holeshots, déjà. Et ensuite, quelle démonstration de la part de « Djoudjou » ! Visiblement pas impressionné le moins du monde, on aurait dit un vétéran au milieu… des vétérans, justement. Facile, technique, bon dans les whoops, le jeune pilote KTM fait une entrée fracassante sur la scène pro. Une victoire avant la fin de saison n’est pas à exclure à ce rythme pour le protégé de Davey Millsaps. Impressionnant, à 17 ans seulement.
Derrière, on signalera la soirée moyenne de Garrett Marchbanks, la belle remontée de Mitch Oldenburg, qui a “légèrement” anticipé la chute de la grille, ou encore la neuvième place de Ryder DiFranceso pour son premier SX en pro. Incontestablement, Ryder D s’est fait piquer sa hype par Julien Beaumer ! Par contre, belle prestation d’Anthony Bourdon, onzième pour ses débuts en SX US.
La grosse déception nous vient de Nate Thrasher, victime de la même bosse que son coéquipier Cooper Webb. Même si le pilote Star va bien et sera au départ de San Francisco, ça fait beaucoup de points perdus dès la première épreuve…
Allez, go, c’est reparti dès samedi prochain, à San Francisco. Avec le retour de Tomac ? La confirmation de la domination de Jett ? La victoire du Super Ratel ? Tellement d’intrigues… Vite, samedi soir !
Par Rich’.
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